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Ariel Winograd : « Une histoire absurde pour un film déjanté »

Écrit par Thibault Segalard
Publié le 1 octobre 2021, mis à jour le 1 octobre 2021

Le 8 septembre dernier sortait « Le braquage du siècle », d’Ariel Winograd. Un film léger, presque burlesque, qui retrace l’épopée véritable des braqueurs de la Banco Del Rio en 2006 à Buenos Aires. Le réalisateur argentin est revenu pour lepetitjournal.com, sur la réussite de son film à l’étranger mais également sur ses choix artistiques.

 

Vous avez introduit beaucoup d’humour dans votre film, était-ce une manière de réinventer le genre, pourtant si éculé, des films de braquage ?

Ce braquage est spécial pour l’Argentine. Il y a beaucoup d’éléments sociaux qui ont découlé de ces évènements et qui ont engendré de l’affection pour les braqueurs. Ils sont devenus des héros sur quelques aspects.

 

Quand j’ai entrepris de vouloir réaliser ce film, je suis allé discuter avec Fernando Araujo, le vrai cerveau du casse. Le film n’a pas vraiment vocation à être une comédie. Fernando, est un homme extrêmement sympa et tout à fait normal. Je ne voulais pas écrire un scénario absurde, c’est simplement que l’histoire du braquage est incongrue. Par exemple, la scène de l’anniversaire de la grand-mère est totalement véridique.

 

La préparation du braquage et le casse sont extrêmement détaillés et long comparés aux scènes d'arrestations qui sont très expéditives, pourquoi avoir fait ce choix ?

 

Cette question est vraiment intéressante car la plupart des critiques exprimaient l’inverse en expliquant que le film était rapide au début et lent à la fin. En fait, il n’est ni vif ni stagnant, il est comme j’avais envie qu’il soit !

 

Le scénario est une histoire vraie, donc la fin est déjà connue de tous. J’ai simplement essayé de créer un suspense. Pour les scènes de fin très rapides, j’ai naturellement pensé que puisque le braquage était terminé, ce n’était pas intéressant de garder plus longtemps la pression autour d’un pseudo suspense pour le spectateur.

 

« Le braquage du siècle » est un film très harmonieux en matière de couleur et pourrait même faire penser à un tableau pop art. Cette esthétique était importante pour vous ?

J’avais a coeur de réaliser un film vraiment artistique et harmonieux. Nous avons dû recréer quasiment tous les décors, de la banque aux égouts et nous avons beaucoup discuté des couleurs. Cette ambiance très colorée et contrastée peut rappeler le style pop-art.

Mais nous avons voulu montrer des gens vrais, des acteurs aux physiques lambdas, pas des personnes parfaitement stylisées. Nous voulions davantage créer un environnement aux influences pop-rock et punk.

 

Que pensez-vous des critiques reçues par les films ?

Je suis vraiment très heureux de recevoir de telles critiques ! Je suis très fier. Mais ce qui est encore plus gratifiant, ce sont les plus de 2 millions de places vendues, l’un des meilleurs scores au box-office pour un film argentin. Je voulais absolument recréer une connexion avec le public après la pandémie, que les spectateurs puissent sortir, aller au cinéma et profiter d’un film.

 

De plus, c’est aussi une immense satisfaction qu’il soit exporté dans des salles d’Amérique Latine, aux Etats-Unis et même en France.

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