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450 Birmans victimes d’escroquerie à la carte de séjour en Thaïlande

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Des victimes de l'escroquerie protestent devant la boutique de la courtière indélicate
Écrit par Julia Guinamard
Publié le 22 octobre 2020, mis à jour le 23 octobre 2020

Il fallait débourser 17 000 bahts (environ 450 euros) pour renouveler son titre de séjour ou son permis de travail, affirmait cette courtière thaïlandaise. Cher et difficile pour la masse des migrants birmans vivant en Thaïlande et dont les papiers officiels sont devenus obsolètes sans être renouvelés pendant cette période de fermeture des frontières entre Birmanie et Thaïlande. Mais malgré tout une aubaine pour ceux qui peuvent payer et veulent absolument rester pour retrouver du travail, eux qui ont la plupart du temps perdu revenus et ressources ces derniers mois.

En fait l’aubaine profitait uniquement à la courtière thaïlandaise car les 17 000 bahts allaient directement dans sa poche : son entreprise supposée délivrer des titres de séjours et des permis de travail pour les expatriés était fausse. Épaulée par des complices birmans, la femme a arnaqué environ 450 Birmans dans diverses régions de Thaïlande. Lorsque des victimes ont commencé à vouloir les documents pour lesquels elles avaient payé, le bureau a été fermé – il le demeure aujourd’hui – et la dame a pris la poudre d’escampette avec la bagatelle de 6 millions de bahts (près de 160 000 euros) en poche. L’escroquerie est alors apparue au grand jour. Sollicité par de nombreuses victimes, le Comité d’aide et d’alliance aux travailleurs birmans (AAC), basé en Thaïlande, a déposé plainte auprès de la police thaïlandaise le 8 octobre 2020.

« Avec la crise de la Covid-19, les travailleurs birmans ont souvent vu leurs permis de séjour et de travail expirer. Une entreprise a embauché trois Birmans et leur a demandé une prolongation de leur permis de séjour. Les travailleurs ont donc versé de l'argent. Aujourd’hui, leurs permis n'ont toujours pas été renouvelés, alors que l’argent a été versé en février », explique Khaing Gyi, le directeur de l’AAC.

Dès le 9 octobre, les forces de l’ordre mettaient la main sur la courtière et l’arrêtaient. Mais cela n’est pas suffisant pour rendre justice aux victimes : « Malgré l’arrestation, les travailleurs birmans perdent à la fois leur argent et la possibilité de renouveler leurs papiers », déplore Khaing Gyi. Fragilisés par l’arrêt des activités industrielles, les travailleurs birmans en Thaïlande sont en effet régulièrement victimes d’escroqueries sur les titres de séjour. Le directeur de l’ACC demande à la Direction du travail birmane de réagir à ces problèmes qui se sont accentués avec la crise de la Covid-19.

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