Arrivée par hasard en Inde il y a 10 ans, Isabelle Pacaud n'est plus jamais repartie. Aujourd'hui résidente de Pondichéry, elle nous raconte, avec ses mots, son quotidien où le Coronavirus rôde toujours…
Un an déjà…
To travel is to live -voyager c’est vivre-, c’est l’habillage du bus, coloré et lumineux telle une boite de nuit ambulante, qui me dépasse hier au retour d’Auroville sur ma TVS rouge. Je souris intérieurement. Un an déjà. Me vient un slogan qui pourrait être un peu plus d'actualité... Vivre est un voyage... Faut-il renoncer pour mieux avancer ? C’est bien un voyage intérieur qui nous est proposé. La passionnante émission d'Adèle Van Reeth, les chemins de la philosophie sur France Culture, entendue ce matin au réveil, nous invite à nous poser cette question.
Questionnement central dans la Bhagavad-Gita ; l'œuvre indienne la plus lue et traduite dans le monde. Ce poème mystique et philosophique est un épisode du célèbre Mahabharata célébré par la mise en scène de Peter Brook et l’adaptation de Jean-Claude Carrière au Festival d'Avignon. Les spectateurs ayant assisté aux neuf heures de la représentation de cette interprétation dans la cour d’honneur du Palais des papes en 1985 s’en souviennent encore.
Dans la culture occidentale le renoncement est perçu comme quelque chose de négatif, l'Inde nous enseigne qu'il s'agit plutôt d'une libération. Et si, ce que nous vivions depuis un an était la possibilité d’enfin se libérer ? De quoi, de qui et comment ? Dans la Bhagavad-Gita, sur le champ de bataille de Kurukshetra, Arjuna est confronté à l'impossible. La protection et la guidance du dieu Krishna lui offre la libération par un voyage au centre de lui-même. Cette évocation me transporte à la si indienne fleur de Kadamb et son délicieux parfum qui enveloppe de la sagesse et de l'amour que représente Krishna. Les premiers confinements ont révélé, comme des opportunités, l'expérience du retour sur soi quand cela était possible.
Elections dans le Tamil Nadu et à Pondichéry
En France comme en Inde, c’est le week-end des mauvaises nouvelles. Ici, les écoles ferment à nouveau jusqu'au 31 mai. Le nord de la France jusqu'à la région parisienne se retrouve confiné comme “au bon vieux temps”. Rien ne va plus ?
Les réponses à la pandémie sont incroyablement diverses. Là où la France a choisi de maintenir les écoles ouvertes, ce sont les premiers lieux collectifs qui ferment ici. Il est à noter que quand le ras le bol s'exprime dans l'hexagone, c'est plutôt la fatalité qui triomphe dans le sous-continent indien. Les vaccins quant à eux semblent faire l'objet des mêmes difficultés d'approvisionnement, des mêmes questionnements et controverses dans chaque endroit de la planète. Au sein des familles, le débat est là aussi. Le printemps tarde à poindre son nez en Bourgogne. Ici, l'eau accumulée par les fortes pluies des mois passés apporte une fraîcheur bien agréable à l'ombre des grands arbres fleuris en cette saison chaude. Quelques degrés de plus au thermomètre chaque jour nous emmènent doucement vers des températures extrêmes.
La nouvelle aventure des prochaines semaines est la tenue des élections pour l'assemblée des Etats. Sont concernés une partie des Etats Indiens dont Pondicherry et le Tamil Nadu. Mon amie Bhawna réquisitionnée pour l’occasion - en tant que fonctionnaire du gouvernement- me fait part des précautions mises en œuvre en cette période, avec, notamment la multiplication des bureaux de votes. Il y a lieu dans le contexte actuel d'éviter des rassemblements trop importants. Pas si simple quand il s’agit du vote de la plus grande démocratie du monde. Ici, la rumeur dit que l’augmentation des cas à Pondy ne fait pas l’objet de communication afin de ne pas entraver la tenue du scrutin qui a lieu dans deux semaines. On ne plaisante pas avec les élections et comme toujours tout est contrasté. La très reconnue et respectée commission des élections qui officie tout de même pour la plus grande démocratie du monde -je me répète- doit dans son intégrité gérer la corruption légendaire au sein des partis politiques. Les forces de l’ordre, déployées dans la ville, contrôlent les véhicules à la recherche de valises de billets.
C'est Holy ce week-end. La traditionnelle fête des couleurs célèbre l'arrivée du printemps et la fertilité. C'est l'une des plus anciennes traditions indiennes. Le rituel consiste à se jeter sur le visage et le corps, dans une liesse populaire, des pigments ayant une signification bien précise : le vert pour l'harmonie, l'orange pour l'optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l'amour.
De beaux présages… Avec ou sans masque?
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