La Haute Cour de l’état de Manipur, en Inde et situé à la frontière avec la Birmanie, a autorisé sept réfugiés birmans entrés clandestinement dans le pays et menacés d’expulsion à se rendre dans sa capitale fédérale New-Delhi pour se placer sous la protection du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Auparavant, les gouvernements local du Manipur et fédéral indien avaient décidé de les expulser en arguant que l’Inde n’était pas signataire de la convention des Nations unies sur les réfugiés mais la Haute Cour a considéré que le pays était en revanche adhérent de la Déclaration universelle des droits humains de 1948 et de la Convention internationale sur les droits civiques et politiques de 1966 et qu’à ces titres les réfugiés birmans ne pouvaient pas être expulsés d’Inde.
La Haute Cour a explicité sa décision en écrivant que « la protection étendue accordée par l’article 21 de la Constitution indienne comme la Cour suprême fédérale l’a régulièrement interprété inclut sans contexte le droit de ne pas être expulsé pour des individus fuyant des persécutions dans leur propre pays ». La Haute Cour a rappelé que la protection des individus fuyant des persécutions dans leur propre pays était un principe de base du droit international et que de telles victimes ne pouvaient être forcées à rentrer chez elles.
Cette décision de la Haute Cour va soulager grandement les Birmans qui ont fui dans le Manipur et vivent depuis dans la peur d’en être expulsés. Cela devrait aussi ouvrir la porte a un afflux de réfugiés, ce que l’Inde veut absolument éviter car la priorité de New Delhi est de circonscrire au maximum l’influence du mouvement rebelle Naga et donc de pouvoir s’appuyer sur l’armée birmane pour éviter que ces rebelles ne passent de la Birmanie à l’Inde en fonction des situations et n’utilisent la zone autonome du Nagaland, en Birmanie, comme base arrière pour leurs activités militantes.