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Elections en Grèce: Mitsotakis et Tsipras mobilisent une dernière fois leurs troupes

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Écrit par AFP
Publié le 19 mai 2023, mis à jour le 19 mai 2023

A deux jours des élections en Grèce, le Premier ministre sortant de droite Kyriakos Mitsotakis, qui part favori, mobilise une ultime fois ses troupes, tout comme son principal adversaire Alexis Tsipras qui appelle au "changement".

Le chef du gouvernement sortant et dirigeant de Nouvelle-Démocratie doit prononcer un dernier discours de campagne vendredi soir lors d'un meeting dans un quartier touristique d'Athènes, face au temple antique du Parthénon.

Au même moment, Alexis Tsipras, 48 ans, le dirigeant de Syriza s'exprimera devant ses partisans à Patras, grand port dans le Péloponnèse (sud-ouest) et troisième ville du pays.

Samedi, à la veille du scrutin qui doit permettre de désigner les 300 députés du Parlement (Vouli), aucune manifestation politique ou publication de sondage n'est autorisée.

En tête des intentions de vote avec une avance de 5 à 7 points, Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, pourrait toutefois ne pas disposer dimanche soir d'une majorité absolue pour former un gouvernement.

Dans ce cas, il souhaite convoquer un nouveau scrutin début juillet qui, en raison d'un système électoral différent, pourrait permettre à son camp de bénéficier d'un bonus de sièges.

Alors que s'achève une campagne sans entrain, le dirigeant a dit "attendre une nette victoire" de son parti, vendredi sur la chaîne Skaï.

- Stabilité -

Durant sa campagne, il n'a cessé de mettre en avant la reprise économique durant son mandat après les années de marasme économique.

"La dernière chose dont le pays a besoin, c'est d'instabilité", a-t-il martelé.

Il accuse Alexis Tsipras, Premier ministre de 2015 à 2019, d'avoir pris le risque de précipiter la Grèce hors de la zone euro en croisant le fer avec l'Union européenne au moment des délicates négociations pour un nouveau plan d'aide financière en 2015.

afp

Alexis Tsipras, qui a largement recentré l'ex-formation de la gauche radicale ces dernières années, répond avoir réussi à restructurer la colossale dette publique et permis à son pays de sortir de la crise en 2018.

"Allons-nous continuer à construire une Grèce forte ou revenir à l'époque où la Grèce était le paria de l'Europe ?" avait lancé mercredi Kyriakos Mitsotakis depuis Kastoria (nord-ouest).

Pour Nikos Petropoulos, retraité athénien de 72 ans, Kyriakos Mitsotakis est "un Premier ministre qui a redoré l'image de la Grèce à l'étranger".

"La croissance est de retour et au moins nous n'avons pas d'entreprises qui ferment à tour de bras comme avec (Alexis) Tsipras", a-t-il assuré à l'AFP.

Jeudi soir, sur la place Syntagma, face au Parlement, Alexis Tsipras a demandé aux Grecs "non pas une seconde chance", mais la première opportunité de "gouverner sans mémorandums, sans coercition, sans troïka, sans Schäuble".

Il faisait référence au groupes d'experts des créanciers de la Grèce et à l'ancien ministre allemand des Finances, deux symboles de l'humiliation ressentie par de très nombreux Grecs lors de l'octroi, sous conditions, de plans d'aide.

afp

A chaque déplacement, Alexis Tspipras pointe du doigt les difficultés rencontrées au quotidien par de nombreux Grecs, victimes de la cherté de la vie et des prix de l'énergie qui flambent.

"Comment le gouvernement Mitsotakis peut se réjouir du retour de la croissance alors que nous luttons au quotidien pour payer nos factures et nos courses?", s'exclame Giorgos Thomopoulos, 46 ans, un enseignant interrogé par l'AFP.

Alexis Tsipras a appelé jeudi les électeurs à mettre fin au gouvernement qui a, selon lui, "bradé les services publics" et "malmené l'Etat de droit".

Kyriakos Mitsotakis est "le principal responsable" du scandale de surveillance par le Renseignement de journalistes et hommes politiques qui a secoué le gouvernement l'an dernier, a-t-il asséné.

- Abstention -

De nombreux observateurs redoutent par ailleurs une forte abstention dimanche.

Lors des dernières élections législatives en 2019, elle avait déjà enregistré un record de 42%.

Face à la colère qu'a suscité au sein de la jeunesse le grave accident ferroviaire du 28 février qui a fait 57 morts, le vote des jeunes et des indécis s'avèrera déterminant.

"Je vais partir à l'étranger pour trouver du travail. Peu m'importe quel gouvernement sort, je n'ai plus grand espoir pour l'avenir du pays", confie Angelos, un étudiant de 19 ans qui a requis l'anonymat.

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Publié le 19 mai 2023, mis à jour le 19 mai 2023

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