CULTURE – Les Hongkongais célèbrent leurs ancêtres

Le culte des ancêtres, entretenu par de fréquentes et abondantes offrandes, est un pilier de la religion chinoise. A l'occasion du festival de Chongyang - neuvième jour du neuvième mois lunaire ? comme durant le plus printanier festival du Qingming, les Hongkongais vont au cimetière, se recueillent, fleurissent les tombes, repeignent les inscriptions délavées par la pluie et le temps et brûlent des offrandes de papier. La célébration se poursuit souvent par un grand pique-nique en famille sur la tombe afin de signifier que les morts sont toujours présents dans l'esprit des vivants

Un culte pivot pour la civilisation chinoise

Chongyang, également connue sous le nom de "Souvenir d'automne", illustre la présence des défunts dans les cultes chinois. Ces défunts sont au c?ur des foyers, notamment à travers l'autel rassemblant les objets du culte ancestral. Autrefois, les tablettes contenant l'âme des morts reposaient au c?ur de la maison. Aujourd'hui, l'autel se résume parfois à une photo sur une étagère. Les formes très solennelles du culte d'autrefois ont souvent disparu. Les pratiques s'étiolent. Pourtant, Chongyang et plus particulièrement le Qingming continuent à être observés.

L'abondance et la fréquence des offrandes faites à ceux qui sont appelés "les fantômes et les esprits" suffit pour comprendre l'importance de ces fêtes. Le penseur chinois Wang Chong comparait ces derniers à "des hôtes invités pour un dîner". La tradition perdure. Mercredi dernier, les cimetières de Hong Kong se sont animés, visités par des familles aux bras chargés de mets et de cadeaux. Signe qu'aujourd'hui comme autrefois, conformément au culte des ancêtres, l'harmonie chez les vivants repose sur la satisfaction dans l'au-delà.

L'occasion de suivre Woon King en randonnée

Mercredi était aussi une journée consacrée à la randonnée. En effet, la fête de Chongyang commémore également une légende de la dynastie Han (202 av. J.-C ? 220 après J.-C) qui raconte qu'un voyant avait conseillé à Woon King d'emmener toute sa famille dans un lieu en altitude pour le neuvième jour de la neuvième lunaison. A son retour, la famille Woon découvrit que tous les êtres vivants du village avaient été massacrés. Les Hongkongais profitent donc de la fête pour aller se balader en famille et pique-niquer dans les collines verdoyantes de l'île.

Roman Fruitier (www.lepetitjournal.com/hongkong.html), vendredi 7 octobre 2011

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