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Constantin Reisch, jeune espoir de la F4 soutenu par son école

Constantin ReischConstantin Reisch
Écrit par Marie-Jeanne Acquaviva
Publié le 7 mars 2020, mis à jour le 8 mars 2020

Une autre rencontre avec un tout jeune homme, grandi d’une expatriation à l’autre et devenu adolescent à Dubaï où il vit sa passion à fond : Constantin Reisch, jeune espoir de la F4, qui a fait ses armes brillamment sur les podiums de karting nous parle de son mental, de sa détermination, de sa vie de jeune sportif soutenu par son école, la SISD, et de son enthousiasme devant toutes les opportunités que les Émirats lui ont offert. Une détermination à toute épreuve, un amour de la vitesse et toute la passion de la jeunesse: une interview menée sur les chapeaux de roues.

 

Lepetitjournal.com/dubai : Votre première rencontre avec la vitesse et les circuits remonte à quand et est-ce que vous vous souvenez de ce que vous avez ressenti?

Constantin Reisch : Donc, ma toute première fois, c'est lorsque j’ai accompagné mon père sur cette piste appelée City Kart Racing aux Philippines, où il se rendait pour un évènement lié à son travail. Il m’a juste proposé d’essayer, et c’est ce que j’ai fait : j’ai tout de suite adoré ça. Du coup j’ai commencé à y retourner chaque weekend, le plus souvent possible, encore et encore, en améliorant toujours mes temps et mes tours. Et puis un jour, lors d’une course, je suis arrivé 3ème au classement général… et j’ai dépassé mon père ! Il y avait cette femme plus âgée sur la piste dont le petit-fils faisait du karting professionnel, et elle engage la conversation et nous propose alors : « Pourquoi vous ne viendriez pas essayer les vrais karts, sur le nouveau circuit ? » Nous y sommes allés, avons essayé une fois, et à partir de là nous nous y sommes vraiment mis... Très vite arrive la première course, et là, eh bien oui, je gagne! Ce que je ressens à ce moment-là est incroyable, la vitesse c’est vraiment une sensation, une émotion que j'ai aimée dès le début, et que je suis sûr aujourd’hui que j'aimerai toujours.

 

Si vous deviez décrire cette passion de la course en trois mots?

Passion, émotion et engagement.

 

Qu’avez-vous appris jusqu’à aujourd’hui et qui vous semble le plus précieux en pratiquant la course automobile, en terme de compétences ?

 

Si on parle de compétences techniques, le kart, la machine en soi, devient comme votre bébé : vous voulez tout apprendre, tout savoir de ses aspects  mécaniques et techniques, vous voulez pouvoir tout faire, être capable de toujours améliorer votre préparation… toujours essayer d'aller de plus en plus vite, à la recherche de l'entrée parfaite dans la courbe, en essayant de ne pas perdre d'adhérence, de tirer le meilleur parti du pneu. Et puis il faut savoir tout lâcher, profiter du moment… et gagner !

 

Et si on parle de compétences scolaires, ou simplement de compétences d’autogestion, comment conciliez-vous une telle passion sportive avec vos études? Maintenir l'équilibre sport-études-loisirs, est certainement un compromis difficile et nécessitant une grande maturité...

 

Depuis que j’ai commencé la course, j’ai eu des choix à faire : par force je rentre toujours très tard à la maison, toujours avec beaucoup de choses à étudier et à rattraper : si j’ai appris quelque chose c’est que lorsqu’on a une telle passion il faut autant de détermination et d'efforts sur le circuit… que hors piste. Donc je sais aussi quelles sont mes priorités. Si je veux courir, il faut que je me donne aussi à fond et avec autant de sérieux à mes études. La résolution dont je fais preuve sur les circuits est la même qui me motive à garder un bon niveau scolaire. Je suis donc par force très organisé, personne ne m'aide car je sais quand, où et comment faire ce que je dois faire. Oui, on peut dire en ça que j’ai dû gagner en maturité, mais cela ne me pèse pas : je sais ce qui me motive, et dans quel sens vont mes efforts.

 

Quel est le rôle de votre école, la SISD, dans ces choix, comment vous épaule-t-elle ?

