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Rencontre avec une prodige: la violoniste et chanteuse Yasmine Azaiez

Yasmine Azaiez Yasmine Azaiez
Écrit par Sébastien Lafont-Frugier
Publié le 22 septembre 2017, mis à jour le 22 septembre 2017

Lepetitjournal.com Birmanie a profité de la venue de la musicienne Yasmine Azaiez en Birmanie pour lui poser quelques questions afin de mieux connaître cette virtuose du violon au parcours atypique.

 

C'est au Sarkies, le bar de l'iconique The Strand Hotel, que Yasmine Azaiez se produira le 30 septembre avec Dj Yu KT en invité. La violoniste, dont le style musical est un mélange de toutes sortes d'influences, allant de la musique classique à la pop en passant par le jazz, est elle-même le fruit d'un heureux amour international. Née à Londres d'un père pakistanais et d'une mère tunisienne, Yasmine s'est retrouvée à un véritable carrefour de cultures. Et c'est le violon, commencé à l'âge de quatre ans, qui va l’aider à exprimer cette diversité dans laquelle elle a grandi.

 

Mais pourquoi le violon, justement?


J'étais encore très jeune lorsque ma mère a décidé que je devais jouer d'un instrument. C'était très courant à l'époque et tous les enfants de ses amis avaient une activité musicale, comme le piano, la flûte ou le chant. Ma mère aurait voulu que je joue du piano mais nous vivions dans un petit appartement et nous n'avions pas assez de place, alors elle a opté pour le violon. Après quelques temps, mon professeur lui dit que j'étais douée et que je pourrais devenir une grande violoniste... à la condition de travailler dur! Je serai éternellement reconnaissante à ma mère d'avoir pris cette décision.

 


Votre talent est donc décelé tôt et les compliments affluent assez rapidement, alors même que votre apprentissage est loin d'être achevé. Comment l'adolescente que vous étiez a réagi à cette attention et à tous ces compliments? 


C'est une question compliquée parce que c'est un problème auquel tous les artistes  recevant des compliments et peu de critiques doivent faire face... En ce qui me concerne, je dois beaucoup à l'école de musique Yehudi Menuhin. Dans cette école, ils nous poussaient à nous dépasser sans cesse, nous devions toujours atteindre la perfection. Et puisque c'est un but impossible à atteindre, nous continuions de baisser la tête et de travailler très dur. En outre, les professeurs nous critiquaient et surtout les élèves se critiquaient entre eux tout le temps. Il n'y avait pas de petits compliments. C'est uniquement lorsque j'ai commencé à jouer à l'extérieur que j'ai pris conscience de tout le potentiel que j'avais. Je crois que si je n'étais pas allée à cette école et que je n'avais pas sacrifié la plus grande partie de ma jeunesse, je serais une personne vraiment différente de ce que je suis aujourd'hui.

 

Vous êtes une artiste engagée. Vous avez organisé la campagne "Save the animals" en 2015, vous jouez régulièrement à des concerts de charité pour lutter contre la pauvreté, vous avez créé une académie pour jeunes musiciens portant votre nom et vous avez participé à de nombreux programmes scolaires ainsi qu'à plusieurs Ted Talks (événements de rencontres dans le but de diffuser le savoir et l'expérience de tout un chacun). Aspirez-vous à devenir plus qu'une virtuose?


Tout ce que je fais, je le fais au travers de la musique parce que cela me semble juste. Je crois que c'est en tant qu'artiste que je peux aider le public à être plus sensible à l'égard de certains sujets. Les Ted Talks et autres discours que j'ai fait, ce n'est qu'un autre moyen d'expression que j'utilise en parallèle de la musique pour exposer mes idées et essayer de provoquer des changements. Je ne suis pas et ne veux pas devenir un leader sous aucune forme.

Vous avez joué dans deux films, aimeriez-vous continuer dans cette voie?


J'y ai pris beaucoup de plaisir et aimerais très certainement recommencer! Je ne me considère pas comme la meilleure des actrices mais beaucoup de musiciens ont déjà suivi cette voie. Personnellement je crois que c'est parce qu'il n'y a pas beaucoup de différence entre jouer sur scène, et essayer de communiquer avec une audience et la transporter dans votre microcosme; et jouer devant une caméra et interpréter de manière convaincante un rôle et de transporter le public dans un autre monde.

Votre dernier album "Fabulous" mélange jazz et pop et pour la première fois, vous chantez. Comment a-t-il été reçu par le public? 


J'ai eu une réponse merveilleuse de la part du public lorsque je l'ai joué en direct au festival de Carthage. J'ai senti que les 7 000 personnes étaient intriguées par ce son auquel ils n'étaient pas habitués sans pour autant que cela les empêche de taper des mains et de danser! Cela m'a beaucoup encouragé à rejouer l'album lors d'autres événements. Je suis revenue récemment d'un concert en Corée durant lequel j'ai joué le single "Fabulous". Ils m'ont semblé agréablement surpris par la musique et se sont rapidement mis à chanter.

L'image de la Birmanie est sérieusement écornée sur la scène internationale. Cela ne vous a pas dissuadé de venir...


Je me suis tenue informée de ce qui se passe en Birmanie mais cela ne m'a pas découragée de venir. Je suis fière de dire que la musique représente la paix et l'égalité, et j'espère pouvoir inciter l'audience à oublier, même pour un instant, leurs malheurs et leur inspirer des sentiments plus positifs.

 

La virtuose Yasmine Azaiez  featuring Dj Yu KT sera en concert au Sarkies Bar, Strand Hotel, le 30 septembre 2017. Réservations conseillées.
The Strand Hotel - 92 Strand Road - Yangon
Tel. : 01243377
Facebook: SarkiesBar

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Publié le 22 septembre 2017, mis à jour le 22 septembre 2017

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