Découvrez notre série de témoignages sur les applis et sites de rencontres au Vietnam. Nola nous raconte ses mésaventures sur Tinder, pour le meilleur et pour le rire !
Au Vietnam, quand tu es une femme expat célibataire, autant te dire que tu peux te sentir un peu laissée de côté et avoir l'impression de faire la traversée du désert. Loin de chercher l'amour, et comblée dans ma vie sociale, Tinder est pour moi l'occasion de rencontrer des gens différents de mon cercle habituel. Et puis soyons honnête, Tinder c'est l'appli qu'on regarde rapidement en attendant l'ascenseur, et très souvent aux toilettes? Un petit coup à droite, un petit coup à gauche, et le tour est joué.
Si vous avez manqué le 1er article, c'est par ici !
Le match
Je le sentais pas trop mal celui-là, il avait mon âge, il était statisticien (on en reparlera plus tard), ne faisait presque pas de fautes d'orthographe (j'en fais un peu moi aussi), et ne m'écrivait pas en onomatopées ; tout de suite, ça fait "bon genre".
On avait donc matché et rapidement commencé à se raconter des blagues. Moi qui racole rarement à domicile, c'était un "local", un expat.
Après plusieurs semaines, vient le fameux moment où il faut passer à la vitesse supérieure et se rencontrer. Je propose alors un rendez-vous dans un de mes endroits préférés d'Ho Chi Minh Ville et où je sais que je ne risque pas de croiser grand monde (car oui c'est ok de dragouiller sur Tinder, en informer tout son cercle social c'est autre chose !). Et lui, plutôt que d'approuver ou de proposer autre chose, me répond tout simplement qu'il préfèrerait que je vienne chez lui.
Hum.
Le rendez-vous
Normalement, je ne suis pas très partante pour ce genre de plan (car oui, on cherche tous à s'amuser sur cette appli, mais de là à griller les étapes ?). Comme il habite un quartier que je connais bien, je ne me fais pas trop de soucis et j'accepte, bien décidée à lui montrer que je ne suis pas une "Marie couche-toi là" (pas tout de suite).
Comme il travaille depuis chez lui, je lui dis que ce rendez-vous sera un after-work (histoire quand même de pouvoir filer à l'anglaise, prétextant un diner ou autre si la situation était gênante). Bouteille de vin sous le bras, j'enfourche ma bécane.
Son intérieur est le stéréotype du bachelor bien friqué. J'aime bien, c'est fun, c'est moderne, propre et bien rangé. Lui, il est un peu speed, mais on retrouve vite le fil de la conversation que nous avions eu sur le chat de l'application.
On commence à picoler un peu, on grignote (il avait prévu le coup et acheté des petites bricoles françaises) et on papote. Tout se passe pour le mieux quand son voisin débarque, lui aussi une bouteille à la main. Le nouveau venu est sympathique et je dirais même que je commence à le préférer à ma date, que je trouve de plus en plus speed. Au fil de la discussion, j'apprends que mon rendez-vous prend de la cocaïne ? Tout s'explique !
La bouteille du voisin terminée, voilà qu'il en ouvre une troisième. Décidément, je ne suis ni sortie d'affaire, ni en état de rentrer chez moi.
Les choses s'enchainent, son voisin s'en va, je l'aide à débarrasser. Il me propose de passer la nuit chez lui, et "raisonnablement" (car bon, je ne sais plus trop ce qui est raisonnable), j'accepte.
Il ne s'est rien passé cette nuit là, malgré quelques tentatives de sa part. Je n'étais pas dans cet état d'esprit car son côté cocaïnomane m'avait un peu refroidie. En revanche ! Son lit était exceptionnel ! Je n'ai d'ailleurs jamais aussi bien dormi ?!!!
J'ai filé le lendemain, le laissant à sa grasse matinée. Je lui ai écrit un mot quand même pour le remercier de la soirée. Il me répond dans la journée, me proposant de remettre ça. Et moi je n'ai qu'une pensée : son lit est magnifique. Je lui réponds alors que je le reverrai avec plaisir, qu'il ne se passera rien, mais que si je peux continuer de dormir dans son lit, ça serait trop top !
Après
Le manège a continué pendant deux trois semaines, jusqu'à ce qu'il me montre une de ses "recherches sociologiques".
Le mignon avait en effet un fichier Excel où étaient répertoriées TOUTES ses dates Tinder : celles qui couchaient le premier soir, celles qui répondaient tout de suite à ses textos...
Il avait fait une sorte d'étude très poussée pour voir comment parler aux nanas et quelles phrases marchaient le mieux. Oui ok, il est statisticien, mais là, c'était un peu trop. Cela commençait à devenir bien trop glauque pour moi.
J'ai su ce soir là que ce serait mon dernier soir dans ce lit douillet, alors j'ai savouré.
Je suis rentrée chez moi le lendemain et j'ai bloqué ce drogué d'Excel pourtant sympa. Avec du recul, je pense que je n'avais pas besoin de savoir que j'étais une simple statistique.