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Dans l’Arakan, les déplacés reviennent avec la paix retrouvée

Des réfugiés arakanais souriants dans leur village, en BirmanieDes réfugiés arakanais souriants dans leur village, en Birmanie
Des déplacées arakanaises de retour dans leur village
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 23 septembre 2021, mis à jour le 24 septembre 2021

Avec le cessez-le-feu informel entre l’armée birmane et l’Armée de l’Arakan, un calme relatif mais précaire est revenu dans l’Arakan, une première en cinq ans. La population en profite un peu.

 

L’Arakan est décidément un état bien à part. Historiquement, il n’a finalement été « birman » qu’une grosse quarantaine d’années ; économiquement, il attire plus les touristes que la plupart des autres sites connus de Birmanie ; politiquement, après cinq ans de conflits religieux ou ethniques, il bénéficie paradoxalement depuis le début de la crise provoquée par la prise de pouvoir de généraux le 1er février d’une certaine tranquillité, là où le reste du pays s’enflamme au contraire.

 

Les combats entre l’armée régulière – la Tatmadaw – et le mouvement séparatiste de l’Armée de l’Arakan (AA) ont de fait cessé depuis presqu’un an et en mars 2021 le nouveau gouvernement a même retiré l’AA de la liste des organisations terroristes où l’ancien pouvoir de Ligue nationale pour la démocratie (LND) l’avait inscrit. Les zones les plus atteintes par les violences et le conflit en 2019 et 2020 retrouvent un calme relatif qui amène les populations ayant fui à revenir. Ce sont ainsi plus de 100 000 personnes qui seraient rentrées chez elles depuis l'arrêt des combats et le cessez-le-feu informel du début de l'année 2021, la plupart habitants dans le nord de l’Arakan, autour de Kyauktaw, Mrauk-U, Ponnagyun ou encore Buthidaung et Rathedaung, des noms associés à la violence, la guerre et la mort ces dernières années.

 

Une cérémonie pour marquer la Journée internationale de la paix

Mais pour ces dizaines de milliers d’Arakanais, même si une paix précaire règne, la question de la survie quotidienne se pose. L'agriculture comme la pêche sont interdites ou limitées dans beaucoup d’endroits par crainte des mines. En outre, lorsqu’ils retrouvent leur village, les anciens déplacés constatent toujours de nombreux dégâts nécessitant d’importantes réparations. Et ceux dont les champs sont accessibles et sans mines ne disposent souvent pas des semences nécessaires.

Certes, le gouvernement comme le Programme alimentaire mondial (Pam) se sont engagés à fournir de la nourriture et une aide en espèces aux déplacées de retour chez eux mais certains se plaignent que « jusqu'à présent, rien n'a été fourni ». Il est cependant clair que même si l’Arakan lui-même va moins mal, le pays en revanche est en crise, le Pam comme le gouvernement croulent sous les situations d’urgence et en cela les anciens réfugiés ne sont malheureusement pas mieux lotis que tous les nouveaux.

Malgré tout, ce contexte un peu paisible depuis cinq ans a suffi pour redonner de l’espoir à l'Association of Arakan New Generation (AOANG), une organisation de jeunes de la société civile qui ont voulu célébrer à leur manière le 21 septembre, institué Journée internationale de la paix par les Nations unies en 1981. Ces jeunes ont donc réuni une trentaine d’autres jeunes dans la capitale de l’état, Sittwe, pour un débat autour de la paix, un concours de lecture de poèmes et bien sûr des chansons, toujours très présentes dans la vie des citoyens de Birmanie. Il s’agissait d’une première fois que l’association organisait une telle cérémonie pour la paix mais des participants ont dit vouloir faire plus grands l’année prochaine.

Comme le résume une des militantes, « il y a des affrontements en Birmanie en ce moment mais les habitants des zones touchées par les conflits armés veulent pourtant la paix, en particulier les jeunes qui veulent y travailler ».

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