Devant le succès de notre article sur les applications rencontre au Vietnam nous avons décidé de lancer une série de témoignages sur les applis et sites de rencontres. Nola nous raconte ses mésaventures sur Tinder, pour le meilleur? et pour le rire !
Au Vietnam, quand tu es une femme expat célibataire, autant te dire que tu peux te sentir un peu laissée de côté et avoir l'impression de faire la traversée du désert. Loin de chercher l'amour, et comblée dans ma vie sociale, Tinder était pour moi l'occasion de rencontrer des gens différents de mon cercle habituel. Et puis soyons honnête, Tinder c'est l'appli qu'on regarde rapidement en attendant l'ascenseur, et très souvent aux toilettes? Un petit coup à droite, un petit coup à gauche, et le tour est joué.
Je dirais qu'il y a 3 grands types de faune masculine sur cette appli :
- les expats, qui sont principalement là pour attraper de la locale (et eux après tout, inutile de les liker car les chances de les croiser en allant faire ses courses sont très grandes)
- les locaux, qui en grande majorité noient leurs profils de selfies à l'eau de rose
- les gens de passage, ma tasse de thé !
Le « match »
Voilà voilà. On s'est matché sur Tinder.
Il était de passage à Saigon, et moi j'habite ici depuis 5 ans.
Comme c'est assez pénible de parler sur Tinder, et que par précaution ? professionnalisme oblige ? je n'ai aucune notification de l'appli, on s'est cherché sur whatsapp et viber, comme je le propose dès que la conversation est fluide.
Introuvable. Et les textos c'est chiant.
Je ne sais quel élan de confiance m'a pris, mais je lui ai proposé qu'on se « facebook-ise ». En un clic, on passait de « l'inconnu de Tinder » à « quelqu'un qui a une vraie vie ». Etrange et quelque part rassurant? Il n'avait pas l'air d'être un backpacker dopé à l'héro, ni un pervers qui kidnappe les célibataires pour les violer dans un terrain vague. Le mec était normal quoi.
C'était son dernier soir avant de rentrer sur Paris, il y avait une hip hop battle au Cargo, je lui ai proposé d'y aller. On s'est loupé. Il a repris son vol pour Paris.
Arrivé à Paris, il continue de m'écrire. Bizarre au début, mais la conversation était fun et surtout, il était intéressant. Drôle même. Enfin voilà, on s'entendait bien derrière notre clavier respectif.
Ça a duré un moment tout ça. On observait chacun la vie de l'autre, enfin les petits bouts que l'on veut bien partager sur les réseaux sociaux, on blaguait, on parlait boulot, on parlait de Paris, on disait des stupidités.
Je lui avais raconté que j'étais partie en road trip à travers le Vietnam une fois, et ça l'avait beaucoup séduit. Sur un « chiche », on s'est dit qu'on en ferait un ensemble, quand il reviendrait au Vietnam.
La rencontre
Les mois ont passés et il a finalement pris ses billets pour le Vietnam, me disant « prépare ta bécane ». Chiche.
En 2 coups de fil, la boucle à deux roues était bouclée.
C'était complètement absurde. J'allais partir en vacances avec un parfait inconnu, matché sur Tinder des mois auparavant. C'était drôle. C'est tout à fait moi d'ailleurs.
Il a atterri, on a déjeuné ensemble. On ne partait pas tout de suite en vacances, il a fait sa vie de son côté sur Saigon quelques jours.
J'étais rassurée, il ne donnait pas l'impression d'être un allumé?
On s'est retrouvé quelques jours plus tard pour s'occuper des motos. On est allés boire un verre. Je retrouvais ensuite des amis pour le diner et je le lui ai proposé de se joindre à nous. En arrivant, je le devance pour chuchoter à l'assemblée déjà sur place « je vous ramène du Tinder ».
On s'assied? Et là, un de mes amis m'annonce qu'il le connait. De Paris !
Oui. Racoler anonymement à Ho Chi Minh Ville n'est jamais assuré.
Au final, c'était quand même un peu rassurant de savoir que mon ami le connaissait.
Le road trip
Enfin le départ ! Ne mâchant pas mes mots, je lui déclare qu'on pourrait clairement pimenter la chose? Car en effet, les belles plages du Sud du Vietnam, ce cadre de rêve et ces paysages époustouflants? tout cela me donne des idées !
Finalement, la mayo n'a pas si bien prise que cela. Galipettes oui, mais ma proposition a semble-t-il laissé un froid gênant. On était comme deux coincés des fesses. Zut alors.
De retour de voyage, c'était encore un peu étrange. Nous n'avons plus rien fait alors qu'il logeait chez moi. Finalement, on s'est embrassé devant le taxi qui le ramenait à Tan Son Nhat, moi en pyjama et lui en tenue de voyage. La parenthèse se refermait?
Après
On a gardé contact. On a remis le couvert quand je suis rentrée en France, puis j'ai appris qu'il était maqué depuis tout ce temps? Drôle de douche froide.
Il m'arrive de me dire qu'on aurait fait un beau couple? sans les 11000 km bien sûr, et sans sa nana, évidemment?
Next !
Nola Benson (lepetitjournal.com/Hochiminhville) 16 Février 2017