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Trois citoyens chinois exécutés dans la zone spéciale de l’ethnie Wa

Photo prise juste avant l'exécution en BirmaniePhoto prise juste avant l'exécution en Birmanie
Photo prise juste avant l'exécution
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 19 mai 2020, mis à jour le 19 mai 2020

Alors que la peine de mort n’a plus été appliquée en Birmanie depuis les années 80, toujours prévue par la loi mais en moratoire, et que le président U Win Myint a commué en prison à vie toutes les condamnations à mort qui était encore en suspension (estimées à une trentaine, même si ce décompte ne fait pas l’unanimité…), la zone auto-administrée spéciale de l’ethnie Wa ne l’entend pas de cette oreille. Cette zone dite « région spéciale numéro 2 » est totalement autonome de fait depuis 1989 mais officiellement toujours rattachée à la Birmanie et donc applique nominalement le droit birman. Or, les autorités de cette entité ont procédé la semaine dernière à l’exécution de trois citoyens chinois condamnés à la peine capitale après le cambriolage le 3 mai dernier de la boutique d’un négociant en or et le meurtre de celui-ci lorsque le casse a mal tourné.

Un officier de liaison de l’Armée de l’état Wa uni – le groupe combattant qui administre la région spéciale numéro 2 – qui est en poste à Lashio, dans le nord de l’état de Shan, a expliqué sur sa page Facebook que « deux des criminels ont été arrêtés dès le 3 mai, et le troisième deux jours plus tard, le 5 mai. Après une enquête et un procès, ils ont été tous les trois condamnés à mort le 14 mai et exécutés ».

Rien de solide n’a filtré sur la manière dont l’enquête et le procès ont été conduits, pas plus sur les charges que sur la garantie des droits de la défense et la possibilité de faire appel. La culpabilité des trois hommes, venus sur place officiellement pour rechercher du travail, n’a donc pas pu être établie lors d’un procès équitable et transparent. Après leur condamnation, les trois hommes ont été exhibés à travers la ville de Namtit, où le cambriolage raté a eu lieu, avant d’être exécutés publiquement d’une balle dans la tête.

De quoi rappeler qu’un moratoire sur la peine de mort n’est jamais suffisant pour éviter cette pratique d’une autre époque et que seule l’abolition pure et simple, comme 107 pays dans le monde l’ont déjà entérinée, peut y mettre fin.

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