 

Mon école m’encourage et me soutient énormément, ils font partie en quelque sorte de mon équipe élargie : je bénéficie grâce à eux d’abord d’un soutien moral, je ne me sens pas de devoir me justifier en permanence pour les contraintes que m’impose la compétition. Ils ont aussi donné leur plein accord pour que je puisse étudier à distance lors de mes déplacements, et avec le soutien des deux tuteurs que mes parents ont engagés, un pour l'ensemble des essais et des présentations et un pour les mathématiques. Définitivement la SISD est très favorable à mon parcours atypique, et fait tout son possible - sans pour autant m’accorder de privilège, ce qui est parfaitement normal -  pour que je puisse mener de front des études académiques au mieux de mes capacités tout en poursuivant cette passion de la course qui est la mienne.

 

À quel moment, s’il est possible de le dater plus ou moins, avez-vous réalisé  c’est plus qu’un « loisir de weekend », et est-ce que cette réalisation a déjà entraîné des choix, et lesquels ?

Alors je dirais lorsque nous avons déménage à Dubaï, là j'ai vraiment commencé à courir sérieusement, j’avais 11 ans. Après une année, on était complètement investi. Les conséquences immédiates se jouent bien entendu sur l’emploi du temps : j’ai dû réduire la pratique d'autres sports, que j’appréciais certes, mais pour moi la course c’est vraiment autre chose, oui c’est vrai, je n'ai pas ou presque pas de temps pour voir mes amis autant que je le voudrais... mais pour être vraiment honnête je sais que je dois réduire tout le reste pour pouvoir courir, et cela ne me pèse pas. Pour moi la course passe d’abord.

Constantin Reisch

 

La place de votre famille et de votre fratrie dans ces décisions : il est clair que vous formez une équipe extrêmement soudée, mais comment sont prises les décisions importantes - en termes de risque, de saut de carrière - comme par exemple vos débuts en F4 ?

 

Après notre deuxième année à Dubaï, il a fallu commencer à vraiment me suivre chaque week-end, la famille au complet très souvent, et papa toujours avec moi, maman presque tout le temps, et ma sœur souvent aussi. Vraiment je peux dire que j’apprécie énormément qu’ils aient toujours été positifs et fluides avec toutes les contraintes imposées par mes courses. Je ne les ai jamais entendus dire «oh ce week-end, on ne peut pas t’inscrire à cette course » mais toujours au contraire: « cette semaine il y a une course, donc on ne peut rien faire d'autre, on ne prend aucun autre engagement ». Et pour le début en F4: oui c’était une décision importante, donc nous en avons parlé d’abord en profondeur en famille, avant de nous lancer.

 

Le fait de vivre cette passion aux Émirats, qu’est-ce que cela vous a apporté?

Disons que je pense que tout est allé plus vite, en Europe il m’aurait sans doute fallu deux ou trois ans supplémentaires pour parvenir au niveau où je suis aujourd’hui, et pour pouvoir profiter des opportunités qui me sont offertes ici et maintenant. Les Émirats Arabes Unis, si on doit les comparer à l’Europe où le budget est plus élevé, les temps plus longs... oui, c'est clairement une grande chance d'être ici.

 

Pour l’année à venir, 2020, si vous aviez trois souhaits, ce serait?

Vraiment profiter au maximum et en toute sécurité de mon expérience en F4. Gagner des courses. Et si je peux, participer à des courses de F4 en Europe.

 

Votre rêve d’adulte? Champion de F1? Directeur d’écurie de course?...

 

J’en suis encore au stade de l’esquisse... Aujourd’hui il y a tellement de voies,

d’opportunités dans les sports automobiles, des options toutes différentes et qui ont toutes leur intérêt : Formule E, F1, F4, courses d’endurance, rallye, courses Moto GP...J’aimerais bien entendu tenter ma chance en F1, mais je suis aussi très curieux et intéressé par la FE dont l’ambiance de course est proche du karting….du moment que je cours sur un circuit, je serai heureux !

 

 

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Publié le 7 mars 2020, mis à jour le 8 mars 2020

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