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Ces Allemands qui abandonnent tout pour découvrir le monde en van

vanlife Allemagnevanlife Allemagne
© Unsplash
Écrit par Juliana Bitton
Publié le 3 décembre 2020

En ces temps de coronavirus, la vanlife fait rêver. Qui n’aspire pas à la liberté et au voyage ? Focus sur un phénomène qui séduit de plus en plus d’Allemands.

Qui n’a pas aperçu sur Instagram ou Facebook une photo d’un van ouvert au bord d’une plage ou d’une montagne, accompagnée du hashtag #Vanlife ? Utilisé pour la première fois par le photoblogger américain Foster Huntington en 2011, le hashtag est devenu le symbole de la vie en van, parfois trop idéalisée. La vie en van est alors associée à l’aventure, au retour à un tourisme moins superficiel, au minimalisme, à l’écotourisme, voire même à une nouvelle culture et un nouveau mouvement social.

 

Le phénomène de la vanlife : « partir et aller n'importe où »

La vanlife provient à l’origine du mot valise anglais « vandwelling » (pour van-dwelling), utilisé pour la première fois en 1889 dans un guide touristique et décrit le fait de vivre dans un van aménagé comme une sorte de studio aux quatre roues. Pour cela, les vandwellers ajoutent dans leur van des batteries de maison, des panneaux solaires, une plate-forme avec un lit, des toilettes, un évier et quelques espaces de rangement. Dès lors, les vandwellers parcourent le monde, à la recherche de liberté et d'autonomie. Cette façon de vivre instablement peut être perçue pour certains comme un mode de vie idéal car soustrait de toutes contraintes et de toute routine. Pour d’autres, cela peut être effrayant et considéré à la limite de la vie à la rue.
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Vanlife Allemagne
Le « Bulli » © Unsplash


 

La première idée d’un véhicule appelé plus tard « van » vient d’un Néerlandais visionnaire nommé Ben Pon. En 1947, il dessine les premiers modèles de Volkswagen type 2 et l’année d’après, le premier prototype était né. L’origine de la vanlife est ainsi intrinsèquement liée à l’Allemagne. Surnommé « Bulli » ce modèle de van est célèbre à travers le monde et incarne une véritable culture ou contre-culture. En effet, il incarne dans les années 60 la contre-culture hippie et le fait de refuser de vivre conformément en suivant les règles de la société. Aujourd’hui, le van incarne un retour à une vie moins superficielle et proche de la nature. 

 

La vanlife en Allemagne : un véritable mode de vie

Avant les années 2000, les vandwellers étaient en majorité des hippies ou surfeurs qui voyageaient librement vers plusieurs endroits où le vent, les vagues et la nature leur étaient favorables. Puis le surfeur Foster Huntington a publié sur les réseaux sociaux sa vie dans un van, après avoir abandonné ses études. Il lance un blog qu’il nomme « A Restless Transplant » et devient un des pionniers de la vanlife.

Les Allemands commencent très vite à embrasser ce lifestyle. De manière générale, la tendance à un retour à la nature se fait sentir en Europe. Avec le développement de mouvements pour la protection de l’environnement, l’Allemagne innove en la matière. De nombreux Allemands souhaitent vivre sans surconsommer et de manière proche du minimalisme. C’est aux alentours des années 2015-2016 que la vanlife s’est réellement diffusée en Allemagne. Une communauté allemande de « vanlifers » (les nouveaux vandwellers) s’est formée et des rencontres se sont organisées. Un « Van Festival » devrait d’ailleurs être organisé durant l’été 2021. Des DIY (do it yourself, sortes de tutoriels) sont diffusés sur les réseaux et YouTube pour apprendre à aménager son van… La vanlife s’est installée en Allemagne.

 

Vanlife Allemagne
Intérieur de van. Capture d'écran YouTube



Aujourd’hui, plus qu’une nouvelle manière de faire du tourisme, la vanlife est avant tout un mode de vie. En effet, les nouvelles technologies ont permis à de nombreuses personnes éprises de liberté et de découvertes de pouvoir travailler d'à peu près n’importe où avec leur ordinateur. Les vanlifers ont ainsi quitté leur métro-boulot-dodo, sont devenus pour la plupart des « nomades digitaux » pour pouvoir sillonner les routes, vivre et travailler dans leur van. Que ce soit seul, en couple ou en famille, les nouvelles façons de travailler permettent d’embrasser ce mode de vie qui sort de l’ordinaire !

 

Qui sont les vanlifers allemands ?

Ils ont décidé de tout quitter pour la vanlife afin de voyager et de découvrir le monde. C’est le cas d’Andy et Myriam par exemple, qui voyagent de manière minimaliste depuis des années en voiture, munis uniquement d’un sac à dos et d’une tente. En 2018, ils ont décidé d’acheter un « Campervan » afin de se déplacer à travers l’Europe. Si leurs aventures vous intéressent, c’est ici !
 

Vanlife Allemagne
Il y a même la douche et les toilettes ! © Capture d'écran YouTube

 

La vanlife intéresse également beaucoup les jeunes allemands comme Dennis Koburger. Il y a un an, Dennis décide d’acheter un van et de le restaurer avec sa copine Maria afin de pouvoir y vivre et parcourir le monde. Il filme toute l’évolution des travaux et de ses aventures sur sa chaine YouTube, qui cumule 33 000 abonnés.
 

Je trouve que vivre au jour le jour est incroyablement précieux

De son côté, Paul Nitzschke a créé un blog nommé « Passport Diary » qui est un des plus grands magazines allemands sur la vanlife. Dans une interview accordée au Spiegel, il raconte à quel point sa vie d’avant allait trop vite. Il travaillait au sein d’une start-up berlinoise et n’avait que peu de temps pour lui : « Maintenant, je prends tout le temps dont j'ai besoin le matin, en m'asseyant au soleil avec un café. Je trouve que vivre au jour le jour est incroyablement précieux. » Pour aider les vanlifers allemands, Paul a créé une page Facebook sur laquelle on trouve plus de 35 000 membres qui s’entraident et se donnent des conseils.
 

Vanlife Allemagne
© Unsplash

 

Où voyagent-ils ?

« Je peux tourner la clé, partir et aller n'importe où. C'est une façon de voyager très autodéterminée. » affirme Paul Nitzschke. Généralement, les vanlifers allemands vont privilégier les pays nordiques comme le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande ou les pays frontaliers à l’Allemagne comme l’Autriche, la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, la France, le Luxembourg, la Tchéquie ou encore la Pologne. Mais ils peuvent en réalité se rendre presque n’importe où et certains feront un très long « road-trip » jusqu’en Asie.

La crise sanitaire de Covid-19 a cependant rendu les choses bien plus complexes. La fermeture des frontières en début d’année a empêché de nombreux vanlifers de voyager. Il était également très compliqué pour les adeptes de la vanlife de se confiner dans cet espace très restreint. Cela n’a pourtant pas empêché d’autres personnes du monde entier d’acheter un van en pleine pandémie, de tout quitter pour se concentrer sur l’essentiel et expérimenter une vie à l’abri de la routine.

Et vous, la vanlife vous fait-elle rêver ?

 

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