Le 7 novembre 2021, tous les Français résidant en Inde et inscrits sur les listes électorales sont appelés à voter pour élire les conseillers des Français de l'étranger et les délégués consulaires pour une durée de cinq ans. Pendant la campagne électorale, la rédaction présente chaque jour le candidat en tête d'une des quatre listes pour lesquelles les Français sont appelés à voter. L'ordre d'apparition des candidats est celui du tirage au sort effectué par l'Ambassade de France en Inde le 5 octobre 2021.
Aujourd'hui, voici la liste Passerelle France-Asie menée par Mr Jean-Baptiste Fauchille.
La candidature de Jean-Baptiste Fauchille
Pouvez-vous vous présenter brièvement et expliquer la raison de votre candidature ? Vous présentez-vous pour un parti ou en indépendant ?
Bonjour. Je m’appelle Jean-Baptiste Fauchille. J’ai 41 ans. Ma famille est de Lille à l’origine. Je suis arrivé en Inde, à Delhi en 2002, à 22 ans, en tant qu’étudiant en relations internationales. Je suis venu à JNU afin de terminer mes recherches de Master sur un sujet concernant les affaires étrangères indiennes.
Je me suis beaucoup plu ici et j’ai décidé de poursuivre l’aventure étudiante en Inde afin de me spécialiser davantage. Je suis passé par Ahmedabad en 2003, chargé des projets culturels de l’Alliance en attendant de reprendre des études à l’université de Pune, en histoire de l’Inde de 2004 à 2006. Il a fallu travailler pour payer le loyer : Alliance de Pune, et une école internationale à Ahmedabad. Enfin, après une parenthèse égyptienne de trois années, le temps de la révolution, je suis revenu en Inde, à Mumbai. Cela fait maintenant 9 ans que je suis de retour pour de bon, bien installé avec ma compagne indienne.
Je me présente en tête de liste du projet Passerelle France-Asie, liste indépendante, pour plusieurs raisons. La première, c’est que depuis mes débuts en Inde, j’ai aiguillé et aidé de nombreux jeunes arrivants, d’une manière ou d’une autre et qu’avec ce rôle de conseiller, je pourrais, si l’élection se déroule bien, investir une partie de mon énergie à aiguiller désormais, dans un rôle officiel, mes concitoyens. La deuxième raison c’est qu’en ayant été étudiant, stagiaire et employé ici, j’ai vécu certaines des difficultés que certains d’entre nous, qui viennent avec la meilleure volonté du monde, ont rencontré en vivant loin de la France. Certains viennent travailler ici et permettent l’existence des écoles, des alliances, d’un réseau français à l’étranger, sans pour autant recevoir les protections sociales qu’ils auraient en France. Pourtant ils servent notre beau pays et sa communauté, et permettent aux entreprises françaises de disposer d’écoles où leurs employés pourront scolariser leurs enfants. Je pourrais donc, avec l’aide d’autres conseillers à travers le monde, tenter de pousser pour plus de reconnaissance. Enfin, ayant travaillé par le passé avec d’autres conseillers des Français de l’étranger en Inde, ou ayant échangé avec certains d’entre eux, j’ai vite compris que ce rôle, parce qu’il n’est pas rémunéré, n’a que rarement été exploité et j’aimerais, avec ma jeune équipe de Passerelle France-Asie – jeune mais déjà bien expérimentée et impliquée dans le sous-continent – que nous puissions redynamiser ce rôle de conseiller. Et pas seulement en période électorale !
La mission d'un conseiller des Français de l'étranger
Que représente pour vous la mission principale d’un conseiller des Français de l'étranger ?
Le conseiller est un agent sur le terrain. Il est d’abord un relais entre les Françaises et les Français de la circonscription et les autorités françaises locales. Il aiguille, mais peut aussi aider dans certaines situations. Le conseiller, travaille aussi en collaboration avec les sénateurs et députés des Français de l’étranger pour faire remonter les besoins des Français vivants loin de la France.
La liste Passerelle France-Asie
Comment avez-vous constitué votre liste ?
Dès le départ j’ai su que je me présenterai en candidat indépendant. Aucune raison de me rapprocher d’untel ou unetelle. Selon moi le conseiller c’est une personnalité d’abord, un peu comme un maire : il peut être communiste depuis 30 ans et pourtant des électeurs de droite voteront pour lui aux élections locales car il fait bien son travail.
