A quelques jours des élections générales le moment ne doit évidemment rien au hasard. Le moine bouddhiste intégriste et nationaliste U Wirathu s’est constitué prisonnier hier lundi au commissariat de Yangon Ouest. En fuite depuis plus d’un an, ce moine avait refusé de se soumettre à la justice alors qu’il est accusé de « sédition » et de « diffamation envers le gouvernement » pour ses critiques véhémentes contre les efforts de celui-ci d’amender la constitution actuelle. Le religieux n’en était pas à ses premiers déboires judiciaires puisqu’il avait déjà été condamné en 2003 à 25 ans de prison à cause de la violence de ses discours à l’encontre des musulmans, violence que le tribunal de l’époque avait jugée être « un discours de haine et d'appel au meurtre ». Relâché en 2012, Wirathu s’était empressé dès sa sortie de répéter sa petite chanson, avec quelques succès puisqu’il est devenu de plus en plus populaire parmi les nombreux bouddhistes radicaux. Signe de son influence certaine, les « recherches » de la police n’ont rien donné pendant plus d’un an, les forces de l’ordre se disant incapables de localiser l’individu. Elles savent désormais où ils se trouvent : au commissariat de Yangon Ouest, puisque c’est le tribunal du district Ouest de Yangon qui a instruit in absentia le procès du moine accusé d’avoir enfreint l’article 124(a) du code pénal birman. Wirathu encourt jusqu’à 20 ans de prison ferme. Un augure qui n’avait pas l’air de l’inquiéter outre mesure puisque c’est détendu et souriant qu’il a rejoint le commissariat ce lundi 2 novembre, accompagné de quelques moines et civils acquis à sa cause et à son discours.
U Wirathu se livre à la justice
- 0
- 0