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Deux Birmans inculpés à New York pour complot contre leur ambassadeur à l’ONU

l'ambassadeur de Birmanie auprès des Nations unies, Kyaw Moe Tunl'ambassadeur de Birmanie auprès des Nations unies, Kyaw Moe Tun
l'ambassadeur de Birmanie auprès des Nations unies, Kyaw Moe Tun, en 2019
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 9 août 2021, mis à jour le 9 août 2021

Jeudi dernier, l’ambassadeur de Birmanie auprès des Nations unies, Kyaw Moe Tun, avait affirmé ouvertement que deux ressortissants birmans vivant à New York avaient été engagés pour l’attaquer. Il reconnaissait ne pas savoir qui était le commanditaire mais savait que les deux hommes avaient demandé l'asile après avoir visité les États-Unis avec des visas de touristes et qu'ils avaient planifié de l’attaquer mardi 3 août. L’ambassadeur n’avait alors pas publiquement précisé sa ou ses sources. Le lendemain, deux hommes originaires de Birmanie ont bel et bien été arrêtés à New York, sans avoir mis à profit la déclaration de l’ambassadeur pour s’enfuir, peut-être parce qu’ils étaient déjà en détention officieuse au moment de cette déclaration officielle.

Une procureure fédérale étasunienne a ainsi confirmé que « Phyo Hein Htut et Ye Hein Zaw avaient été interpellé et étaient accusés d'avoir planifié l'agression de l'ambassadeur de Birmanie auprès des Nations unies Kyaw Moe Tun dans le but de le blesser gravement ou de le tuer ». Le chef de la police de New York a de son côté expliqué que « les deux Birmans avaient été recrutés par un marchand d'armes de Thaïlande dont l’armée régulière birmane est un client ». Les documents qui ont « filtré » sur Twitter ou Facebook, notamment des copies d’écran en anglais évoquant ouvertement l’agression et le paiement de l’agresseur, indique que Phyo Hein Htut serait un intermédiaire chargé d'engager le ou les assaillants pour blesser l'ambassadeur dans l'espoir que cela le contraigne à démissionner de son poste. S'il refusait de démissionner, le marchand d'armes « non identifié » recommandait aux assaillants d'assassiner Kyaw Moe Tun. Une copie d’écran d’un échange de 4 000 dollars via l'application Zelle a circulé comme « preuve » du complot. Aucun des deux suspects ne s’est exprimé lors de leur comparution devant le tribunal vendredi, lorsqu’il leur a été lu les chefs d'accusation retenus contre eux.

L’ambassadeur auprès des Nations unies Kyaw Moe Tun a pris la défense des militaires

L’ambassadeur de Birmanie auprès des Nations unies Kyaw Moe Tun est devenu célèbre après avoir refusé allégeance au régime militaire issu du coup de force du 1er février. Comme les Nations unies ne reconnaissent pas ce nouveau régime, Kyaw Moe Tun demeure le représentant légal de la Birmanie auprès des Nations unies, au grand dam des militaires birmans aujourd’hui au pouvoir.

Ironie du sort, Kyaw Moe Tun avait pour la première fois bénéficié des feux de la rampe lors de la 40ème session ordinaire du Conseil des droits Humains des Nations unies, en mars 2019 à Genève, lorsqu’il avait défendu bec et ongles… les militaires birmans accusés de violations des droits Humains dans l’Arakan. A l’époque, Kyaw Moe Tun avait nié ces violations, accusant l’Union européenne – qui déposait un projet de résolution – d’être partiale et d’écouter le Rapporteur spécial des Nations unies que le gouvernement de Win Myint et Aung San Suu Kyi contestait catégoriquement. Kyaw Moe Tun s’était finalement élevé contre « la pression internationale contre la Birmanie avec une résolution contenant certaines allégations à l'emporte-pièce et visant à imposer à la Birmanie une surveillance discriminatoire sans précédent en abusant de divers mécanismes des Nations unies au nom des droits de l'homme ». Une déclaration que les militaires birmans aujourd’hui au pouvoir reprendraient certainement mot pour mot.

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