Ce lundi, les autorités d'Hô Chi Minh-Ville ont décidé d'annuler les feux d'artifice prévus vendredi 30 avril, jour commémoratif de la Réunification vietnamienne. Ainsi, en dépit des apparences, la menace d'un retour de la Covid-19 dans le pays persiste et inquiète.
Un regard craintif rivé vers les frontières
Entre le 26 mars dernier et ce 26 avril, 268 cas de Covid-19 ont été signalés au Vietnam, soit une moyenne de 8,65 cas par jour, tous importés et isolés immédiatement. Pham Minh Chinh, Premier ministre depuis le 5 avril, a cependant mis en garde ce dimanche de l'éventualité d'une quatrième vague.
Selon lui, le risque majeur proviendrait de la propagation rapide de l'épidémie dans les pays proches, principalement au Cambodge mais également au Laos et en Thaïlande. Le nombre de nouveaux cas y aurait augmenté de 34 % en une semaine mi-avril et la seule municipalité d'Hô Chi Minh-Ville a intercepté 108 immigrants illégaux au cours du premier semestre 2021. Malgré les efforts déployés le long des frontières terrestres et maritimes, l'immigration illégale demeure difficile à contenir.
Le porte-parole du gouvernement déplore également le non-respect des mesures préventives par une partie des habitants du Vietnam. Il a demandé aux autorités locales d'accroître les sanctions à l'égard des personnes ne portant pas de masque dans les lieux, événements et transports publics du pays.
Ce dimanche, l'Institut Pasteur d'Hô Chi Minh-Ville a annoncé que 85,7 % des cas importés de Covid-19 en provenance du Cambodge contenaient le variant britannique et que les 14,3 % restants portaient le variant sud-africain. Face à cette menace, le gouvernement vietnamien intensifie à la fois la protection de ses frontières et le déploiement de sa campagne vaccinale.
La campagne de vaccination reste marginale mais s'accélère
Le 8 mars 2021 marquait le lancement officiel de la campagne de vaccination au Vietnam. Ce dimanche 25 avril, soit un mois et demi plus tard, un total de 198 972 doses de vaccins AstraZeneca avaient été administrées aux travailleurs confrontés directement à l'épidémie (soignants, agents frontaliers, etc.). Ces vaccins provenaient de deux arrivages : l'un en date du 24 février (117 000 doses via le Vietnam Vaccine JSC), l'autre en date du 1er avril (811 200 doses via le programme de coopération internationale COVAX).
Au cours du mois d'avril, le ministre de la Santé a encouragé les différentes localités à accélérer les vaccinations. D'une part, pour atteindre son ambitieux objectif de réceptionner et distribuer 150 million de doses d'ici la fin de l'année, ce qui permettrait d'immuniser 70 % de la population. D'autre part, les 811 200 vaccins livrés le 1er avril avaient alors une date d'expiration de deux mois, contre six habituellement.
Nous devons accélérer l'inoculation. Il n'est pas acceptable qu'une seule dose de vaccin soit jetée à cause d'une défaillance dans le déploiement.
Ainsi, à date, sur les 150 millions de doses vaccinales visées en 2021, 60 millions ont été négociées, environ 930 000 ont été réceptionnées et près de 200 000 ont été administrées.