Le gouvernement accuse des médias de mentir en soutenant ses opposants
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La Ligue Nationale pour la Démocratie, par son porte-parole Zaw Htay, accuse « des journalistes » de colporter des mensonges contre elle. Mais sans montrer la moindre preuve pour l’instant.
C’est une accusation grave qui relève en l’état de la diffamation, même si son auteur n’aura strictement rien à craindre de la justice : il s’agit de Zaw Htay, ancien militaire aujourd’hui reconverti comme tant d’autres au sein du gouvernement et de la Ligue Nationale pour la Démocratie. Et l’homme, s’exprimant comme porte-parole du Bureau du président - une instance dont la ministre en exercice est Daw Aung San Suu Kyi – a accusé « des journalistes d’avoir accepté des pots-de-vin de la part de partis politiques et d’organisations afin de répandre de la désinformation et des mensonges ». L’homme n’a cité aucun nom, donné aucun exemple, se contentant d’affirmation non-étayées. Il a toutefois affirmé que « le gouvernement était en train d’enquêter sur ces affaires et prendrait des mesures légales une fois l’enquête achevée ». Il ne s’est pas donne la peine d’expliquer pourquoi ledit gouvernement n’avait pas tout simplement attendu les conclusions de ladite enquête avant de menacer et intimider à tout vent…
Sous pression pour sa passivité dans les multiples exactions que subissent les populations civiles dans l’Arakan ou son incapacité – absence de volonté ? – d’assainir les trafics de jade et de pierres précieuses, dans le Kachin notamment, qui prive le budget de l’Etat de milliards d’euros, la LND est actuellement impliquée dans un important scandale de trafic de terrains autour de Nay Pyi Taw dont bénéficient ses principaux cadres et dirigeants dans la plus pure tradition des gouvernements précédents. A priori rien d'illégal mais en revanche des passe-droits très contestables, et contestés tant par la presse que par les opposants politiques. Zaw Htay a déclaré que « le gouvernement actuel accepté la critique et la liberté d’expression mais seulement si celles ne sont pas biaisées et reposant sur des mensonges ». Sans exemple, cette assertion est peu crédible, notamment au regard de la forte répression de la liberté d’expression et de penser qui a malheureusement été l’une des constantes durant cette première mandature de la LND.
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