VIETNAM ET MES SERVICES COUP DE CŒUR

Cela fait déjà quelques mois que je suis revenue au Vietnam après quelques années d’études à l’étranger. On dit souvent “Loin des yeux, loin du cœur”, mais je crois qu’il y a bien des choses qui restent avec nous pour toujours. Une impression, un souvenir ou une sensation. Quand j’étais loin de mon cher pays, bien des traits intéressants de la vie quotidienne au Vietnam me manquaient. Des petits services, omniprésents dans les rues, qui rendent la vie plus pratique et flexible. Laissez-moi donc vous raconter mes coups de coeur !

Les mini “salons de coiffure” homme

Vous pouvez les voir très souvent sur les trottoirs. Sans aucun doute, je ne suis pas cliente de ces salons car ils sont généralement destinés aux hommes. Toutefois, je les trouve très mignons et uniques. Ce sont des « salons en plein air ». Les outils des coiffeurs ne peuvent être plus simples : un miroir rectangulaire accroché au mur ou même à un tronc d’arbre, une chaise, quelques paires de ciseaux coupants, un peigne et diverses petites choses. Pourtant les clients ne manquent pas. Pas besoin de rendez-vous. Effectivement ! En rentrant chez vous un bel après-midi, vous sentez tout d’un coup que vos cheveux sont un peu trop longs, vous n’avez qu’à repérer quelque part sur le trottoir une chaise disponible et un coiffeur expérimenté sera à votre service !

Les kiosques clés

Vous pouvez facilement trouver un petit kiosque de tous types de clés au coin de la rue, qui fait partie de la décoration typique, dans les rues du Vietnam. Le vendeur - un spécialiste de la réparation et fabrication de clés, avec sa petite machine -, attend avec patience les clients qui passent lui demander de faire un double ou régler un problème de serrure. J’ai une fois demandé, par pure curiosité, à un jeune fabricant de clé s’il gagnait bien sa vie et ai été étonnée de sa réponse. En effet, où il y a le besoin est née l’offre !

Les petites cordonneries et boutiques de retouche

J’adore le fait de pouvoir consolider une nouvelle paire de chaussures en passant par une cordonnerie située près de chez moi en leur demandant d’y coller une couche de semelle en caoutchouc supplémentaire. J’adore aussi le fait de pouvoir passer par une des petites boutiques de retouche dans les environs et faire ajuster le tour de hanche de mon pantalon quand je grossis, ou bien dans l’idéal, quand je maigris. Ces boutiques sont toutes petites, mais ne manquent pas, dans chaque quartier de Hanoi. Mon cordonnier n’est plus jeune, mais avec ses lunettes destinées aux hypermétropes et son ancien haut-parleur qui joue tout le temps une musique d’antan, il passe tranquillement, non pas sans amusement, ses journées avec les chaussures (parfois bien usées) qui remplissent son petit espace.

Les marchands ambulants

Ils sont partout dans les rues. Ils vendent de tout : des fruits, des fleurs, des balais, des paniers, du riz gluant, du pain, de la mort-aux-rats, des produits anti-cafards, etc. J’espère pouvoir décrire et réciter tous leurs produits pour mettre en relief cette variété incroyable. Ils se déplacent à pied, à vélo ou en scooter. Quand j’étais petite, j’attendais tous les soirs un monsieur qui passait par mon quartier en vélo et criait lentement : “Pain chaud, qui veut du pain chaud ?”. Comme à son habitude, mon père l’appelait et achetait un ou deux morceaux de pain gardés au chaud dans sa boîte de mousse. Pour moi c’était non seulement une gourmandise enfantine mais aussi un simple plaisir : entendre la voix et le contenu familier de l’annonce du vendeur de pain. Ça fait bien longtemps que ce vendeur ne passe plus par mon quartier, mais sa voix et son pain sont devenus un souvenir attendrissant lorsque j’y repense.

Oui, on dit souvent “Loin des yeux, loin du cœur”, mais je crois que les visages, les mains, les voix, les silhouettes de ces coiffeurs, cordonniers et ces vendeurs sont pour toujours ancrés dans mon cœur.