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L’âge légal pour travailler fixé à 14 ans

Le travail des enfants, notamment en soutien de leur famille, est toujours une réalité quotidienne en BirmanieLe travail des enfants, notamment en soutien de leur famille, est toujours une réalité quotidienne en Birmanie
Le travail des enfants, notamment en soutien de leur famille, est toujours une réalité quotidienne en Birmanie

Le 8 juin dernier, et à l’occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants (fixée au 12 juin), la Birmanie a ratifié la convention sur le travail des enfants de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) – une agence spécialisée des Nations Unies – qui vise à éradiquer l’exploitation des plus jeunes et impose pour cela un âge minimum avant que l’individu soit légalement autorisé à travailler. La Birmanie figure parmi les derniers pays à ratifier cette convention de l’OIT.

La nouvelle loi birmane fixe donc cet âge à 14 ans, à l’exception des performances artistiques et des travaux légers. Une disposition similaire à celle du droit français, par exemple. Avec toutefois un bémol de taille : en France, cette notion de « travaux légers » est clairement définie et encadrée. En Birmanie, cette formule demeure floue même après la signature de la convention. De manière générale, les mots fourre-tout, l’absence de clarté dans la définition des termes, les formulation vagues constituent une spécificité du droit birman qui permet un peu à chacun de faire son marché juridique et de plier la loi a ses besoins. Un écueil aujourd’hui majeur au développement du pays, tant social qu’économique, et qui l’empêche de fait d’être un Etat de droit autrement que dans les mots…

600 000 enfants birmans travaillent, et dans des conditions dangereuses

L’ambassadeur de Suisse en Birmanie préfère pour sa part un peu d’optimisme et donc voir le verre à moitié plein : « Les enfants ne devraient tout simplement pas travailler. La Suisse se félicite de la ratification par la Birmanie de la convention sur l'âge minimum. Nous considérons qu'il s'agit d'un pas en avant important ». En partenariat avec l’ambassade Suisse et l’OIT, le ministère du Travail, de l’Immigration et de la Population organise plusieurs événements pour célébrer cette journée mondiale contre le travail des enfants et sensibiliser la population. Ces animations et activités diverses iront jusqu’au 30 septembre. Dans ce cadre, une exposition photo est actuellement présentée à Yangon, depuis le 15 juin, à la gare centrale, à la gare maritime de Dala et à dans le centre commercial de Junction City.

Reste que si la convention encadre l’âge légal du travail, elle prévoit aussi une implication du gouvernement signataire dans l’éradication de l’exploitation des plus jeunes, à la fois par l’éducation, l’information et la sensibilisation, mais aussi en théorie par la répression et la sanction. Et sur ce dernier point le doute subsiste de la volonté de Nay Pyi Taw d’agir sérieusement. Car même avant l’actuelle crise économique, le travail des enfants était partout en Birmanie, un pays où il est impossible de sortir dans la rue sans voir des petits au labeur. Nombreux d’ailleurs sont ceux qui sont livrés à eux même, la majorité cependant participant à la survie quotidienne de leur famille. Les estimations d’agences internationales comme l’OIT ou l’Unicef font état qu’environ 10 % des jeunes de Birmanie âgés entre 5 ans et 17 ans travaillent, dont 600 000 dans un environnement dangereux. Avec le terrible contexte économique actuel, avec des dizaines de milliers d’emplois déjà détruits et probablement des centaines de milliers à venir, de nombreuses familles vont continuer à avoir besoin de toutes les contributions, y compris les plus petites.

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