Au Vietnam pour une visite d’Etat de deux jours destinée à éprouver la « stratégie indopacifique » de la France, Emmanuel Macron s’est fait l’apôtre d’un ordre mondial « fondé sur le droit ».


« Dans un moment à la fois de grands déséquilibres et de retour de discours de puissance ou d’intimidation, l’ordre international impose que nous agissions ensemble pour préserver un ordre fondé sur le droit, condition sine qua non à toute prospérité », a ainsi rappelé le chef de l’Etat au cours d’une déclaration à la presse aux côtés de son homologue vietnamien Luong Cuong.
Emmanuel Macron a tenu à présenter la France comme une alternative fiable pour Hanoï, qui est condamnée à jouer les équilibristes entre Pékin, son allié traditionnel, et Washington, qui menace d’imposer des droits de douane prohibitifs (46% !) sur ses exportations à destination des Etats-Unis. Aussi a-t-il insisté sur une « vision commune » avec le Vietnam, un pays de 100 millions d’habitants en passe de devenir un nouveau dragon asiatique.
La « stratégie indopacifique » dont Emmanuel Macron s’est fait le chantre ne date pas d’hier. Enoncée des 2018, elle consiste à proposer une « troisième voie » aux pays de la région. Au Vietnam, elle peut trouver un écho : le pays développe lui-même une diplomatie dite « du bambou » qui consiste à maintenir vaille que vaille, coûte que coûte, un équilibre parfois délicat dans les relations avec la Chine et les Etats-Unis.
« La France est une puissance de paix et d’équilibres. Elle est un partenaire fiable, qui croit au dialogue et à la coopération. Quand certains choisissent le repli, la France choisit de bâtir des ponts », a écrit Emmanuel Macron sur X dimanche soir, en atterrissant a Hanoi. On ne saurait mieux dire…
Des accords économiques tous azimuts
Cette troisième voie passe naturellement par des accords économiques ambitieux. Ceux qui ont été signés ce lundi concernent le nucléaire civil - un secteur crucial pour le Vietnam qui cherche à s’affranchir des énergies fossiles et à répondre aux besoins croissants de sa population -, mais aussi les transports et même les satellites. Il y en aurait en tout pour 9 milliards d’euros : autant dire que cette visite d’Etat aura commencé sur les chapeaux de roue !...
« C’est bien une nouvelle page qui s’écrit entre nos deux pays (…) une page encore plus ambitieuse de la relation entre le Vietnam et la France, entre l’Asean et l’Union européenne », s’est d’ailleurs réjoui le Président français.
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