La Résidence de France à Ottawa a célébré, dans une atmosphère chaleureuse et solennelle, l’engagement exceptionnel de l’Honorable Édith Dumont envers la francophonie canadienne. L’ambassadeur Michel Miraillet lui a remis les insignes d’Officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur, saluant un parcours qui a façonné durablement l’écosystème francophone canadien hors Québec, alors que la récente annonce d’un Sommet de la Francophonie accueilli par le Canada en 2028 donnait à la soirée une résonance toute particulière.
Un hommage appuyé à une bâtisseuse de la francophonie ontarienne
Dès les premiers mots de son discours, l’ambassadeur Michel Miraillet a qualifié Édith Dumont « d’ambassadrice inépuisable de la francophonie ». Une formule qui a provoqué les premiers sourires — et déjà quelques applaudissements — au sein d’une salle où se mêlaient personnalités politiques, universitaires et communautaires.
Son influence commence au cœur même des institutions francophones de l’Ontario. Directrice de l’éducation du CEPEO, elle a joué un rôle déterminant dans la création et l’essor de la Maison de la francophonie d’Ottawa, projet pionnier devenu un modèle au sein du réseau international des Maisons de la Francophonie. On dit volontiers que « pour faire vivre un gros édifice, ça prend quelqu’un avec des reins solides ». Mme Dumont a incarné cette force structurante, fédérant partenaires, équipes et vision pour donner vie au projet..
Son action s’inscrit dans une francophonie en transformation : participation aux grandes conférences internationales, structuration des services éducatifs, leadership dans l’espace public ontarien. L’ambassadeur a rappelé que, « depuis plus de trente ans, Édith Dumont a profondément influencé l’enseignement francophone en Ontario, y laissant une empreinte durable. »
Une lieutenante-gouverneure qui incarne un espoir contagieux
Première francophone de l’histoire à accéder à la fonction de lieutenante-gouverneure de l’Ontario, Édith Dumont est devenue d’emblée un symbole fort. En évoquant la portée historique de cette arrivée au poste vice-royal, l’ambassadeur a rappelé que Mme Dumont avait elle-même exprimé vouloir « incarner un espoir contagieux » — une formule qui a suscité des applaudissements dans la salle, tant elle résonnait avec la fierté de la communauté.
Cette fonction, Mme Dumont l’a investie avec l’authenticité qui caractérise son parcours. Elle-même a rappelé que cette distinction « va bien au-delà d’un parcours individuel ; elle célèbre les valeurs partagées et les liens durables qui unissent nos deux pays : fraternité, liberté, égalité. »
Sa trajectoire internationale — de la République dominicaine au Rwanda, en passant par Paris et l’Afrique du Sud — nourrit une vision ouverte et inclusive de la francophonie, attentive aux réalités linguistiques et culturelles contemporaines.
« Notre langue est une manière vivante de faire reconnaître ce que nous sommes » - Edith Dumont
L’annonce du Sommet de la Francophonie 2028 fait vibrer la salle
Moment fort de la soirée : les références, par l’ambassadeur comme par Mme Dumont, à la décision annoncée lundi par le premier ministre Mark Carney. Le Canada se portera candidat pour accueillir le Sommet de la Francophonie 2028, et Ottawa serait la ville hôte pressentie.
À chaque fois que la nouvelle a été évoquée, la salle s’est animée d’applaudissements spontanés. On sentait la fierté d’une communauté qui, depuis des décennies, construit patiemment ses institutions, ses lieux de rassemblement, ses écoles, ses universités — et qui voit aujourd’hui son rôle reconnu sur la scène internationale.
Pour beaucoup, la présence de Mme Dumont à la tête du lieutenant-gouvernorat donne à cette candidature un relief particulier : elle personnifie cette francophonie d’ouverture et de dialogue que le Canada souhaite mettre en avant.
Engagement social, éducation et humanisme : les fils conducteurs d’une vie
Dans la seconde partie de son discours, Édith Dumont a choisi de revenir à la source de son engagement. Psychologue de formation, elle a rappelé avoir travaillé sur les enjeux de petite enfance, de santé mentale et de prévention de la violence chez les jeunes garçons — des expériences qui, selon elle, ont façonné sa vision d’une francophonie engagée, humaine et tournée vers le bien commun.
« J’ai compris que notre langue pouvait changer des vies » - Édith Dumont
L’ambassadeur a, lui, salué sa capacité à tisser des liens : soutien constant aux initiatives françaises au Canada, accueil d’événements, implication dans les prix d’excellence, participation active aux projets culturels. « Votre énergie communicative donne à chacun le sentiment d’être réellement rencontré », a-t-il déclaré — une remarque qui a suscité de nouveaux applaudissements.
Lorsqu’elle a confié que « chaque fois que je franchis les portes de l’ambassade, c’est un sentiment d’être chez soi qui m’envahit », l’assistance, conquise, a réagi par un murmure chaleureux.
L’empreinte d’Édith Dumont
Cette cérémonie, au-delà du protocole, a révélé la cohérence d’une vie consacrée à bâtir, consolider et incarner la francophonie en Ontario et au Canada. Elle s’est tenue quelques heures après l’annonce d’un sommet international que le pays espère accueillir, comme un clin d’œil de l’histoire.
Reste une question : comment cette francophonie institutionnelle — forte de ses lieux, de ses leaders et de son énergie collective — se préparera-t-elle d’ici 2028 à accueillir le monde francophone ? Et quelles nouvelles figures, à la suite d’Édith Dumont, viendront porter cet espoir contagieux ?
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