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Des hectares de champs détruits par les « rats » dans l’état de Kayin

Des Birmans devant des rats tués durant une invasion de rongeursDes Birmans devant des rats tués durant une invasion de rongeurs
Des Birmans devant des rats tués durant une invasion de rongeurs
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 27 janvier 2020, mis à jour le 27 janvier 2020

Durant le mois de décembre 2019, c’est la bagatelle de 400 hectares de rizières de montagne, de plants de café ou de plants de cardamome dans la région de Than Taung Gyi qui ont été détruits par des rongeurs que les locaux qualifient de « rats ». L’essentiel des dégâts s’est fait autour de la ville de Taungoo, dans le nord de la partie du pays Karen située dans l’état de Kayin. Si l’espèce exacte des rongeurs n’a pas encore été établie ou rendue publique, les agriculteurs locaux ont vu ces bestioles proliférer début décembre et se jeter sur les plantations pour se nourrir. Les rongeurs ne se sont d’ailleurs pas contentés de s’attaquer aux cultures, ils ont aussi envahi les villages avoisinants, créant de nombreux soucis aux habitants.

Ceux-ci se souviennent que voilà quatre ans, ils avaient subi le même phénomène d’invasion mais qu’alors les animaux étaient beaucoup moins nombreux et n’avaient pas vraiment créé de gros dégâts. Selon les locaux, les « rats » apparaissent au moment où les bambous donnent leurs fruits et ils dévorent cette nourriture. Si celle-ci est abondante, les rongeurs se multiplient et s’attaquent alors aux cultures.

En fait, ce genre d’invasion de « rats » a plusieurs précédents dans le pays, notamment un en juin 2017 qui avait été si intense que des médias du monde entier en avaient parlé. Les spécialistes locaux de biodiversité notent que dans de nombreuses régions de Birmanie les principaux prédateurs des rongeurs - petits canidés, viverridés, mustélidés, méphitidés, reptiles… - sont de plus en plus chassés pour leur viande, leur fourrure ou juste parce que ces espèces sont jugées « nuisibles ». Du coup, la pression de prédation a considérablement diminué, facilitant la prolifération de nombreuses espèces de rongeurs différentes mais toutes aussi enclines à dévorer toutes formes de végétation disponibles, et notamment les plantations qui sont faciles d’accès.

La direction locale de l’agriculture a assisté les fermiers en leur fournissant de grandes quantités de raticide afin de détruire les envahisseurs. Mais d’une part ce genre de produit risque d’être également consommé par des animaux domestiques, et d’autre part ce n’est guère qu’une solution à court terme. Il n’existe cependant pas pour l’instant en Birmanie de politique d’information et d’explication de la biodiversité, de ses bénéfices pour les populations et de sa nécessité, ce qui signifie que pour l’instant rien ne freine vraiment la destruction des prédateurs qui normalement contrôlent les populations de rongeurs couramment appelés « rats ». Une telle politique d’information et de sensibilisation devient de plus en plus nécessaire.

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Publié le 27 janvier 2020, mis à jour le 27 janvier 2020

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