Dans son dernier livre, « Lettre ouverte aux jeunes vietnamiens qui s’interrogent sur leur identité », l’auteur Vinh Dao explore en profondeur les questions d’identité qui préoccupent de nombreux jeunes d’origine vietnamienne, en particulier ceux vivant à l’étranger. Invité le jeudi 15 février à la librairie française de Ho Chi Minh Ville pour discuter et signer son ouvrage, Le Petit Journal s’y est rendu afin de comprendre pourquoi celui-ci a été chaleureusement accueilli par les lecteurs et les critiques, salué pour sa profondeur, sa sincérité et sa pertinence.
Avec plus de 5,3 millions de Vietnamiens vivant à l’étranger en 2022, la diaspora vietnamienne se classe parmi les plus grandes d’Asie. Parmi eux, de nombreux jeunes ont peu, voire jamais vécu au Vietnam. Ils ne parlent pas la langue, ne sont pas familiers avec les coutumes locales et ne connaissent que les grandes lignes de l’histoire du pays. Vinh Dao souligne l’importance des questions d’identité et d’appartenance pour ces individus d’origine vietnamienne, en particulier ceux évoluant dans des contextes culturellement diversifiés.
Un ouvrage à destination des Viet Kieu
Dans son livre, Vinh Dao explore différents aspects de l'identité vietnamienne, allant de l'héritage culturel et familial à l'impact de la diaspora vietnamienne à travers le monde. À travers des anecdotes personnelles, des réflexions philosophiques et des conseils pratiques, Dao guide les lecteurs dans un voyage de découverte de soi, les encourageant à embrasser leur passé tout en se projetant vers l'avenir.
Lors de la séance dédicace organisée par la librairie française, l’auteur s’est particulièrement attardé sur la langue vietnamienne, sujet qu’il explore en détails dans son ouvrage afin de permettre à ces jeunes Vietnamiens de mieux comprendre son histoire tumultueuse et résiliente.
Une meilleure compréhension de leurs origines
Profondément marquée par la période d’occupation chinoise, la langue vietnamienne était écrite en caractère chinois (chữ nôm) pendant des siècles. Cependant, en signe de résistance à l’influence chinoise, et dans le dessein de renforcer l’identité nationale vietnamienne, le seigneur Nguyễn Phúc Khoát a instauré l’utilisation de l’alphabet latin pour écrire le vietnamien au 17e siècle. Depuis lors, le vietnamien est l’une des rares langues asiatiques à ne pas utiliser de système de caractères.
L’histoire de la langue vietnamienne n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la « vietnamisation » comme le souligne dire Vinh Dao. Selon lui, et avec l’assentiment de nombreux participants dans la salle, « les vietnamiens vietnamisent ».