Le 3 mars dernier, un capitaine et un sergent en provenance de Mandalay ont été pris par la police locale de Pekhon en flagrant délit de transport de drogue, pour une valeur approximative de 6 millions de kyats (environ 4 000 euros). Un policier raconte : « Nous opérions un contrôle de routine sur cette voie très passante qui relie Pekhon et Pinlaung (dans le sud de l’état de Shan, pas loin de la limite avec l’état de Kayah). Nous avions ordre de fouiller tous les véhicules, ce que nous avons donc fait. Et nous sommes tombés sur tous ces pains de drogues dans leur voiture. Il y en avait vraiment beaucoup. Nous les avons immédiatement mis en état d’arrestation ». La police a remis les deux hommes aux militaires du bataillon Kha Ma Ra-336, basé à Pekhon, et selon l’armée « ils vont maintenant être questionnés et une enquête va être ouverte à leur encontre ».
Il est notoire que la région de Pekhon est un lieu de culture de l’opium, tout comme il est notoire que la drogue alimente les finances de beaucoup de guérillas locales, souvent plus proches de Lucky Luciano que de Che Guevara, même si elles se voilent toutes d’un discours « ethnique ». De son côté, l’armée dit vouloir lutter contre ces trafics mais ses membres sont régulièrement impliqués dans des affaires de commerce de drogues. Cela ne signifie bien sûr pas que tous les militaires sont complices – la police n’est pas civile en Birmanie -, pas plus que tous les mouvements ethniques sont affiliés à des mafias de la drogue, très loin de là heureusement. En revanche, ce mélange nauséabond des genres par quelques-uns nuit considérablement à la réputation et à l’efficacité de ceux qui sont honnêtes des deux bords.