La ville de Chiang Mai commence à voir le retour de premiers touristes étrangers tandis que le tourisme domestique reprend dans les zones plus reculées.
L’aéroport de Chiang Mai a accueilli son premier vol international ce vendredi 5 novembre avec à bord d’un vol JEJU Air Incheon, 83 Coréens. Dans les statistiques, ce sont actuellement les seuls voyageurs de l’étranger vaccinés à avoir atterri à Chiang Mai depuis la date d’ouverture du pays le 1er novembre, pour autant, ils ne sont pas les seuls.
“Nous n’avons malheureusement aucune visibilité sur les touristes étrangers en provenance de Phuket, Bangkok ou Samui”, déplore La-iad Bungsrithong, présidente de l'association des Hôtels pour la région Nord de la Thaïlande. “Actuellement, mis à part le vol de JEJU Air Incheon, aucune compagnie aérienne n’effectue de liaisons internationales directes avec Chiang Mai. Par contre, nous enregistrons une augmentation du nombre de touristes domestiques”, ajoute celle qui est également directrice du RatiLanna Riverside Spa Resort.
Les autorités thaïlandaises ont en effet remis en place depuis le 24 septembre leur programme d’incitation à voyager, We Travel Together, qui permet aux Thaïlandais de bénéficier de tarifs avantageux dans les hôtels et les avions. “Avec le début de la saison sèche, de plus en plus de Thaïlandais viennent à Chiang Mai. Par contre, le centre-ville ne bénéficie pas de ces visiteurs. L’augmentation du nombre de cas de coronavirus a un impact négatif sur le centre-ville”, détaille La-iad Bungsrithong.
Plusieurs hôtels du côté de Mon Cham, dans le district de Mae Rim, prisé pour sa fraîcheur et sa vue sur les montagnes, affichent complet les week-ends et enregistrent des taux d’occupation entre 50 et 60% les jours de semaine.
Une aubaine pour les touristes
Après avoir passé une semaine à Phuket, Michèle Loriot est arrivée à Chiang Mai le 2 novembre pour séjourner dans un hôtel dans la vieille ville. “C’est en effet un peu étrange de voir les rues aussi vides, mais j’avoue que j’aime ce côté d’être une des premières touristes, de voir la Thaïlande sous un autre jour”, confie la Parisienne qui est déjà venue plusieurs fois en voyage dans le royaume.
Dans les rues très calmes du centre-ville, seulement quelques chauffeurs de tuk-tuks attendent ou espèrent avoir l’un ou l’autre client. Chaleureux envers les étrangers, moins pressants qu’avant l’épidémie et surtout moins cher, certains proposent un tour de la vieille ville en passant devant les principaux temples pour seulement 100 bahts.
Afin de donner un petit air festif à Chiang Mai, la municipalité a installé de nombreuses lanternes depuis le 2 novembre en prévision du festival Loy Kratong-Yi Peng. Le monument aux Trois Rois, la porte Thapae, les anciennes murailles et les abords de la rivière Ping sont parés de couleurs et s’illuminent à la tombée de la nuit. Des lieux parfaits pour quelques photos sans l’ombre d’un touriste pour gâcher le cliché!
Par contre, si habituellement le festival de Loy Krathong, qui se tient cette année les 19 et 20 novembre, attire beaucoup de monde, les festivités seront de nouveau réduites cette année. Lors d’une conférence de presse le 5 novembre, l’Office du tourisme de Chiang Mai a annoncé qu’il n’y aura pas de parades ni de lâchers de lanternes, par contre il sera possible de déposer son krathong sur la rivière.
Les marchés reviennent à la vie
Du côté des marchés Muang Mai, Nawarat, Warorot et Ton Lam Yai, où des foyers d’infection au coronavirus avaient été découverts au début du mois d’octobre, l’activité a repris comme avant. Des points de contrôle de la température et le port du masque restent d’application tandis que les vendeurs ont réinstallé leurs produits sur les étals et la vue d’étrangers dans les allées suscite des sourires sous les masques. “Oh, cela fait si longtemps, bienvenue!”, s’exclame une vendeuse de fruits secs dans le quartier chinois de Warorot.
À la question de savoir si l’épidémie la tracasse, Michèle Loriot, 70 ans, se dit confiante : “Je suis vaccinée, je fais attention en portant le masque et en me désinfectant les mains, je pense qu’il faut s’habituer à vivre avec le virus. Pour moi, c’est avant tout un soulagement de pouvoir voyager. Je suis veuve, je vis seule, le confinement à Paris a été terrible!”
Pour Olivier Rymer, directeur de l’agence Les Voyages d’Angèle à Chiang Mai, le nombre de cas d’infection à Chiang Mai n’influence pas la décision des voyageurs de visiter la ville. “Les personnes vaccinées se sentent protégées, elles ont rarement une vision par région et voient plutôt que la tendance du nombre de cas positifs en Thaïlande est à la baisse. Les freins sont plutôt liés aux tests PCR et à l’obligation de rester une journée à l’hôtel en attendant les résultats”, estime le spécialiste du voyage.