Les négociations de l'ONU sur le climat ne peuvent aboutir qu'avec le soutien unanime de tous les pays présents. La recherche d'un consensus est donc un défi de taille.
Alors que le monde s'interroge sur les prochaines étapes de la lutte contre le changement climatique, chaque pays a ses propres préoccupations et intérêts qu'il espère faire valoir lors du sommet de l'ONU sur le climat de cette année.
Les négociations de l'ONU sur le climat ne peuvent aboutir qu'avec le soutien unanime de tous les pays présents. La recherche d'un consensus est donc un défi de taille.
Voici quelques-uns des principaux acteurs et blocs de négociation impliqués dans la conférence COP28 qui débutera le 30 novembre à Dubaï.
La Chine
La Chine est le leader mondial en matière d'énergie propre et d'énergie sale, avec plus de capacité d'énergie renouvelable et plus de consommation de charbon que n'importe quel autre pays. Responsable d'environ 30 % des émissions mondiales annuelles, la Chine est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde.
Le pays subit également les effets du changement climatique, notamment les vagues de chaleur et les inondations, ainsi que les sécheresses extrêmes.
Dans les négociations sur le climat, Pékin soutient que les pays développés riches comme les États-Unis, le plus grand émetteur historique de CO2, devraient agir en premier et plus rapidement en matière de politique climatique et de financement.
Bien qu'elle possède la deuxième économie mondiale après les États-Unis, la Chine se considère comme un pays en développement dans les négociations sur le climat.
Les États-Unis
Le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde se rend à la COP28 un an après avoir mis en place un programme de subventions de plus de 369 milliards de dollars pour les véhicules électriques et d'autres produits verts. La loi sur la réduction de l'inflation (IRA) devrait permettre de tripler la capacité du pays en matière d'énergie propre d'ici à 2030.
Les États-Unis et l'Union européenne demandent à présent à d'autres pays de se joindre à l'engagement pris lors de la COP28 de tripler la capacité de production d'énergie renouvelable au cours de la décennie.
Les États-Unis, premier producteur mondial de pétrole et de gaz, soutiennent également l'accord conclu lors de la COP28, qui prévoit l'abandon progressif de l'utilisation des combustibles fossiles émetteurs de CO2.
Toutefois, les délégués américains seront soumis à des pressions en matière de financement de la lutte contre le changement climatique, après que Washington se soit engagé à ne pas verser de nouveaux fonds aux Nations unies cette année pour lutter contre le changement climatique. Les États-Unis sont favorables à la création d'un nouveau fonds destiné à aider les pays pauvres à faire face aux dommages causés par le climat, mais ils souhaitent que l'accord précise qu'aucun pays ne sera obligé d'y contribuer.
L'Union Européenne
La position de négociation de l'UE à 27 pays pour la COP28 est l'une des plus ambitieuses. Elle préconise de tripler la capacité de production d'énergie renouvelable, d'éliminer progressivement les combustibles fossiles émetteurs de CO2, de mettre fin aux nouvelles centrales électriques au charbon et d'alimenter les réseaux électriques à partir de sources renouvelables dans les années 2030.
L'UE souhaite également que les pays s'accordent sur le fait que les technologies permettant de "réduire", c'est-à-dire de capturer, les émissions ne seront utilisées qu'avec parcimonie. Cela crée un conflit entre l'UE et les pays qui dépendent des combustibles fossiles et qui considèrent les technologies de réduction des émissions comme un moyen de prolonger leur utilisation.
Lors des négociations des Nations unies sur le climat, l'Union européenne est traditionnellement alliée aux petits États insulaires vulnérables sur le plan climatique. Toutefois, l'UE est en désaccord avec ses alliés sur certains détails du fonds d'indemnisation des dommages causés par le changement climatique.
L'UE souhaite que la Chine et d'autres grandes économies contribuent au fonds prévu, ce à quoi Pékin s'oppose.
Le Royaume-Uni
Bien qu'il quitte l'Union européenne en 2020, le Royaume-Uni se rend à la conférence des parties avec des demandes similaires à celles de l'Union européenne, notamment en ce qui concerne l'élimination progressive des combustibles fossiles et le triplement des énergies renouvelables.
Cette année, cependant, Londres a fait sourciller certains diplomates du climat en affaiblissant certaines politiques vertes et en approuvant 27 licences d'exploration pétrolière et gazière. Le gouvernement britannique affirme qu'il est toujours en bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière de climat.
Les autres pays
Le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine constituent ce bloc de pays très peuplés et à développement rapide. Chacun d'entre eux a demandé davantage de financement et d'équité en matière de climat, conformément au concept de "responsabilités communes mais différenciées" de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ce qui signifie que les pays riches qui émettent le plus de gaz à effet de serre doivent faire davantage pour résoudre le problème.
*source Reuters