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Rencontre avec Max Vandervorst, luthier sauvage

Max vandervorst luthier sauvageMax vandervorst luthier sauvage
@maxvandervorst.be
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 25 mars 2022, mis à jour le 19 décembre 2023

Max Vandervorst est musicien, compositeur et inventeur d’instruments. Depuis 1988, il crée des spectacles internationaux basés sur la musicalisation d’objets recyclés. Dans le cadre de la semaine de la Francophonie à Mumbai, Max Vandervorst présente son dernier spectacle Belgican Rhapsody au Dr Bhau Daji Lad museum le 25 mars à 17h00. Un événement organisé par l'Alliance Française Bombay, Wallonie-Bruxelles International, le Consulat général belge à Mumbai, Dr. Bhau Daji Lad Museum et Curieux Tymban asbl.

 

Affiche du spectacle Belgican Rhapsody

 

 

La rédaction a rencontré Max Vandervorst et son manager Claire Steinfort la veille du spectacle dans un café de Bombay. 


lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un créateur d’instruments ?

Max Vandervorst : Cela fait bientôt 40 ans que nous sommes sur les routes accompagnés d’objets abandonnés pour présenter différents spectacles avec, toujours en arrière-plan, cette discipline artistique qui s'appelle la "lutherie sauvage" et qui consiste à transformer en instruments de musique des objets qui ne sont pas du tout faits pour. Nous utilisons des objets quotidiens qui ont été jetés ou mis au rebut. 

Dans le cas de notre tournée en Inde, il s'agit de bouteilles accordées soufflées (ndlr : dans lesquelles l'artiste souffle), mais il peut s'agir aussi d'un aspirateur (ndlr : un Hoover des années 50 un petit peu aménagé), d'un arrosoir, d'une chaise qui se transforme en flûte. Cela génère beaucoup de surprises pour le public qui réagit au décalage entre le sonore et le visuel.

 

Toutes les thématiques de nos concerts partent d’une envie de valoriser ce qui n'a aucune valeur pour essayer d'en faire des bruiteurs ou des instruments de musique et puis de les mettre en scène dans une expression scénique cohérente : boîtes de conserve, bouteilles en plastique, papier, carton, tous ces matériaux peu nobles par essence et dont on se débarrasse dans nos vies quotidiennes.

Vous vous êtes beaucoup déplacés. Dans quels pays ? Comment décide-t-on de faire une tournée dans un pays ?

En 40 ans, nous nous sommes produits dans au moins une trentaine de pays en Europe mais également au Canada, aux Etats-Unis, en Bolivie, en Argentine, dans différents pays d'Afrique de l'Ouest et au Vietnam. Aujourd’hui, nous pouvons ajouter à la liste des pays visités l’Inde et le Bangladesh.

Les tournées sont généralement organisées suite à des rencontres ou à des connaissances. Notre présence en Asie du sud cette année pour la francophonie est due à notre amitié avec Frédéric Simon, ex directeur de l'Alliance Française de Bombay et de François Grosjean, directeur de l'Alliance Française de Dacca au Bangladesh. Ce sont eux qui ont initié cette tournée qui devait originellement avoir lieu en mars 2020. 

 

Après 40 ans sur les routes, si on a bien fait son boulot, le bouche à oreille fonctionne bien. 


 

Parlez-nous du spectacle Belgican Rhapsody présenté pour le mois de la Francophonie en Inde et au Bangladesh ?

Le programme présenté durant la tournée 2022 en Asie du Sud utilise principalement des bouteilles en verre soufflées. A l'origine, c'était une ode à la bière belge d'où le nom Belgican Rhapsody, mais avant la tournée, nous avons appris que toute allusion à l'alcool n'était pas bienvenue en Inde. Alors, à la dernière minute, nous avons récupéré un pack de bouteilles de Vittel pour remplacer les bouteilles de bière belge. On a communiqué auprès de nos amis en disant : "Nous faisons une tournée minérale !" Mais, le spectacle perd un peu de son sens.


 

Comment avez-vous commencé la musique et quel a été le déclencheur pour votre implication dans la lutherie sauvage ?

J'ai commencé à faire de la musique quand j'étais jeune adolescent dans les années 70, c'était le renouveau des musiques folk, des musiques pour faire danser. Cette période a duré un certain temps, puis j'en ai eu assez de faire ce genre de morceaux, je me suis alors inscrit dans un cursus plus classique d'école de musique et cela m'a plu. 

Mais, j'étais toujours été un musicien polyvalent n'hésitant pas à souffler dans tout ce qui est possible avec une tendance homme orchestre.

 

Un beau jour, je me suis rendu compte que le bec de ma clarinette pouvait aller sur le bec d'un arrosoir et que les sons produits étaient intéressants. 

 

 

Et par petits glissements sans en faire un projet à part entière, j’ai fini par créer des instruments avec des objets du quotidien. On m’a remarqué, je reconnais que jouer Au clair de la lune sur scène avec un arrosoir a beaucoup plus d'impact sur le public que si on le joue avec une clarinette ou un piano. C'est comme ça que j'ai finalement décidé de me consacrer à cet art qui est un peu un tout en un, de la musique, de l'art plastique à certains égards, de l'expression musicale mais aussi théâtrale et poétique. Mon itinéraire a commencé un soir devant une poubelle dans une rue de Bruxelles pour arriver sur une scène un peu partout dans le monde. 

 

C'est la revanche des objets abandonnés !

 

Max termine l'entretien sur une note humoristique : "En tout cas, on pourra dire que nous avons discuté avec un fond sonore qui est à l'opposé de celui du concert de demain !"

 

Merci à Max Vandervorst et à Claire Steinfort de nous avoir accordé cet entretien malgré un programme très chargé. 

Après écoute du CD Folklore de Pataphonie centrale, on vous conseille vivement d’assister au spectacle de Max Vandervorst Belgican Rhapsody.

 

 

Le concert est gratuit pour ceux qui se seront inscrits auprès de aide.culture.mumbai@afindia.org avant 11h le 25 mars. Il est possible de se présenter sans inscription préalable auprès de l’alliance française dans la limite des places disponibles, les spectateurs devront alors s’acquitter des frais d'entrée au musée.

 

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