Pixel, un spectacle de danse contemporaine et art digital pour la 1ere fois en Inde

Le chef-d’œuvre très attendu de la danse contemporaine, Pixel, est sur la scène indienne pour la toute première fois. Cette performance captivante est une partie importante de l’Alliance Française Tour 2023, en partenariat avec l’Institut Français, qui cherche à mettre en valeur le meilleur de l’expression artistique française dans le domaine des arts de la scène en Inde.

Écrit par lepetitjournal.com Bombay

Publié le 1 décembre 2023, mis à jour le 19 décembre 2023

Créé par Mourad Merzouki pour sa compagnie Käfig en collaboration avec le studio de production numérique français Adrien M & Claire, Pixel est un duo unique d’images projetées et de danse, où l’interaction entre le visuel et le physique est énigmatique. Pixel n’est pas seulement une performance de danse ; c’est une expérience immersive qui brouille les frontières entre l’art et la technologie.

À l'occasion de la tournée du spectacle en Inde, nous avons posé quelques questions à son créateur.

Lepetitjournal.com : Comment est né le spectacle Pixel ?

Pixel était une commande pour un festival d'art numérique. On m'a demandé d'imaginer un spectacle qui lie la danse et les nouvelles technologies. J'ai contacté un artiste lyonnais pour qu'il me propose un dispositif dans lequel je pouvais imaginer la chorégraphie. Nous sommes dans une période où la danse s'essaye de plus en plus à toutes ces techniques, qui ont bien évolué et qui viennent nourrir la chorégraphie. Pour moi cela a été une étape nouvelle dans mon travail, puisque j'ai imaginé la chorégraphie dans une scénographie en 3 dimensions, faite de vidéo. C'est un spectacle qui ne raconte pas d'histoire, il lie le corps à la machine et c'est ce qui m'a intéressé dans un monde où la technologie est très présente.

Votre compagnie a 27 ans et plus de 30 créations, quel est le secret de votre réussite ?

J'essaie de me renouveler à chacune de mes créations et je propose au public un spectacle qui s'adresse vraiment à tous, car mon travail est basé sur la générosité du hip-hop, sur le croisement des esthétiques, sur le spectaculaire, la poésie... Dans mon travail, j'essaye de penser au public qui viendra voir le spectacle, je travaille donc sur une proposition la plus accessible et la plus ouverte possible.

Votre spectacle Pixel a été créé en 2014 et parcourt toujours le monde, que ressentez-vous quand on le mentionne ?

C'est une grande fierté de savoir que mon spectacle dépasse les frontières et est accueilli à travers le monde avec le même enthousiasme. C'est une façon de faire découvrir au monde entier ma sensibilité, c'est donc une grande fierté de réaliser que je suis raccord avec les attentes des pays qui accueillent ce spectacle.

Est-ce le même groupe d'artistes qu'à ses débuts ?

Il y a un noyau dur de danseurs, qui étaient déjà là lors de la création. Depuis, il y a eu des reprises de rôles, et maintenant il y a différents casts pour jouer ce spectacle, avec de nouveaux danseurs qui ont rejoint l'équipe de base.

Le spectacle a-t-il évolué avec le temps ?

La structure est la même depuis sa création, cela n'a pas bougé. Ce qui a évolué est plutôt la fluidité, l'interprétation, le rythme du spectacle, qui est lié aux danseurs qui l'interprètent, mais sinon la base reste identique.

Comment vous adaptez-vous aux différents lieux et pays dans lesquels vous jouez ?

Il n'y a pas de grande adaptation à faire en général. Parfois, les théâtres ne sont pas exactement les mêmes sur les dimensions ou les conditions techniques, mais cela reste à la marge, en général le spectacle ne nécessite pas une trop grande adaptation. C'est un spectacle qui peut se jouer dans beaucoup de théâtres.

Que souhaitez-vous dire au public en Inde ?

J'aime bien partager l'universalité de la danse, pour que les spectateurs en Inde puissent découvrir une autre approche, une autre sensibilité, une autre démarche. Je me dis que ça peut nourrir l'approche de la danse de ce public-là et en même temps, ce pays va continuer à me nourrir dans mon travail d'artiste. C'est finalement un intérêt partagé entre ma présence là-bas et la volonté de faire découvrir mon travail à ce public. J'espère que mon approche et ma sensibilité vont apporter un autre rapport à la danse, à l'image, auprès de ce public.

À partir de quel âge peut-on apprécier le spectacle ?

C'est un spectacle vraiment tout public, c'est très visuel, on peut le regarder même dès le plus jeune âge - 7 ou 8 ans - car il y a des effets de vidéo, d'image, il y a une danse généreuse, physique, qui permet un accès dès le plus jeune âge. Mais ce spectacle reste accessible aux plus grands, car la musique est composée par Armand Amar, c'est une musique cinématographique, qui peut être écoutée partout, c'est véritablement une musique du monde.