A partir du 20 janvier 2021, le nouveau président des Etats-Unis est Joe Biden. Qu’est-ce que l’arrivée du futur président à la Maison Blanche va changer pour l’Allemagne et son gouvernement fédéral ?
Des défis mondiaux nécessitant une coopération germano-américaine
Un communiqué de la chancellerie datant du 10 novembre explique qu’Angela Merkel a appelé le futur président des Etats-Unis afin de le féliciter, lui, ainsi que sa vice-présidente Kamala Harris pour leur victoire. Selon le communiqué, Biden et Merkel « ont convenu que la coopération transatlantique est d’une grande importance compte tenu de la multitude de défis mondiaux. » Le réchauffement climatique, la pandémie et le terrorisme font partie des « défis mondiaux » pour lesquels Joe Biden et Angela Merkel devront coopérer rapidement.
La chancelière a déclaré lors d’une conférence de presse que Joe Biden « connaît bien l'Allemagne et l'Europe » et cela semble la rassurer, surtout lorsque l’on compare le peu de visites (aucune pour être exact) que Donald Trump a effectué en Allemagne durant son mandat. « L'amitié entre nos deux pays a fait ses preuves depuis des décennies. » précise-t-elle. L’Allemagne et les Etats-Unis vont ainsi travailler davantage ensemble dès l’arrivée de Joe Biden au pouvoir.
Qu’en est-il du retrait de troupes militaires américaines d’Allemagne ?
Une décision prise par Donald Trump il y a quelques mois avait pour objectif de retirer la présence de militaires dans plusieurs pays. En Allemagne, il y a 34 000 militaires américains parmi lesquels 6 400 doivent être rapatriés et 5 600 replacés dans d’autres pays membres de l’OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord). Au total, 12 000 militaires américains devaient donc quitter le pays. « Nous réduisons nos forces parce qu'ils ne paient pas. C'est très simple. » avait affirmé Trump.
Toutefois, ce retrait des troupes du sol allemand est mal perçu par Michèle Flournoy, ancienne sous-secrétaire à la politique de Défense des Etats-Unis et qui pourrait bien diriger le ministère de la Défense sous le mandat de Biden. « Je ne pense pas que ce soit dans l'intérêt stratégique des États-Unis et c'est très mauvais pour nos relations avec l'Alliance [atlantique] » a-t-elle déclaré. De son côté, Kathleen Hicks, chercheuse au Center for Strategic and International Studies (CSIS) et conseillère de Biden a expliqué que cela pourrait « affecter la sécurité nationale et le budget des États-Unis pendant des années. » Il ne reste plus qu’à attendre quelques mois, afin de connaitre la décision de Joe Biden sur ce sujet qui est une source d’angoisse pour le gouvernement fédéral.
Un « newdeal » dans les relations transatlantiques ?
Heiko Maas, ministre des Affaires Etrangères allemand a déclaré dans une interview pour The Associated Press : « la victoire électorale de Joe Biden signifie une chose en particulier : de nouvelles opportunités pour le partenariat transatlantique. » Pour lui, cela apporte un nouvel espoir à l’Europe, afin que celle-ci ait davantage de responsabilités sur la scène mondiale. Il précise vouloir plus de coopération entre l’Europe et les Etats-Unis et moins de la célèbre politique du « America First » (« les Etats-Unis d’abord »). Il conclut en affirmant : « j’ai par le passé toujours résisté [à l'idée] que la relation germano-américaine ne se réduise qu'au dernier tweet de Donald Trump. » D’ailleurs, le gouvernement fédéral allemand est fortement d’accord avec cette phrase du ministre.