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Aung San Suu Kyi comparaîtra en personne à son procès le 24 mai

Aung San Suu Kyi Aung San Suu Kyi
Daw Aung San Suu Kyi
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 12 mai 2021, mis à jour le 14 mai 2021

Le 24 mai prochain, la conseillère d’Etat déchue Daw Aung San Suu Kyi devrait faire sa première apparition publique depuis son arrestation le 1er février à l’aube. Son principal avocat, Khin Maung Zaw, a en effet rendu public la date de ce qui devrait être la première audience physique de l’ancienne dirigeante de facto du pays devant une cour ad hoc à Nay Pyi Taw le 24 mai prochain.

 

Un tribunal spécial pour juger l'ex-Première ministre

Le juriste a expliqué que la Cour suprême de Birmanie avait en effet établi un tribunal spécial pour juger Daw Aung San Suu Kyi, sous le coup de six inculpations différentes, cinq à Nay Pyi Taw et une à Yangon. Pour Nay Pyi Taw, il lui est reproché des actes de corruption, d’incitation à la révolte, de violations de la loi sur les télécommunications, de possession de talkie-walkie non déclarés et d’infractions au protocole sanitaire anti-coronavirus. Pour Yangon, elle devra répondre de l’accusation d’avoir enfreint la loi sur les secrets officiels, une loi datant de l’ère coloniale britannique mais jamais abrogée par les gouvernements birmans depuis l’indépendance, même pas par la Ligue nationale pour la démocratie lorsqu’elle a accédé au pouvoir en 2016.

 

L'accusée n'a toujours pas rencontré en personne ses avocats

L’équipe d’avocats qui doit la défendre l’ancienne dirigeant écarte l’ensemble de ces charges en les qualifiant de « sans fondement » et « fallacieuse ». Khin Maung Zaw a aussi précisé qu’il avait été informé qu’il n’y aurait plus d’audience par visio-conférence et que toutes se feraient désormais dans les locaux du tribunal spécial, situés « pas loin de la résidence d’Aung San Suu Kyi à Nay Pyi Taw ». Depuis son arrestation, et malgré de nombreuses demandes, l’accusée n’a pas pu rencontrer physiquement ses avocats, qui déplorent que la confidentialité des échanges avec leur cliente n’est donc pas assurée, contre toutes les règles éthiques du droit, et qu’ils n’ont du coup pas la possibilité de s’organiser efficacement. Khin Maung Zaw a d’ailleurs déclaré qu’il ne savait pas « s’il aurait l’occasion de s’entretenir en privé avec sa cliente ».

Les généraux aujourd’hui au pouvoir affirme que si Aung San Suu Kyi ne peut pas échanger en privé avec ses avocats c’est parce que « les services secrets birmans ont des informations comme quoi les dirigeants en exil veulent échanger avec elle via ses avocats et qu’il s’agit donc d’une question de sécurité nationale qui prime sur toutes les autres ».

L’ancien président Win Myint et l’ancien maire de Nay Pyi Taw Myo Aung seront également jugés par cette cour spéciale. Pour Aung San Suu Kyi, l’accusation la plus inquiétante est celle venue de Yangon : la loi invoquée date peut-être de l’ère coloniale mais sa sentence maximale est, elle, bien dans l’air du temps global, avec jusqu’à 14 ans de prison encourus.

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