Dans un référendum qui s'est tenu le vendredi 8 mars 2024, les Irlandais ont exprimé leur opposition à deux propositions de modification de la Constitution.
Dans un référendum qui s'est tenu le vendredi 8 mars 2024, les Irlandais ont exprimé leur opposition à deux propositions de modification de la Constitution qui visait à moderniser la représentation des femmes et la définition de la famille. Ces réformes proposaient de reconnaître une définition plus large de la famille au-delà du mariage traditionnel et de supprimer la référence au rôle des femmes dans les "devoirs domestiques". Avec un taux de participation n'excédant pas les 50% dans la plupart des circonscriptions, le message du peuple irlandais était clair, marquant un revers notable pour les initiatives de modernisation.
Rejet massif des réformes constitutionnelles
Le Premier ministre Leo Varadkar, qui avait vigoureusement défendu le "oui", a reconnu l'échec de persuader la majorité de l'utilité de ces changements constitutionnels. Le premier amendement, concernant la définition élargie de la famille, a été rejeté par 67,69% des voix, tandis que la deuxième proposition, visant à redistribuer les responsabilités domestiques de manière plus égalitaire au sein de la famille, a vu une opposition encore plus marquée de 73,9 % des électeurs.
Les propositions du gouvernement étaient perçues comme un moyen d'effacer davantage l'empreinte laissée par l'Église catholique sur les institutions et la vie sociale. Cependant, les critiques ont argué que le libellé des propositions prêtait à confusion et craignaient que les modifications ne minimisent le rôle des femmes et des mères dans la Constitution. De plus, des inquiétudes ont été soulevées quant à la déresponsabilisation potentielle de l'État dans la prise en charge et le soin des personnes handicapées.
Réactions et répercussions du vote
Cette décision intervient après d'importants changements sociétaux en Irlande, notamment la légalisation du mariage pour les couples de même sexe en 2015 et de l'avortement en 2018. Le gouvernement avait espéré que le double référendum, coïncidant avec la Journée internationale des droits des femmes, marquerait une étape supplémentaire vers une société plus inclusive et moderne.
La défaite a été un coup dur pour les féministes et pour la classe politique irlandaise, majoritairement en faveur du "oui". Toutefois, elle a également été interprétée comme une victoire significative des électeurs contre l'establishment politique, avec des leaders de l'opposition critiquant le manque de consultation préalable sur les réformes proposées.