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Présentation de Céline Guyomarc´h, directrice générale du Meliá Yangon

Celine Guyomarch - GM - MeliaCeline Guyomarch - GM - Melia
Écrit par CCI France Myanmar
Publié le 11 juin 2018, mis à jour le 11 juin 2018

Chaque mois, la CCI France Myanmar vous fait découvrir ses membres. Ce mois-ci, découvrez Céline Guyomarc´h, directrice générale du Meliá Yangon Hotel.

Quelques mots sur votre société en Birmanie et le secteur dans lequel vous travaillez. 
Meliá Yangon Hotel est un hôtel cinq étoiles. Nous avons ouvert en 2016. Notre hôtel est détenu par une entreprise vietnamienne nommée HAGL mais est géré par notre entreprise, Melia Hotels International (MHI).  Melia Hotels International est une entreprise espagnole qui compte actuellement plus de 370 hôtels dans 43 pays sur 4 continents, opérant sous différentes branches : Gran Meliá Hotels & Resorts, Paradisus Resorts, ME by Meliá, Meliá Hotels & Resorts, Innside by Meliá and Sol Hotels & Resorts. Ici à Yangon, la marque choisie est Melia Hotels and Resorts. D’un point de vue d'image de marque à l’échelle mondiale, Meliá Hotels & Resorts est notre marque phare.

Quelle est votre stratégie en Birmanie ? 
Au cours des dernières années, la croissance en Asie-Pacifique a fait partie de la stratégie de Meliá Hotels International. Bien que nous soyons principalement présents en Europe et en Amérique latine, notre société compte maintenant 47 hôtels dans l'APAC, dont 30 sous la marque Meliá Hotels & Resorts. Cela inclut les hôtels en projet et les hôtels ouverts. Environ 60% d'entre eux sont des hôtels de ville, en raison de l'augmentation des voyages de "bleisure" (contraction de business et loisir) dans l'APAC. Meliá Hotels International se concentre sur les destinations émergentes avec un équilibre entre la demande et le potentiel comme la Birmanie, tout en s'assurant d'une croissance durable. Pour cette raison, Meliá Yangon est actuellement la seule propriété de Meliá Hotels International en Birmanie. Nous cherchons vraiment à accroître notre présence en Birmanie ; cela fait partie de notre vision à long terme. Il va être crucial de compter sur un partenaire solide pour se développer ensemble et des destinations telles que Ngapali, Bagan, le lac Inle et Mandalay sont nos principales priorités, même si d'autres lieux encore en développement pourraient également attirer notre intérêt. Grâce à notre leadership et à notre expertise, nous avons intégré notre concept de villégiature aux destinations urbaines afin de mieux répondre aux besoins croissants de voyages axés sur le tourisme et de redéfinir les hôtels urbains. Le "bleisure" est une tendance en croissance rapide dans l'APAC et cela inclut aussi la Birmanie.

Quelle a été l'évolution de l’hôtel depuis sa création en Birmanie ?
Au cours de notre phase d'analyse, la vérité est que nous considérions la Birmanie comme un marché difficile. Néanmoins, il était clair pour nous que nous devions apprendre de ces contraintes et trouver des solutions pour les minimiser. La satisfaction des clients est notre priorité et nous devions être prêts. Lorsqu'un client décide de choisir un hôtel 5 étoiles, peu importe où il se trouve et les difficultés liées à la destination, il s'attend à certains services et installations. Sous la direction de Meliá Hotels International et de nos normes de qualité, nous avons surmonté avec succès les contraintes auxquelles nous étions confrontés. Certains des défis passés sont les opportunités d'aujourd'hui pour le marché de l'hôtellerie en Birmanie. De nos jours, les contraintes initiales sont passées à d'autres mais ce serait la même chose dans tous les autres pays. Avoir du succès ou non dépend de la façon dont vous voyez les difficultés, comment vous les anticipez et les surmontez. Aujourd'hui, même si notre hôtel affiche des progrès constants depuis son ouverture, notre principal combat est lié à l’inégalité entre la demande et l'offre dans le secteur de l'hôtellerie. Différents facteurs ont conduit à un ralentissement de l'économie, ayant un impact sur le nombre de nuitées potentielles pour les hôtels 5 étoiles et entraînant une diminution des dépenses moyennes des voyageurs et des entreprises dans les hôtels, alors que le nombre d'hôtels ne cesse d'augmenter. Cependant, nous croyons que cette tendance est cyclique. Nous sommes arrivés au bon moment et notre hôtel est maintenant bien établi et positionné. Notre industrie est intimement liée à la façon dont se portent les autres secteurs. Les gens ont tendance à penser qu'un hôtel n'est lié qu'au tourisme, ce qui n'est souvent pas le cas. Pour une destination comme Yangon et dans un hôtel comme le nôtre, les hommes d'affaires sont encore plus nombreux que les touristes. Les résidents (locaux et expatriés) sont également très importants pour nous et jouent un rôle important dans notre réussite.

