Il est plutôt rare, à notre époque, que le journal télévisé de TF1 consacre un mini-reportage au Vietnam. C’est pourtant ce qui s’est produit ce 27 mai dernier, à 20h37 très exactement, avec un peu plus de 3 minutes d’antenne dévolues à l’un des fleurons de Citroën, symbole de l’amitié franco-vietnamienne : La Dalat.
La Dalat, donc, que d’aucuns écrivent en un seul mot, « Ladalat », est une sorte de méhari à la vietnamienne, née dans les années 1970, à Saïgon.
C’est en fait une adaptation de la « baby-brousse », elle-même inspirée de notre bonne vieille 2CV puisqu’elle en garde les caractéristiques principales, à savoir que c’est une vraie « passe partout », facile à entretenir et peu gourmande en essence.
Cette fameuse « baby-brousse » n’est pas un véhicule de loisir, c’est un véhicule utilitaire dont Citroën va racheter les droits en 1969 pour lancer la FAF (facile à fabriquer).
Et c’est ainsi qu’on en arrive tout naturellement à « La Dalat ».
Nous sommes donc en 1969. Citroën dispose depuis 1936, au Vietnam, d’une filiale de distribution, la Société Automobile d’Extrême Orient, et même si les Français ont quitté l’Indochine en 1954, les exportations en direction de la « Perle de l’Orient », Saïgon, vont bon train.
Une voiture qui porte le nom de la ville de Dalat
Le directeur de Citroën à Saïgon (Xe Hoi Citroën Cong Ty) est un certain Jacques Duchemin, qui décide de lancer une FAF, en collaboration avec les Chantiers et Ateliers réunis d’Indochine (CARIC), qui en assurent la production.
Et c’est ainsi que « La Dalat » voit le jour, en temps de guerre. Elle doit son nom, bien entendu, à la ville de Dalat, qui est à elle-seule un véritable symbole de la présence française en Indochine.
C’est donc une « baby-brousse » à la sauce aigre-douce, une FAF dont 40% des composantes sont fabriquées sur place, au Vietnam. Seuls les organes vitaux du véhicule (moteur, transmission, direction, freins…) sont importés de France.
Aujourd’hui, « La Dalat » n’est plus produite, et depuis longtemps (la production s’arrêtera en fait en 1975, à la fin de la guerre). Il arrive néanmoins que l’on en croise dans les rues de Dalat ou de Ho Chi Minh-ville, avec au volant, des passionnés, des collectionneurs qui entretiennent ainsi une part de rêve.
Une voiture qui n’en finit plus de faire rêver
Et c’est justement de ceux-là que le mini-reportage de TF1 nous parle, avec les membres d’un club de nostalgiques de « La Dalat », qui se réunissent tous les jours pour faire rouler leur voiture-fétiche, avec un émerveillement qui fait plaisir à voir.
« Nous remercions nos amis français qui ont conçu ces voitures au Vietnam il y a près de 60 ans », nous dit l’un d’eux.
« Moi, j’aime beaucoup cette voiture. En plus, elle a quasiment le même âge que moi. Ma vie est liée à La Dalat, jusqu’à ma mort ! », renchérit un autre.
« L’histoire d’un mariage réussi entre deux pays ». Assurément… Le reportage finit d’ailleurs à Ho Chi Minh-ville, où nos amoureux de « La Dalat » viennent en retrouver un autre, un expatrié Français cette fois, qui retrouve là les saveurs de la 2CV maternelle. Nostalgie quand tu nous tiens…