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Wim Wenders, le père de « Paris, Texas » souffle ses 75 bougies

Wim Wenders cinéma Wim Wenders cinéma
Capture d'écran Youtube - Wim Wenders en 2014
Écrit par Anaïs Kelly
Publié le 14 août 2020, mis à jour le 18 février 2021

Le célèbre cinéaste allemand Wim Wenders souffle ses 75 bougies le 14 août 2020. Revenons sur la vie et l’œuvre d’un artiste métamorphosé par son séjour parisien et qui aura définitivement marqué la culture allemande.

 

Une fascination pour l’Amérique, un lien particulier à la France

Né le 14 août 1945 à Düsseldorf, Wim Wenders est un des cinéastes les plus importants des années 1960 et 70. C’est après des études de médecine et de philosophie qu’il s’installe pour 1 an à Paris : il y fréquente régulièrement la Cinémathèque grâce à laquelle il se forge une véritable culture de cinéphile. Bien qu’il échoue au concours de l’Institut des hautes études cinématographiques, il rentre métamorphosé de son séjour dans la capitale française, et intègre l’école de cinéma « Hochschule für Film und Fernsehen » de Munich en 1968. En parallèle de ses études, il rédige pendant quelques années des critiques pour la revue « Film und Filmkritik » et le réputé « Süddeutsche Zeitung ».

 

Wim Wenders portrait polaroïd
Capture d'écran Youtube - Autoportrait de Wim Wenders pris au polaroïd (1975)

 

En 1974, la sortie du 4e film de Wim Wenders, « Alice in den Städten » (Alice dans les villes), le propulse sur le devant de la scène. Sa carrière est lancée. Ses longs métrages témoignent de ses angoisses et dépeignent l’Allemagne de son époque. Mais Wenders ne s’en tient pas qu’à son pays natal : outre le fait qu’il tournera à Cuba, au Portugal ou encore à Tokyo, le cinéma américain le fascine. Pendant 4 ans, il travaille aux côtés de Francis Ford Coppola à la réalisation de Hammett (1982), long-métrage en hommage à l’écrivain étasunien fondateur du roman noir « Dashiell Hammett ».

 

Anatomie d’un rêve éveillé

La sortie de « Paris, Texas » en 1984 marque un réel tournant pour le cinéaste. Cette production franco-allemande qui dépeint une Amérique méconnue remportera d’ailleurs la Palme d’Or au Festival de Cannes de la même année. Mais « Paris, Texas » n’est pas le seul projet franco-allemand que Wim Wenders a dans son chapeau. Quelques années plus tard et plus précisément en 1987, il sort « Der Himmel über Berlin » ou « Les ailes du désir » en français. Ce véritable conte merveilleux narre l’histoire de Cassiel et Daniel, anges errant dans un Berlin sinistre, rongé par son passé, et divisé par les épreuves de la Guerre Froide. Les deux vagabonds veillent sur les Berlinois, mais traversent la ville sans but, animés par le désir de ressentir un jour quelque peu d’humanité. Filmé quelques années avant la réunification des deux Allemagnes, « Les Ailes du désir » est, outre son côté poétique et philosophique, un véritable témoignage d’Histoire.

Bruno Ganz Ailes du désir Wim Wenders
Capture d'écran Youtube - Bruno Ganz dans « Les ailes du désir » (1987)

 

Ma première profession, c’est voyageur

 

Dans une interview donnée à Télérama en 2018, Wim Wenders déclare : « Ma première profession, c’est voyageur. Je suis né dans un pays complètement détruit […] J’ai vu les photos d’autres pays, j’ai vu des peintures qui étaient faites dans d’autres pays, et ça m’a montré que le monde était quand même beaucoup plus beau et positif que l’Allemagne dans laquelle j’ai grandi. ». Pour cet Allemand, le voyage est une libération, une évasion censée nous construire. Son long-métrage « Paris, Texas » est le parfait exemple du « road-movie », films où les personnages se révèlent peu à peu à travers leurs périple, le plus souvent dans de grands espaces sauvages et déserts. Wim Wenders est l’un des précurseurs de ce genre. C’est d’ailleurs le portrait d’un aventurier qu’Eric Friedlers dresse dans « Desperado », documentaire tout juste sorti et revenant sur le mythe du cinéma allemand.

Aujourd’hui, l’artiste détient à son actif 97 nominations et 12 récompenses pour son travail, dont un Lion d’Or de la 39e Mostra de Venise en 1982 pour « L’État des choses », une Palme d’Or de la 37e édition du festival de Cannes en 1984 pour « Paris, Texas », un prix de la mise en scène au 40e festival de Cannes pour « Les Ailes du désir » en 1987 ou plus récemment le César 2015 du meilleur documentaire pour « Le Sel de la Terre ». En parallèle de son activité de réalisateur, Wenders n’est pas seulement cinéphile : entre deux tournages aux quatre coins du monde, il s’essaie à la photographie et publie même un recueil de clichés annotés, « Einmal », en 1993. Comment parler de Wenders sans évoquer sa fascination pour Edward Hopper, célèbre peintre étasunien qui s’inspira et inspira le monde du 7e art. Pour une exposition de ses toiles à Bâle, Wim Wenders a cette année réalisé un court métrage qui nous plonge dans l’univers des plus célèbres toiles d’Hopper.

Si le dernier film de Wenders, « Le pape François, un homme de parole » (2018) a été mal reçu par la critique, le cinéaste continue à fasciner.

 

L’Allemagne célèbre le cinéaste culte

Nastassja Kinski Paris, Texas Wim Wenders
Capture d'écran Youtube - Nastassja Kinski dans le rôle de Jane Henderson dans « Paris, Texas » (1984)

 

Voici quelques événements autour de la vie et de l’œuvre du cinéaste (liste non exhaustive). A Francfort, une rétrospective Wim Wenders court jusqu’au 26 août à l’Institut et Musée du film allemand, DFF (Deutsches Filminstitut & Filmmuseum Frankfurt).

14 août : Im Lauf der Zeit (Au fil du temps, 1976)

20 août : Hammett (1982)

26 août : The State of things (Der stand der Dinge, L’état des choses, 1982)

Plus d’infos ici.

 

L’ARD invite également à une rétrospective le 14 août : première du film documentaire « Desperato » à visionner sur YouTube.

 

 

Et du 14 août au 14 septembre 2020 : une rétrospective Wim Wenders présentée par l’ARD propose une sélection de films à retrouver gratuitement ici.

 

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