Quelles améliorations avez-vous remarquées dans votre secteur ces derniers mois/années ?
J'ai vu une grande évolution en moins de trois ans, en particulier dans les secteurs des services, de l'hôtellerie et de la restauration. Maintenant, il semble y avoir une stagnation. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre d'autres destinations asiatiques et cela prendra du temps. Nous avons besoin que d'autres secteurs pour que le nôtre puisse en bénéficier : l'énergie, les transports, les infrastructures sont fondamentaux pour nous.

Quels sont les conseils que vous donneriez à nos membres au sujet du monde des affaires en Birmanie ?
Bien que l'environnement économique ne soit pas le meilleur et semble incertain, en ce qui concerne l'hospitalité, la Birmanie est le bon endroit. Il est vrai, comme je l'ai déjà mentionné, que nous avons beaucoup de difficultés à affronter, mais il est important d'être présent maintenant quand la plupart des autres grands acteurs ne sont pas encore là.

Votre vie en Birmanie et vos relations avec la France ? 
Ma vie en Birmanie se déroule principalement dans l'hôtel, qui à la fin est comme une petite ville dans la ville. La vie de directeur général d'hôtel est une vie d'hôtel - à un certain stade, il est difficile de savoir quand on commence à travailler et quand on s’arrête. J'ai quitté la France il y a plus de 20 ans. J'ai terminé mes études universitaires en Espagne et j'ai décidé d'y rester 13 ans avant d'être transférée dans cette partie du monde, il y a 9 ans. Je vais habituellement en France une ou deux fois par an, mais je ne m'imagine pas travailler ou vivre là-bas. En fin de compte cependant, le lieu où vous avez passé les 20 premières années de votre vie, où vous avez grandi, est important et nous gardons tous certaines habitudes ou certains comportements de cette époque-là. Au final, j'ai choisi un peu de tous les endroits où je vivais, les gens que j'ai rencontrés et maintenant, c'est un peu mélangé, bien que je doive reconnaître que pour moi l'Espagne est vraiment spéciale et le fait que je travaille pour une entreprise espagnole aide.

Qu’a fait la CCI France Myanmar pour vous soutenir vous et votre société ?
A l’origine, nous avons rejoint la CCI France Myanmar pour entrer en contact avec des entreprises d'autres secteurs. Cependant, cela nous a apporté plus que cela. Grâce à différents événements (networking, présentations et séminaires, etc.), nous avons pu obtenir des informations pertinentes sur d'autres secteurs en général et sur la situation en Birmanie, ce qui est important pour nous permettre de prévoir les tendances et les résultats futurs. Certaines formations proposées sont également très intéressantes et facilement accessibles pour certains membres de notre équipe.

Vos conseils pour un nouvel arrivant en Birmanie ?
Je suis venue en Birmanie pour la première fois en 2012, pour deux semaines de vacances. Je suis partie en pensant : j'aurais aimé que Melia ait un hôtel là-bas... Enfin en 2015, on m'a offert l'opportunité de diriger l'ouverture du Meliá Yangon et après presque 3 ans ici, je n'ai pas changé d'avis. Même si je n'ai pas assez de temps pour profiter pleinement du pays, j'apprécie toujours chaque moment ici. Donner un conseil sur un endroit que vous aimez vraiment ne serait probablement pas trop réaliste mais quand même... en général, et cela vaut pour chaque endroit où nous sommes envoyés, la façon dont nous décidons de surmonter les obstacles fera la différence. Certaines personnes ont tendance à comparer nostalgiquement leur nouvel endroit avec leur pays d'origine, avec leur poste précédent. Je ne ferais pas ça. Bien sûr, ces expériences précédentes nous donnent un certain passé, une certaine vision, des préférences, mais elles doivent rester telles qu'elles sont, une base pour construire autre chose. Chaque endroit a quelque chose à offrir ; parfois ce n'est pas si évident mais il faut être patient et ouvert à de nouvelles choses, autrement, il vaut mieux ne pas rester.

Votre endroit préféré en Birmanie ? 
Je dis généralement le lac Inle. C’est agréable et relaxant… mais je suis sûre que j’ai manqué beaucoup d’endroits qui ne sont pas encore très connus… Je vais continuer à explorer…

cci business
Publié le 11 juin 2018, mis à jour le 11 juin 2018

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