Entre Cologne et Düsseldorf, un club fait les gros titres des quotidiens sportifs. Bien engagé en coupe nationale comme en coupe d’Europe et premier du championnat, le Bayer Leverkusen rebat les cartes du paysage footballistique allemand cette saison.
De passage en terres rhénanes, lepetitjournal.com s'est laissé séduire par l'atmosphère de la BayArena, à seulement vingt minutes de Cologne pour se plonger dans l'esprit des rouges et noirs de Leverkusen. Les voix des supporters, en tribune comme au micro, font sentir ce parfum de victoire que nul adversaire ne sait chasser.
Toujours invaincus depuis le début de la saison, la dynamique ininterruptible du B04 ne s'estompera pas le soir de notre venue : à l'occasion du huitième de finale de coupe d'Allemagne face au S.C. Paderborn, club de deuxième division, la victoire 3 buts à 1 rendra les fans encore plus volubiles lorsqu'il s'agira de témoigner de leur expérience au stade.
100 ans d'histoire : une réputation de perdants
Pour autant, l'historique du Bayer Leverkusen n'est pas glorieux. L'ancienne équipe de l'entreprise des laboratoires Bayer ne peut pas se targuer d'une armoire à trophées similaire à celle du Bayern de Munich ou du B.V.B Dortmund.
Eternels seconds, quatrièmes et jamais récompensés, on leur attribuera même le surnom de "Neverkusen", pour les narguer de ne remporter aucun titre.
En guise d'exemple, la saison 2001-2002 incarne leur malchance plus que conjoncturelle : défaite en finale de Ligue des Champions face au Real de Zinédine Zidane, deuxième du championnat à un point près avec une avance perdue lors de l’avant dernière journée et une défaite 4 buts à 2 contre Schalke 04 en finale de coupe d'Allemagne.
En 119 ans d'existence, le club ne remportera qu'une coupe de l'UEFA en 1988 et une coupe d'Allemagne en 1993.
Avec le siège social de l'entreprise Bayer dans ses murs, la ville et ses 160 000 habitants n'ont cessé de porter haut les couleurs de l'armoirie locale : le lion rouge, toujours présent sur le logo du club de football. Lors de la saison 2023-2024, la ferveur porte ses fruits.
La recette magique ? Parole aux supporters !
Interrogés au micro de lepetitjournal.com, les supporters détaillent leurs attentes et leurs analyses sur les performances de leur équipe favorite. A voir sur notre compte Instagram : @lpj_allemagne !
L'effet Xabi Alonso, ou un succès réfléchi
Arrivé en 2022, le technicien espagnol, légende du Real Madrid et du Bayern Munich en tant que joueur il y a quelques années encore, reflète le tournant opéré par le club.
Pour passer d'une stagnante oscillation entre la quatrième et la sixième place du championnat, une bonne politique de transfert s'impose. L'oeil avisé d'Alonso a certainement permis de trouver la bonne formule. L'an passé, le B04 se hisse en demi-finale d'Europa League puis cette année, la mayonnaise prend encore plus qu'on ne l'aurait imaginé.
La vente du talentueux français Moussa Diaby, dont les Anglais d'Aston Villa se sont offert les services pour 55 millions d'euros, a donné de la marge pour façonner un effectif complémentaire.
Des « bonnes pioches »
Dans toute sa malice, Xabi Alonso a donné des consignes précises à la direction du recrutement : un équilibre astucieux entre expérience et jeunesse. L'arrivée du jeune Victor Boniface, 23 ans, en provenance de Belgique, ou encore le joyau du club Florian Wirtz - 20 ans et actuellement estimé à 85 millions d'euros - sont entourés de joueurs expérimentés comme Granit Xhaka, Alex Grimaldo ou Jonas Hoffmann, tout juste arrivés cette saison.
Après la victoire du jour, les mots du coach sont mesurés. S'extasiant peu sur la coupe, il maintient l'objectif du championnat, où la récente déroute du Bayern de Munich 5-1 face à Francfort donne de l'air au club rhénan.
Cet alignement de réussite et de performance, bien que mûrement réfléchi, ne se produit que rarement. Après une excellente saison, les joueurs de l'équipe seront courtisés par les plus grands clubs européens et les chances de maintenir un tel niveau sont faibles.
La NordKurve donne de la voix
Fidèles à leur réputation, les supporters allemands savent y faire. Selon une enquête Statista, la Bundesliga a la meilleure moyenne de supporters par match des cinq grands championnat européen avec 38 000 fans présents au stade en moyenne.
Piqure de rappel pour les stades français, trop souvent remplis : la moyenne de fans par match en Bundesliga 2 talonne celle de la Ligue 1, 22 700 supporters par match contre 23 200.
A la BayArena de Leverkusen, le stade possède une capacité de 30 210 places pour un remplissage moyen de 98% à hauteur 29 813 spectateurs par match. Même pour une rencontre de coupe en milieu de semaine, les fans répondent présent.
Puisque les résultats sont au beau fixe, l'ambiance entre les parties l'est aussi : les paroles des supporters pour la direction sont élogieuses : "tout est bien géré!" nous transmet une fan.
Mercredi 12 décembre, veille de rencontre d'Europa League face aux Norvégiens de Molde, le club de supporters Nordkurve12Leverkusen @NK12eV organise une table ronde avec un ancien joueur du club, Stefan Kießling. Le symbole d'un club où le dialogue n'est pas rompu et où la confiance mutuelle règne entre l'institution et ceux qui la soutiennent.
"Berlin, Berlin, on arrive !" crie un fan aux abords du stade après la victoire
Se rapprochant de la finale de la coupe d'Allemagne, jouée à l'Olympiastadion de Berlin en fin de saison, les supporters du B04 y croient dur comme fer. Pour eux, c'est la saison ou jamais pour ôter cette image de perdant qui a trop longtemps collé à la peau des "VizeKusen", les éternels seconds.
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