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Détroit d'Ormuz, une zone stratégique actuellement sous haute tension

Détroit d'OrmuzDétroit d'Ormuz
Écrit par J.C.
Publié le 17 juin 2019, mis à jour le 26 juin 2019

La tension est encore montée d’un cran dans la zone du détroit d’Ormuz - le détroit large de 63km qui se trouve à l’extrémité des eaux du Golfe Persique, entre l’Iran, au Nord, et Oman et les EAU, au Sud. Connu pour être un passage privilégié des pétroliers, où deux d’entre eux auraient très probablement été attaqués jeudi dernier.

Cet incident est venu ajouter de l’huile sur le feu après les attaques perpétrées on s'en souvient le mois de mai dernier. Attaques que les Etats-Unis attribuent à l’Iran, dont le Président Hassan Rohani menace depuis, pour contrer la pression économique et politique qu’il dit subir, de bloquer le trafic du dit détroit. Ce dernier est en effet particulièrement stratégique puisque, contrôlé par l’Iran et Oman, il constitue l’unique voie maritime permettant de relier le Golfe Persique à la mer d’Oman, puis à l’océan Indien.

Selon les derniers chiffres disponibles, 18,5 millions de barils y transitaient chaque jour en 2016, soit près de 30% du pétrole transporté par voie maritime. Il est également essentiel au transport de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) produit par le Qatar. L’Iran avait déjà menacé de bloquer ce détroit en 2011, sans mettre à exécution les dites menaces, se contentant d’y mener des manœuvres navales sans qu’aucun incident notable n'ait été à déplorer.

En ce qui concerne les conséquences actuelles d’un éventuel blocage, les experts internationaux s’accordent à dire que celui-ci aurait un impact majeur sur le prix du pétrole qui s’envolerait - si ce scénario venait à se réaliser, touchant en première ligne les pays exportateurs que sont les EAU, le Koweït et l’Irak mais aussi les importateurs Asiatiques, Européens et Américains.

Heureusement, les EAU possèdent tout de même une solution de contournement puisque le pays est le seul, avec l’Arabie Saoudite, à disposer d’un pipeline lui permettant de transporter du pétrole en dehors du Golfe Persique. Les experts estiment également que les Etats-Unis, qui ne peuvent pas se permettre de voir le marché pétrolier explosé, seraient forcés d’intervenir en cas d’attaque militaire ou de blocage de la zone. Cela pousse les observateurs à penser que les propos du Président Iranien relèveraient plus de la menace que d’un risque concret, puisque le pays n’aurait aucun intérêt à agir de la sorte. Les pressions mises en jeux actuellement auraient donc pour but principal de mieux positionner l’Iran dans ses négociations avec les Etats-Unis.

Publié le 17 juin 2019, mis à jour le 26 juin 2019

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