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Ghita Bahmad : la visionnaire derrière Al Suwaidi Farm, un havre de nature à Dubaï

Nichée dans le désert d'Al Khawaneej, à seulement 30 minutes du centre de Dubaï, la ferme Al Suwaidi est bien plus qu'un simple espace rural. Ce lieu unique mêle tradition émiratie, pratiques agricoles innovantes et engagement pour l'environnement. Sous la direction visionnaire de Ghita Bahmad, cette ferme d’agrotourisme offre une expérience immersive, reconnectant petits et grands à l’essentiel : la nature, les animaux et les cultures durables.

Al Suwaidi farm Al Suwaidi farm
Écrit par Laura Vessier-Bréau
Publié le 22 novembre 2024, mis à jour le 25 novembre 2024

 

Nichée au cœur du désert de Dubaï (Al Khawaneej), la ferme Al Suwaidi se distingue comme un véritable écrin de nature et de traditions. Ce nouveau lieu, dédié à l’agrotourisme et au respect de l’environnement, propose une immersion unique dans la culture émiratie, tout en mettant à l’honneur des pratiques agricoles durables. À sa tête, Ghita Bahmad, passionnée et visionnaire, dirige la ferme avec une ambition claire : allier tradition et innovation pour offrir une expérience authentique et enrichissante aux visiteurs. Un seul objectif : se reconnecter à la nature, à 30 min des tumultes de la ville. Lors de notre rencontre, Ghita nous a partagé sa vision et les défis de cette aventure unique : fermez les yeux et déconnectez-vous !

 

Ghita Bahmad

 

Lepetitjournal.com/dubai :Depuis combien de temps êtes-vous installée aux Émirats ? Quel est votre parcours ?

Ghita Bahmad : Je suis marocaine d’origine et j’ai grandi au Québec. Je suis arrivée à Dubaï en 2020. Je suis ingénieure alimentaire de formation. J’ai travaillé pendant une dizaine d’années dans l’industrie des jus de fruits et boissons, chez Lassonde (leader nord-américain).

Au fil des années, est arrivé le moment où j’ai voulu changer d’air, de continent, et explorer mes origines arabes. Je suis donc arrivée seule à Dubaï avec mes valises… et me voilà !

 

Dubaï pour vous, en quelques mots…

Une des villes les plus dynamiques au monde : tout est accéléré ! Les rencontres, les projets, les apprentissages. Pour moi, Dubaï est une véritable plateforme d’accélération pour tous les projets qu’on entreprend.

 

Vous êtes venue implanter le concept de ferme aéroponique aux Émirats : qu’est-ce que c’est exactement ?

En 2015, je suis tombée sur un article de la NASA parlant de l’aéroponie, et ça a été un déclic. L’aéroponie est une technologie d’agriculture hors-sol qui réduit le besoin d’eau de 95 % et le besoin de nutriments de 85 %. Avec un accès à de l’eau et de l’électricité, on peut cultiver n’importe où.

Quand j’ai commencé à en parler autour de moi, personne n’y croyait. Tout le monde me prenait pour une extraterrestre ! Au début, j’ai expérimenté la culture aéroponique dans mon garage avec mon papa. En arrivant aux Émirats, j’ai fait une étude de marché et réalisé qu’il y avait un véritable besoin…

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans cette folle aventure avec Al Suwaidi Farm ? Quels défis avez-vous rencontrés en adaptant ce modèle aux conditions climatiques de Dubaï ?

L’histoire d’Al Suwaidi Farm commence avec mon entreprise, The Food Engine, spécialisée dans les tours aéroponiques. Campagnarde dans l’âme, il était essentiel pour moi d’être proche de la nature.

J’ai rencontré M. Sulaiman (propriétaire de la ferme) grâce à une amie qui faisait de l’équitation à la ferme. Lors de nos premiers entretiens, il ne comprenait pas le concept d’agriculture aéroponique et n’était pas intéressé. Lors du troisième entretien, j’ai proposé de louer l’espace pour développer mon projet. Il m’a annoncé un montant exorbitant que je ne pouvais pas me permettre.

En février 2022, je l’ai recontacté en lui demandant deux mois pour prouver le potentiel de cette technologie. Il a accepté en disant : « Tu as deux mois, pas plus. » J’ai appelé mon père, qui est venu m’aider, et l’aventure a commencé !

Nous avons ensuite trouvé d’autres investisseurs, notamment gouvernementaux, grâce à notre partenariat. En novembre 2024, nous avons ouvert la ferme au grand public.

 

ferme dubai

 

Que proposez-vous à Al Suwaidi Farm ?

Notre objectif est de reconnecter les Dubaiotes à la nature, aux animaux et aux plantes, tout en sensibilisant les plus jeunes aux enjeux environnementaux.

Notre ferme de 10 hectares est divisée en trois sections :

- Les animaux : 20 espèces présentes au cœur de la ferme.

- L’agriculture : culture aéroponique, serres, et palmiers dattiers.

- Les chevaux : possibilité de prendre des cours d’équitation (infos sur le site).

Nous proposons des visites libres et guidées. Notre souhait est de faire de la ferme un lieu d’évasion, pour déconnecter et se reconnecter avec l’essentiel.

 

En quoi Al Suwaidi Farm contribue-t-elle au développement durable et à la sécurité alimentaire des Émirats ?

Les Émirats comptent 20,000 fermes, dont 80 % cultivent aux palmiers dattiers. L’écosystème agricole est quasi inexistant, les fermiers cultivant souvent pour eux-mêmes.

Nous sommes une ferme éducative pour petits et grands. Nous avons par exemple introduit des tours aéroponiques dans les écoles, où les élèves cultivent leurs propres fraises et salades. L’avenir de la sécurité alimentaire repose sur les générations futures.

 

Quels sont les projets à venir ?

- Ouverture du café : décembre 2024.

- Ouverture d’un hôtel de 10 chambres : début 2025, avec réservations pour entreprises (team building, retraites).

- Ouverture d’un restaurant : début 2025.

- Marché de fruits et légumes : janvier 2025, avec des produits de la ferme.

 

Que faites-vous pendant votre temps libre à Dubaï ?

Je suis passionnée de randonnée ! J’adore m’évader à Khor Fakkan ou Jebel Jais. Mon endroit favori : Heart Beach à Khor Fakkan.

Horaires :

- Samedis et dimanches : 10h - 22h

 - En semaine : 16h - 22h

Tarifs :

- Visite guidée : 100 AED/adulte, 50 AED/enfant (4 à 12 ans), gratuit pour les moins de 3 ans.

- Visite libre : 50 AED/adulte, 30 AED/enfant.

Pour plus d’informations 

La ferme se trouve ici

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A post shared by Amel Aitouche (@ameltalks)

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