L'expatriation se vit la plupart du temps en famille, avec petits ou grands enfants. Et pour nombre d'expatriés, la cellule familiale s'agrandit lors de cette expérience de vie à l'étranger.Lepetitjournal s'est penché sur la question de l'accouchement et a recueilli divers témoignages de mamans qui expliquent, dans ce premier volet, pourquoi elles ont choisi d'accoucher dans leur pays d'origine.
Gaëtane : "Je voulais accoucher près de ma famille"
Gaëtane est belge et a trois enfants de 4 ans½, 2 ans½, et 5 mois. Elle habite Casablanca depuis un an et demi et cette première expatriation est un choix familial. "Je suis hyper contente de vivre au Maroc, pays que nous avions choisi".
Cette jeune maman et son époux ont toujours voulu trois enfants. "Venir au Maroc ne m'a pas empêché de vouloir un troisième enfant, au contraire. C'est dément d'être enceinte ici. Les gens ont un tel respect de la femme enceinte ! Les gens sont vraiment prévenants".
Cependant, elle a décidé d'accoucher en Belgique pour différentes raisons :
- Tout d'abord, elle voulait "partager cet évènement en famille" et cela tombait bien car son accouchement était prévu en août, en pleine période de vacances scolaires. "En accouchant au Maroc, je me disais que ma famille et mes amis n'allaient pas voir le bébé avant longtemps".
-Par ailleurs, ayant déjà maman de deux jeunes enfants, elle désirait être entourée le dernier mois pour une bonne prise en charge de ses ainées.
-De plus, Gaëtane avait peur d'une césarienne, fréquente au Maroc d'après ce qu'elle a entendu, et n'était pas rassurée quant à l'hygiène à l'hôpital et les soins portés au bébé.
-Enfin, elle craignait également "une différence de culture"entre le Maroc et son pays, la Belgique, où après la naissance, le bébé est laissé peau à peau avec sa maman un long moment et où la culture est pro-allaitement.
Pour toutes ces raisons, Gaëtane a accouché en Belgique, dans la clinique qu'elle connaissait bien. "Je suis contente d'avoir revécu les mêmes grossesses et accouchements pour mes trois enfants". Son mari est rentré en Belgique une semaine avant l'accouchement et a donc pu être présent.
Pendant sa grossesse, elle a eu un suivi gynécologique à Casablanca avec un très bon médecin et a maintenu ses suivis réguliers en Belgique où elle est rentrée souvent.
Après l'accouchement, Gaëtane est rentrée au Maroc au bout de 15 jours pour faire la rentrée scolaire de ses filles. "Mes parents m'ont accompagnée durant 2 semaines ce qui a permis une transition en douceur. J'étais contente de rentrer chez mois après deux mois d'absence. J'avais organisé la maison et la chambre du bébé pour son arrivée. La seule difficulté a été de faire les démarches administratives (passeport) en accéléré".
Les conseils de Gaëtane : Attention aux démarches administratives pour le bébé si l'on veut accoucher dans son pays d'origine. Bien préparer la maison et la chambre du bébé pour un retour plus serein. Etre entourée au moment de son retour pour une transition en douceur. |
Lara : "Je souhaitais vraiment un accouchement par voie basse"
Lara est française et a deux filles : Eloïse, 4 ans et Clémence, 14 mois. Alors que pour son deuxième enfant, elle habitait au Maroc, elle a malgré tout souhaité accoucher en France.
Lara a eu une césarienne pour Eloïse suite à une souffrance foetale. Aussi, souhaitait-elle vraiment un accouchement naturel pour son second enfant. "Or à Casablanca, les médecins sont pro-césarienne, surtout en fonction des demandes des mamans marocaines. Ils ont par ailleurs l'inquiétude de ne pas prendre de risque car les problèmes sont difficile à gérer derrière".
Pour autant, Lara s'est laissée le temps de la réflexion et n'a pris sa décision qu'au 6è mois de grossesse. Elle s'est renseignée en France et au Maroc où les avis des médecins divergeaient. "En France, on a entendu ma demande d'accoucher par voie naturelle et l'on m'a dit qu'on ferait tout dans la mesure du possible. Au Maroc, je n'ai pas eu cette écoute et du coup, je ne me suis pas sentie en sécurité par rapport au bébé". D'autres facteurs sont également entrés en ligne de compte : son âge (36 ans) et la peur de la trisomie. "Or la France est très avancée techniquement pour la recherche de la trisomie. J'ai donc passé mes trois échographies là-bas".
Finalement, comme Lara devait accoucher en été, elle est rentrée sans problème à Bordeaux où elle a été entourée de sa famille et de l'équipe de l'hôpital qu'elle connaissait. "Je ne regrette pas mon choix car j'ai pu accoucher naturellement".
Par contre, Lara a énormément apprécié le suivi en sophrologie effectué au Maroc par sa sage-femme.
Lara est rentrée à Casablanca un mois après son accouchement. Elle a changé plusieurs fois de pédiatres avant de trouver celui qui lui convenait le mieux : "J'ai appris à ne pas faire confiance les yeux fermés car j'ai eu plusieurs déconvenues ici". Pour plus de sécurité, elle fait un contrôle annuel avec son pédiatre en France. Selon elle, "il y a une part de risques à avoir de jeunes enfants au Maroc. Il y a des problèmes avec les soins d'urgence alors je préfère ne pas y penser". Par contre, elle a eu l'idée de créer un groupe de jeunes mamans avec l'association Casa Accueil pour échanger, partager, parler de ses ressentis etc?
Les conseils de Lara : Prendre le temps de la réflexion. Se renseigner auprès des médecins. Etre bien entourée par des professionnels en qui on a confiance. |
Amandine : "J'ai eu un cheminement très différent pour mes deux grossesses au Maroc"
Lors de sa première grossesse, Amandine travaillait au Maroc et toutes ses collègues françaises enceintes en même temps qu'elle, avaient décidé d'accoucher en France. "Leur avis m'ont influencée mais de toute façon, je ne me voyais pas accoucher au Maroc car je craignais de ne pas offrir le meilleur pour mon bébé. Il me semblait incongru de ne pas profiter des infrastructures françaises. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté et je m'en serais voulue s'il y avait eu un problème".
Comme toutes les mamans qui ont fait le choix d'accoucher en France, elle a eu un double suivi gynécologique en France et au Maroc, le suivi mensuel se faisant à Casablanca.
Amandine a été alitée durant cinq semaines ce qui a failli l'empêcher de rentrer à Paris pour accoucher. Mais tout s'est bien passé à Paris et son mari a pu être auprès d'elle. Il est resté 3 semaines après en prenant ses vacances. Elle est partie vivre quelques semaines chez ses parents et son mari rentrait le week-end. Elle avoue que cela a été une période très difficile. Elle est rentrée au Maroc lorsque le bébé avait 2 mois. Malgré tout, elle ne regrette pas son choix.
Après la naissance de son fils, Amandine a eu une petite fille, 16 mois plus tard. Mais là, son cheminement quant au choix du lieu d'accouchement n'a pas été du tout le même et pour cette seconde naissance, il lui a semblé cette fois-ci évident d'accoucher au Maroc?
Nous vous expliquerons les raisons de son choix dans le deuxième volet consacré aux mamans qui ont décidé d'accoucher au Maroc. Témoignages et conseils à suivre?
Conseil d'Amandine : La décision étant très personnelle et psychologique, il ne faut pas se forcer et accoucher là où l'on se sent bien. |
Lorraine Pincemail (www.lepetitjournal.com/casablanca) Lundi 27 janvier 2014
Lisez le deuxième volet ici