Alors que le Vietnam prépare les orientations de son XIVe Congrès, la question de la modernisation du système éducatif revient au premier plan. Experts et responsables appellent à une réforme plus ambitieuse, fondée sur la créativité, l’équité et l’adaptation aux nouveaux enjeux technologiques et économiques.
Lors d’une conférence du Comité central du Front de la Patrie du Vietnam consacrée au projet de documents du XIVe Congrès, plusieurs experts ont défendu une réforme profonde du système éducatif. Le projet confirme l’éducation comme priorité nationale, avec l’ambition de bâtir un modèle moderne, équitable et tourné vers le développement des compétences plutôt que la simple accumulation de connaissances.
Actualiser les programmes et mieux détecter les talents
Le vice-président de l’Association des entrepreneurs privés du Vietnam, Nguyen Quang Huan, a appelé à une mise à jour des programmes tous les trois à cinq ans, afin d’intégrer plus rapidement les nouvelles technologies, l’économie numérique, verte et comportementale. Il propose aussi une différenciation assumée des parcours pour mieux identifier les talents, notamment via des manuels spécifiques destinés aux élèves les plus performants, en particulier dans les zones urbaines.
Selon lui, le pays doit améliorer ses conditions de travail et de recherche pour encourager le retour des étudiants formés à l’étranger. Il préconise une coopération renforcée entre écoles, entreprises et instituts de recherche afin de réduire l’écart entre formation et réalité professionnelle. Il défend également des évaluations indépendantes, l’usage de l’intelligence artificielle pour limiter la triche et une réforme du recrutement davantage centrée sur les entretiens que sur les diplômes.
Une réforme qui doit se traduire dans la pratique
Le Dr Nguyen Viet Nguyen, ancien dirigeant de la commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale, rappelle que la réussite de la réforme dépend surtout de son application concrète. Il appelle à une éducation fondée sur la créativité, l’adaptabilité et la collaboration, bien plus que sur le simple « bourrage de connaissances ». Selon lui, l’éducation doit intégrer une dimension culturelle forte et s’inscrire dans une dynamique collective, car le consensus est essentiel pour avancer.
Ces échanges montrent que le Vietnam se trouve à un moment charnière. Le pays dispose d’une base éducative solide et d’une volonté politique affirmée, mais la prochaine étape demande une mise en œuvre résolue et continue des réformes. Moderniser les pratiques, réduire les écarts territoriaux, soutenir l’innovation et renforcer les liens entre école et économie seront des leviers décisifs pour construire une génération capable d’évoluer dans un environnement mondial en mouvement. La réussite de cette transformation dépendra de la capacité collective à maintenir l’élan réformateur et à placer l’élève au centre du changement.
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