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La vague #MeToo atteint finalement le Danemark

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Unsplash @Mihai Surdu
Écrit par Joëlle Borgida
Publié le 28 octobre 2020, mis à jour le 29 octobre 2020

Le mouvement #MeToo qui avait touché, il y a 3 ans, le monde entier, n’avait pas eu à ce moment-là de résonances particulières au Danemark. Nous avions alors supposé en tant qu’observateurs extérieurs que ce pays nordique avait déjà réglé la question de la violence faite aux femmes et que l’égalité des sexes était acquise depuis bien longtemps.

De récents développements semblent cependant venir à l’encontre de cette première impression.

 

Tout a commencé lors d’une soirée de gala avec l'animatrice star du petit écran Sofie Linde :

Sofie Linde a 31 ans, travaille depuis douze ans pour la télévision et est l’animatrice vedette de l’émission « X Factor » qui remporte des succès d’audience au Danemark sur la chaine TV2.

Début septembre, alors qu’elle est maîtresse de cérémonie du gala Zulu diffusée à une heure de grande écoute, Sofie Linde dans un long plaidoyer va dénoncer le sexisme, les chantages, le harcèlement dont elle a été victime et évoque aussi les différences d’évolution de salaire et de carrière entre hommes et femmes. Le public d'abord un peu surpris, se lève et l’applaudit.

 

Sofie Linde lors de la soirée du gala Zulu - Source : page Instagram de Sofie Linde

 

Les réactions ne se font pas attendre ; très vite, certains estiment que Sofie Linde a juste voulu que l’on parle d’elle, doutent de ses propos et demandent des noms. Mais un groupe de 7 journalistes adresse à leur consœur une lettre ouverte de soutien que plus de 1600 femmes travaillant dans les médias vont signer dans les jours suivant la publication dans le quotidien danois Politiken.

 

Le débat sur le harcèlement sexuel au travail au royaume du Danemark était lancé et on voit apparaitre le hashtag "#NejTilSexisme" (non au sexisme).

Suite à cela, des témoignages de plus en plus nombreux de femmes disant avoir été victimes de faits similaires dans le monde politique, des médias, du cinéma, de la recherche ou de la médecine seront rendus publiques et la Première ministre, Mette Frederiksen, écrira « Je vous soutiens » sur sa page Facebook.

 

Rien ne semble plus arrêter la vague : 

Début octobre, Morten Østergaard, chef de file du Parti social-libéral, allié du gouvernement, qui avait pourtant pris position en faveur de ces changements de mentalité a dû démissionner après avoir reconnu plusieurs affaires.

Le 19 octobre, c’est le maire de Copenhague, Frank Jensen, accusé de gestes déplacés envers plusieurs femmes, qui a été forcé de démissionner également. Il était maire de la capitale depuis 2010 et va aussi devoir quitter ses fonctions de vice-président du Parti social-démocrate danois.

Mette Frederiksen a appelé à un changement dans un communiqué : "Le harcèlement et les atteintes ne peuvent pas être défendus. Ensemble, nous devons créer une culture où cela n'est pas acceptable. Ni en paroles ni en actes ».

 

Une nouvelle ère est-elle en train de s'esquisser au royaume du Danemark ? 

 

 

Joelle
Publié le 28 octobre 2020, mis à jour le 29 octobre 2020

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