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J’ai testé pour vous... Le Mingalabar balloon du lac Kandawgyi

Faire du ballon à YangonFaire du ballon à Yangon
Écrit par Violaine Beix
Publié le 28 mars 2018, mis à jour le 28 mars 2018

Il est de ces dimanches à Rangoun où l’on se demande ce que l’on pourrait bien faire d’original. Le matin, vous êtes allés courir au parc, puis vous avez donné des offrandes à la pagode Shwedagon, et enfin vous avez acheté la chemise de vos rêves au tout nouveau centre commercial de Rangoun. Et si vous alliez au cinéma ? Plutôt que de vous enfermer à l’intérieur d’une salle, essayez donc le ballon captif du lac Kandawgyi, vous ne serez pas déçus. Quoique.

Elle est presque immanquable, cette énorme boule jaune au sud du lac Kandawgyi, au coin de la rue Bahan et Kan Yeik Thar. De loin, entre les arbres, elle rappelle les dorures de la Pagode Shwedagon et suscite bien des interrogations. Est-ce un ballon publicitaire ? Une attraction temporaire ? Le ballon captif du lac Kandawgyi, installé depuis le mois de juin 2017, est en effet la dernière attraction touristique de Rangoun. Le seul objet volant identifié autorisé à s’élever dans les airs à proximité de la Pagode Shwedagon. En m’approchant, ce dimanche en fin d’après-midi, je découvre qu’une petite entreprise, la Compagnie Mingalabar Balloon, offre à tout étranger curieux et un brin aventurier qui veut bien payer 28 dollars, un vol de quinze minutes à cent mètres du sol. Dans un accès de bravoure, je décide de faire confiance au matériel et de tenter l’expérience, ayant très peu d’occasions de voir la jolie ville de Rangoun de là-haut. 

Quelques instants plus tard, délestée de quelques billets et enserrée dans une ceinture rouge à mousqueton fort saillante sur ma robe noire, je m’élance, non sans appréhension, vers le ballon. Je n’ai pas eu à attendre. Il faut dire qu’il n’y a pas foule à ce prix-là. Et même si les birmans paient 10 000 kyats (environ 7,50 USD), pour eux aussi, c’est une belle petite somme. Je prends place. Nous sommes neuf au total à accrocher notre ceinture à la nacelle à intervalles réguliers. Les deux jeunes enfants qui nous accompagnent ne verront rien du paysage: seul le haut de leur tête dépasse du panier… 

Puis le câble d’acier entreprend de se dérouler. Le ballon rempli d’hélium commence à s’élever vers les cieux. Et à gigoter au gré d’un vent capricieux. Ce n’est pas une fin de journée très calme pour aller admirer le paysage avec les oiseaux ! Mon voisin a mal au cœur et pâlit au soleil couchant. Quant à moi, c’est les cheveux dans le visage, les doigts crispés sur le bord de la nacelle pour ne pas perdre l’équilibre et le soleil dans les yeux que je commence à apercevoir la Pagode Shwedagon scintillant au loin, avec la majesté qu’on lui connaît. Même en contre-jour, elle est à couper le souffle. Juste en-dessous, c’est le lac Kandawgyi, tel une émeraude aux contours irréguliers entourée de verdure. Et un peu plus loin, feu le Kandawgyi Palace Hotel. Je ne peux détacher mes yeux de cette tâche noire et lugubre qui se dessine entre les arbres. Quand je porte mes yeux au loin vers le sud, je distingue, dans la brume blanchâtre de la fin de la journée, le centre-ville, qui s’étend jusqu’à la rivière Yangon, et dont rien, vu d’ici, ne laisse deviner la frénésie. J’en oublie que la balade donne un peu le vertige. 

Les quinze minutes passent très vite et je dois tout de même avouer que je ne suis pas mécontente de retrouver le plancher des buffles. L’expérience s’est révélée être sympathique, mais somme toute un peu chère. Cherchez donc un condominium en centre ville et allez y admirer la vue. Vous y gagnerez financièrement !

Violaine Beix
Publié le 28 mars 2018, mis à jour le 28 mars 2018

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