

Tout a basculé la semaine du 15 mars. Entre l’annonce en France de la fermeture des écoles, puis du confinement dans les jours qui ont suivi, les cas qui ont explosé en Corée, l’arrivée de touristes contaminés et des Việt Kiều passés par l’Italie… Le Vietnam n’a fait qu’un bond, et nous aussi, même plusieurs, par ricochets. Aujourd’hui, l’état a tout fermé. Enfin Presque. Supermarchés, pharmacies, et stations service restent ouverts… C’est tout.
Les jours passent et se ressemblent, cependant je dois admettre que je redoute un peu les week-ends.
Autant en semaine je me fais une raison, mais quand arrive vendredi c’est un peu la déprime...
Alors oui j’ai la chance de vivre dans le même compound que mes meilleurs potes, et que de ne plus faire de soirées me force à redoubler d’efforts créatifs pour meubler ce trop plein de temps mis à ma disposition. En gros je glande des heures sur YouTube et je lis beaucoup trop la presse... question épanouissement on vole assez bas.
Je me dis qu’on vit quand même dans une série vraiment de mauvais goût, écrite par un scénariste sûrement drogué, dépressif et très certainement alcoolique à l’imagination, disons-le, vraiment merdique.
Sans corona, François serait arrivé ce week end. Je serais allé le chercher à l’aéroport, on aurait fait l’amour avec fougue encore et encore, puis il se serait écroulé de sommeil à cause du décalage horaire.
On serait sortis avec les copains, on se serait descendu des girafes de bière, on aurait ri au éclats d’âneries avec toute notre insouciance, et on se serait réveillés dimanche avec une belle gueule de bois, pour aller éponger tout notre mal de tête au Mad House avec des œufs Bénédicte.
Hélas, non, rien de tout ça... À la place je suis allée boire des coups chez William, on a passé un temps monstre sur Tinder à inventer des vies sexuelles absurdes et décomplexées à tout ce qui passait, jusqu’à ce qu’on soit tellement bourrés qu’on n'ait même plus besoin de Tinder pour parler de cul.
Je me suis du coup levée avec une folle envie de faire l’amour dimanche, être en manque de câlins et confinée c’est quand même le comble du désespoir, j’ai donc attendu que François se lève, et on a fait l’amour par visio-call. Il va falloir ruser pour rester créatif et maintenir le piment, car à ce rythme je vais finir par sauter sur le voisin, qui n’est même pas attirant.
Quelle période franchement, quelle période...
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