Face à la hausse des retraits anticipés des primes d’assurance sociale, le gouvernement a récemment déposé à l’Assemblée nationale un projet de révision de la loi de financement de l’assurance sociale.
Les retraits anticipés des primes d’assurance sociale créent progressivement un déséquilibre significatif des finances publiques, auquel le gouvernement doit faire face. Le projet de révision de la loi, censé durcir les conditions de retraits anticipés, a provoqué dernièrement une importante vague de démissions dans le secteur manufacturier.
Une vague de démissions au Vietnam
Comme le dispose la loi relative à la sécurité sociale vietnamienne, les employés, sont autorisés à retirer leurs primes d’assurance sociale de façon anticipée, sous condition de quitter la vie active pendant un an, cessant alors de cotiser à la caisse d’assurance sociale. En contrepartie, le salarié ayant retiré sa prime sous forme de somme forfaitaire, doit renoncer à sa pension retraite.
La baisse du nombre de cotisants depuis 2010, du fait d’une importante précarité salariale, notamment dans le milieu ouvrier, tend à augmenter les dépenses étatiques liées à l’assurance sociale.
De même, le secteur manufacturier est également impacté. Les démissions successives des ouvriers ralentissent les ateliers de production.
Un secteur manufacturier impacté
L’usine Thuan Thien, spécialisée dans la fabrication de chaussures dans le district 12 d’Ho Chi Minh Ville, subissait début octobre 500 démissions au même où l’entreprise recevait une nouvelle commande de 3 millions de paires de chaussures jusqu’à la fin de l’année, signifiant une fabrication de 250 000 à 280 000 paires par mois. Une production impossible à atteindre dans le délai imparti, comme l’a déclaré au VNexpress, Nguyen Quang Toan responsable de la gestion des ressources humaines de l’usine,
« Une telle production représenterais un effectif de 2500 ouvriers pour respecter la date limite, or il n’en reste que 2000. »
« Ils ont tous démissionné pour pouvoir bénéficier de l'assurance sociale unique avant l'entrée en vigueur de la loi révisée. »
« Nous essayons par tous les moyens de retenir les travailleurs qualifiés. Si le personnel démissionne continuellement, l'entreprise tombera en difficulté », a déclaré M. Toan.
Afin de convaincre les ouvriers de rester à leur poste, les usines intensifient les échanges avec les syndicats ou augmentent les salaires comme dans le cas de l’usine Thuan Thien.