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Pour les compagnies aériennes, survivre, c’est collaborer

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La sécurité aérienne en Birmanie n'est pas optimum...
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 7 juillet 2020, mis à jour le 8 juillet 2020

Avec des règles de sécurité renforcées qui seront coûteuses pour tous, le secteur aérien, déjà en difficulté avant la crise, va devoir se serrer les ailes pour que ses acteurs principaux subsistent.

U Win Khant, secrétaire général du ministère des Transports et de la Communication, a préféré être clair et ne pas laisser le moindre doute sur un marché déjà en grande difficulté avant la crise de la Covid-19 et que celle-ci a encore plus fragilisé : « Tant qu’un vaccin ne sera pas disponible, nous devons suivre les règles édictées par l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) et par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et la sécurité dans les avions et les aéroports a donc été améliorée. Les personnels doivent aussi être plus et mieux formés. Et les avions ne pourront pas embarquer plus de 75 % de leur jauge. Tout cela a un coût évident et si elles veulent survivre, les compagnies aériennes n’ont d’autres choix que de collaborer pour réduire leurs coûts ou d’augmenter le prix des billets ». Sous-entendu assez lourd pour ceux qui ne voudraient pas comprendre : le gouvernement souhaite éviter à tout prix une guerre des prix que les plus riches lanceraient pour « tuer » les compagnies rivales.

U Win Khant a d’ailleurs voulu préciser que « dans ce contexte de concurrence, afin de maintenir l’ensemble des destinations accessibles, les plus grosses compagnies doivent venir en aide aux plus petites, autrement celles-ci vont disparaître. Ou pour que tous les états et régions de Birmanie continuent à être desservis, il faut peut-être envisager des fusions d’entreprises ». Il existe déjà de nombreux accords entre différentes compagnies, par exemple des vols conjoints pendant la saison des pluies, une époque où les gens évitent autant que possible l’avion car la pluie et les orages provoquent de nombreux retards ou annulations et augmentent aussi les risques des vols.

En 2019, la Birmanie a connu quatre accidents aériens, heureusement bénins et sans décès, mais le chiffre montre clairement l’immaturité du secteur. Ces dernières années plusieurs compagnies ont disparu, comme Air Bagan, mais elles sont encore six à se disputer un marché de petite taille, essentiellement alimenté par des clients étrangers, les Birmans évitant la plupart du temps l’avion s’ils le peuvent. Or, avec la fermeture du pays et les départs massifs des migrants occidentaux ces trois derniers mois, cette clientèle s’est fortement réduite. Et les prix des vols du marché intérieur sont déjà extrêmement élevés si on les compare à ceux pratiqués dans les pays voisins. Enfin, le respect des consignes de sécurité est aléatoire, le personnel de bord faisant les démonstrations de rigueur des consignes de sécurité mais ne se préoccupant que peu de les faire respecter. Autant d’éléments qui rendent ce secteur précaire… et pourtant essentiel pour un pays plus grand que la France, avec de mauvaises infrastructures et qui veut développer son tourisme.

Les compagnies travaillent en crédit-bail et elles vont avoir du mal à tenir leurs engagements financiers cette année. Elles ont déjà réclamé l’aide du gouvernement à travers des prêts à faible intérêt et la compagnie publique Myanmar National Airlines, qui a assuré les rotations nécessaires pour rapatrier les expatriés birmans pendant la crise, a déjà perçu une aide exceptionnelle de 24 millions de dollars étasuniens. D’autres compagnies ont déjà obtenu des exemptions de droit de parking et de frais d’aéroports.

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