Pour la liste, j’ai voulu faire de même et rassembler des profils variés et dont le seul mot d’ordre est la solidarité afin de pouvoir mener à bien la mission du conseiller.
Je voulais pouvoir représenter la circonscription géographiquement mais aussi conserver un petit groupe à Mumbai, où je vis, de manière à ce que nous puissions nous retrouver plus facilement et travailler sur les dossiers ensemble. Enfin, et j’aurais dû commencer par-là, nous sommes une équipe, nous sommes tous volontaires et solidaires. Je suis tête de liste mais ce sera le travail d’une équipe. Passerelle France-Asie est un projet solidaire, un groupe qui vise concrètement à rapprocher les Français de la circonscription afin de créer une entraide lorsque le besoin se fait ressentir.
Les besoins des Français résidant en Inde
Quel est selon vous le plus grand défi auquel font face les Français résidant en Inde aujourd’hui ?
Nous sortons enfin de la crise sanitaire. Cela va encore durer mais les frontières s’ouvrent à nouveau. La communauté française va refleurir et de nouvelles personnes avec de nouveaux projets vont arriver. Il faut être prêt à aiguiller, aider, encourager nos concitoyens afin qu’ils se sentent soutenus par une communauté solidaire. Et c’est là le succès de notre groupe Passerelle France-Asie. De Colombo à Katmandou, de Delhi à Dacca, nous pouvons répondre aux questions de nos concitoyens. Notre groupe WhatsApp, très dynamique, aide énormément à tisser des liens mais aussi à répondre aux diverses questions. Et le conseiller consulaire fera remonter ces questions auprès des autorités françaises.
Le programme de Passerelle France-Asie
Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme pour ces élections ?
Le programme de Passerelle France-Asie se veut pragmatique. D’abord, faire connaître le rôle du conseiller et donc faire la promotion de Passerelle France-Asie, un projet qui vise à rassembler les Français du sous-continent et créer une solidarité entre les gens grâce à une plateforme de communication et de partage que nous avons mise en place. Nos concitoyens sauront alors vers qui se tourner pour obtenir des réponses en cas de besoin. La première mission du conseiller étant d’aiguiller nos concitoyens en cas de besoin vers le service concerné, en Inde ou en France.
Étant enseignant au Lycée français de Mumbai (LFIM), si je suis élu conseiller, et que notre rôle est davantage connu, cela aidera également à faire connaître nos établissements français dans le sous-continent, notamment à Delhi, Colombo, Katmandou, Dacca et Mumbai et peut-être un jour à Bangalore. Trop d’enfants français sont scolarisés dans d’autres écoles alors que les familles peuvent faire des demandes de bourse. L’une des missions principales du conseiller est justement liée à l’éducation.
Enfin, comme je le disais, je me rapprocherai des autres conseillers dans le monde afin de faire remonter vers nos sénateurs et députés, nos représentants en France, les besoins des Français qui résident à l’étranger car nous sommes les agents sur le terrain.
Pour terminer, si je suis élu, je m'engage à ne pas faire partie des commissions électorales comme la loi le permet pourtant. Cette possibilité offerte aux conseillers en place, et aux membres de leurs familles, engendre, selon moi, un conflit d'intérêt et une possibilité d'abus de pouvoir flagrant.
L'importance du vote
Pourquoi est-il important pour les Français de l’étranger de prendre part à ces élections consulaires ?
Parce que nous avons, nous les Français de l’étranger, la chance de disposer de nos propres représentants au Sénat et à l’Assemblée ! C’est un fabuleux outil démocratique. Nous sommes près de 2.5 millions de Françaises et Français établis hors de France et nous pouvons faire entendre notre voix à Paris ! Les expatriés américains et des autres pays d’Europe ne sont pas représentés dans leur parlement national. Nous pouvons défendre nos droits et c’est une chance immense ! L’Inde étudie d’ailleurs, depuis peu, la mise en place d’un tel projet de représentation de sa diaspora dans le parlement national.
Retrouvez Jean-Baptiste Fauchille et ses colistiers sur le site internet de Passerelle France-Asie