Une artiste, adepte du recyclage et amoureuse de l’Afrique, nous invite au voyage. Séverine Robedat nous parle de son parcours, de sa peinture, de sa philosophie de vie et nous réserve même un scoop !
Séverine Robedat, qui êtes-vous ?
Séverine : Je suis française, j'ai déménagé au Danemark, il y a 30 ans, en 1991, par amour et j’y suis restée. Je suis née et ai grandi à Paris mais ma famille est du sud-ouest de la France. J’ai fait l’École du Louvre. Mais ma passion, c’était la danse.
J’ai d'abord travaillé assez longtemps au Lycée français. A 30 ans, je me suis remise à la chorégraphie, j'ai suivi une formation de yoga puis de pilates et j'ai monté un studio où je pratiquais aussi les massages, la médecine alternative, le healing.
A un moment, je suis tombée malade, j’ai dû le fermer. Plus tard, j’ai choisi de suivre une formation d’infirmière qui m’assurait du travail au rythme qui me convenait car j’exerce en libéral dans des structures privées. En ce moment, je m'intéresse beaucoup à la psychiatrie, j'interviens dans le domaine des addictions chez les jeunes de 15-25 ans.
Ça me laisse aussi du temps pour faire ce que j’aime, partir en voyage comme je veux, me lever tard…
Il y a 4 ans, j’ai créé un groupe de musique, nous organisons des concerts dont les recettes sont reversées à des petites associations que nous choisissons : pour des enfants au Ghana ou directement aux sans-abris ici à Copenhague.
Comment êtes-vous venue à la peinture ?
Séverine : J’aime bricoler, je devais refaire ma cuisine, je regarde des tutos sur youtube, je manipule de la résine pour refaire mon carrelage, je crée des formes abstraites et tout à coup : l’envie de peindre. Des silhouettes de femmes africaines me viennent. J’adore l’Afrique, je voyage souvent en Afrique, je viens de là-bas !
Il y a quelque chose avec l’Afrique dans notre famille
Depuis mai, je ne peux plus m’arrêter de peindre. Ma formation d’historienne de l’art m’a apporté l’analyse et les techniques. Le travail en tant que danseuse, chorégraphe, thérapeute m’a appris sur les corps, le langage corporel. Tout ce passé, qui n’a pas forcement de lien avec la peinture, m’influence.
Je travaille l’acrylique, les feuilles d’or, les crayons acryliques ou à base d’alcool. J’ai commencé avec de la résine epoxy mais c’est compliqué au Danemark car il faut de la chaleur et pas d’humidité. Je laque mes peintures maintenant.
- Le recyclage et une philosophie de vie -
Ce qui est très important pour moi, c’est le recyclage, la plupart de mes supports, de mes cadres sont faits en matériaux recyclés que je trouve dans la rue, dans les centres de recyclage ou dans certains magasins qui vendent des matériaux de seconde main. `
Les gens passent leur temps à changer leur cuisine et moi je récupère les vieilles portes.
Le recyclage est un moyen de faire quelque chose pour l’environnement mais aussi de re-valoriser des objets.
J’essaie d’acheter le moins possible, je gagne peu mais je dépense peu aussi. C’est important de faire avec moins, de vivre de façon minimaliste grâce au système D. Je ne veux pas travailler, travailler, comme un hamster dans sa roue qui travaille pour pouvoir dépenser.
Pouvez-vous nous parler de votre exposition qui aura lieu
du 18 février au 15 mars au Café Månefiskeren à Christiania :
Séverine : Là-bas, j’y ai des amis, j’y fais de la musique, c’est un endroit que je fréquente beaucoup. En été, c’est mon jardin ! C’était plus facile, pour moi, car dans ma zone de confort que d’y organiser ma première exposition. C’est dans un café, au joli nom de, Månefiskeren (pêcheur de lune en français), qui fait de bons gâteaux et où je vais souvent. Il y a des habitués et des touristes. Le café a des murs géants où je vais pouvoir accrocher toutes mes toiles. J’emmène tout, Je vais tout mettre, je suis comme une petite fille à Noël !
Pas de vernissage, mais Séverine pourra vous donner RV sur place pour vous expliquer ses toiles ! N’hésitez pas à la contacter, à aller voir son site, son exposition et à la rencontrer !
Café Månefiskeren : Fabriksområdet 97S - 1440 Copenhague
Après cet entretien, Séverine me recontactera pour me donner des photos à joindre à l'article et me confiera aussi un secret qu'elle avait préféré garder jusqu'alors pour son cercle proche : elle est la nièce du Prince Henri. Depuis la disparition de ce dernier, il est sans doute, pour Séverine, plus facile de parler librement de son lien de parenté !
Lepetitjournal Copenhague souhaite à Séverine beaucoup de succès pour cette belle exposition !