Pour sa sixième édition, la Chiang Mai Design Week se tiendra du 5 au 13 décembre avec un thème, “Stay Safe, Stay Alive”, qui fait écho à la situation internationale, mais qui se veut surtout porteur d’espoir.
Du 5 au 13 décembre 2020, la ville de Chiang Mai fera la part belle au design, à l’innovation, à l’art, à la gastronomie et à la musique lors de la Chiang Mai Design Week (CMDW).
Festival annuel, la CMDW réunit les designers, artisans, artistes et entrepreneurs pour présenter au public leurs créations et innovations en matière de design. Pour sa sixième édition, la CMDW s’articule autour d’un thème inspiré par la pandémie mondiale du nouveau coronavirus, mais qu’elle préfère décliner dans une version positive : “Stay Safe, Stay Alive - Restez en sécurité, Restez vivant”.
Un choix qui était évident comme l’explique Imhathai Kanjina, la directrice de la succursale à Chiang Mai du TCDC (Thailand Culture and Design Center) et de la CMDW : “Chiang Mai est une ville tournée vers le tourisme, avec la fermeture des frontières et les mesures pour lutter contre le virus, on s’est demandé si l’événement pourrait avoir lieu”.
Face aux incertitudes des mois de mars et avril, période où les équipes commencent et définir le thème de la CMDW et à inviter les artistes étrangers, différents scénarios et solutions avaient été envisagés en passant par l’annulation pure et simple, une version entièrement digitale, ou en axant la communication vers les Thaïlandais et les artistes locaux.
“La créativité des artistes, des artisans, des designers ne cesse jamais, mais pour continuer à créer, il faut aussi pouvoir offrir des perspectives de travail, de la motivation, un soutien. Donc “Stay Safe”, parce qu’au moment de penser au thème nous étions encore confinés et “Stay Alive”, parce qu’il faut avancer”, ajoute en français celle qui a étudié pendant 4 ans en France.
L’année dernière, l’événement a attiré près de 112.000 visiteurs locaux et internationaux. En 2019, une dizaine d’artistes étrangers étaient également présents. Malgré un contexte différent suite à la fermeture des frontières et à l’absence de touristes étrangers, la directrice de la CMDW se veut confiante et estime pouvoir attirer au moins 100.000 personnes tout au long des neuf jours du festival.
“Cette année nous devons faire face à de nouveaux défis à cause de la pandémie, nos budgets ont été réduits de 30% par exemple. Mais dans chaque situation, il y a des bons et des mauvais côtés et même ce qui peut sembler mauvais au départ, peut se révéler positif. Il est clair que nous ne pouvons organiser un événement exactement semblable à l’année dernière. Pour cette édition, c’est comme si nous rafraîchissions tout, nous devons tout repenser et aller vers plus de simplicité et c’est très bien!”, commente Imhathai Kanjina.
En pratique, la CMDW garde dans sa programmation les bases de ce qui fait sa renommée : marchés, concerts, expositions ainsi que des ateliers participatifs. Les organisateurs prévoient en effet de mettre en place plus d’une centaine d’ateliers gratuits et payants pour promouvoir le design et échanger des savoirs et compétences. En 2019, la CMDW ajoutait au coeur de sa mission la gastronomie et la musique, deux aspects dont la présence sera encore renforcée cette année avec une trentaine de groupes de musiciens, des DJ itinérants, des parcours gastronomiques et des ateliers de dégustation.
Le Pop-up Market prend également de l’ampleur et passe de 4 jours à 9 jours ainsi que d’une soixantaine d’échoppes à plus de 150. “Dans notre stratégie, notre communication est entièrement tournée vers les Thaïlandais et s’il y a bien une chose que les Thaïlandais aiment faire, c’est aller au marché!”, plaisante la trentenaire.
Une action communautaire durable
La CMDW se veut plus locale en proposant majoritairement des artistes et designers du nord de la Thaïlande, mais aussi en mettant en avant certains quartiers de Chiang Mai avec la perspective de créer des initiatives ou des pistes de réflexions sur le long terme.
C’est ainsi que le quartier de San Kampang, qui pendant longtemps avait été habitué à voir défiler les touristes dans les ateliers d’ombrelles de papier, a vu une augmentation de sa communauté artistique depuis le mois de mars. De nombreux artisans, qui avaient leur studio ou leur boutique dans le centre de Chiang Mai ou d’autres qui habitaient à Bangkok, n’ont pas eu d’autres choix que de déménager ou de retourner chez eux, à San Kampang.
Le quartier de LamChang dans la vieille ville était le repère des voyageurs en sac à dos jusqu’à la fermeture des frontières, avec l’initiative de musiciens locaux, Imhathai souhaite voir apparaître une “street music”, une rue dédiée à la musique où les musiciens de tout horizon pourraient jouer lors de la CMDW, mais aussi à d’autres périodes de l’année.
“La CMDW a pour but d’être durable. Nous discutons beaucoup avec les communautés pour voir ce que l’on peut créer, comment les anciennes générations peuvent se mêler aux nouvelles, comment dynamiser un quartier sur le long terme et quel impact cela peut avoir”, conclut-elle.