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LE CHEVAL BARBE – Cette race la plus noble du Maroc a failli disparaitre

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(crédits photos: F. Lorente)
Écrit par Parler Darija
Publié le 29 septembre 2013, mis à jour le 7 août 2019

Cette semaine s'ouvre la sixième édition du salon du cheval d'El Jadida, évènement reconnu internationalement et qui plait autant aux petits qu'aux grands. A cette occasion, Lepetitjournal a voulu s'intéresser au cheval barbe et a rencontré Fernand Lorente, propriétaire d'une jumenterie à Azemmour.



Le cheval barbe dans l'histoire


Le cheval barbe est un cheval d'Afrique du Nord mais il a été beaucoup exporté.
On le retrouve sur de nombreuses gravures rupestres du Sahara.
Il y a 2.300 ans environ, Hannibal a fait trois guerres contre Rome avec 10 à 12.000 cavaliers. Il fallait pour cela des chevaux très assouplis (c'est-à-dire bien sélectionnés et dressés) et obéissants.
Au même moment, Alexandre le Grand avait un cheval nommé Bucéphale qui était né d'une jument macédonienne et d'un étalon barbe.
Jules César, quant à lui, est venu chercher des cavaliers numides et leurs chevaux pour faire la Guerre des Gaules.


Le cheval barbe, améliorateur de race


Selon Fernand Lorente, "le cheval barbe est rustique. Il peut la soif, la faim, le froid, le chaud. Jamais il n'est fatigué". Il est par ailleurs très sociable.
Cet animal a des caractéristiques physiques bien définies : il est carré, c'est-à-dire que la hauteur de sa croupe est égale à la longueur du cheval. Sa tête est forte et il a le profil droit ou obtus. Son encolure est forte également. Le garrot (le haut du dos) est bien ressorti. Il a une croupe en pupitre : le dessus de la queue étant oblique, la queue est donc basse. Enfin, il a de petits sabots avec une corne très dure.


Le cheval barbe: renouveau de la race

Au Maroc, les chevaux sont classés en trois catégories : barbe, arabe-barbe ou race inconnue. Or, la race barbe est actuellement en déshérence à cause du matinage qui consiste à mélanger les races. Selon Fernand Lorente, ce mélange a surtout eu lieu par les Français au 19è siècle lors de l'occupation.

Mais un renouveau de la race est en cours. En effet, une règle récente faisant suite à l'intervention du député Mohammed Zaïdi énonce que, désormais, ne sont acceptés dans les concours que les chevaux possédant une carte d'identité et de race barbe ou arabe-barbe. Les principaux moussems avec concours équestres sont ceux de Moulay Abdellah, Dar es Salam à Rabat, Moulay Idriss et El Jadida lors du salon du cheval. Le roi Mohammed VI a d'ailleurs fait la promotion de cet équidé. Enfin, la gestion des haras vient d'être reprise par la Société Royale d'Encouragement du Cheval (SOREC) qui organise, harmonise et dynamise le travail dans ce secteur.

Tous ces éléments ont permis une réelle prise de conscience du caractère patrimonial du cheval barbe. Cela ne fait qu'accroitre la notoriété des tbouridas, nommées également fantasias (voir notre article à ce sujet), qui se basent sur une tradition extrêmement forte au Maroc.
Par ailleurs, des passionnés du cheval barbe, comme Fernand Lorente, essaient de sauver la race.



Fernand Lorente, éleveur de chevaux barbes

Fernand a toujours connu les chevaux barbes. Ses grands-parents paternels habitaient à côté d'Oran en Algérie où il y avait un hippodrome avec de nombreux barbes, plus petits qu'au Maroc mais très jolis. Son grand-père maternel quant à lui, exerçait le métier de calèche-taxi à Casablanca. A sa retraite, Fernand a alors réalisé son rêve d'élever des chevaux barbes. "Je suis chrétien mais je me sens du Maghreb. Je fais partie de la graine du pays et j'ai envie d'apporter ma pierre au Maroc. Cela fait 9 ans que j'élève des chevaux et il m'a fallu beaucoup de persévérance pour trouver mes premières juments". Les premières étaient plutôt de race arabe-barbe car il était difficile de trouver des chevaux barbes avec carte d'identité. Puis, à force de travail et de recherche, Fernand a vendu peu à peu ses chevaux arabe-barbes pour ne garder que les barbes. Sa jumenterie accueille aujourd'hui 8 juments barbes qui donnent naissance à environ un petit par an, après 11 mois de gestation. Les petits sont ensuite vendus après leur sevrage. Fernand travaille avec les haras qui lui fournissent des étalons le temps de la reproduction. Pour lui, "élever des chevaux est un grand bonheur et une véritable passion". Il considère que "c'est tous les jours dimanche !".

Lorraine Pincemail 


Pour visiter la jumenterie de Fernand Lorente
Route 320
Borne kilométrique "El Jadida 26 - Casablanca 74"
06 74 03 79 37

parler darija
Publié le 29 septembre 2013, mis à jour le 7 août 2019

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