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YANN ARTHUS-BERTRAND – ‘Vue du cœur’, ‘Vue du Ciel’, vues des femmes

Écrit par Sarah Delbos
Publié le 7 avril 2017, mis à jour le 7 avril 2017

 

Lors d'une rencontre organisée par l'Institut français du Liban à la Résidence des Pins, Yann Arthus-Bertrand, photographe et réalisateur français, est revenu sur son parcours professionnel et son engagement pour la cause environnementale dans une conférence intitulée « Vue du c?ur ».

Rencontre avec Yann Arthus Bertrand

Yann Arthus Bertrand se prête au jeu sans prétention et retrace son parcours à travers une sélection de ses photographies. La Barrière de corail, la culture de l'huile de palme, les animaux sauvages ou encore l'exploitation pétrolière?Derrière chaque photographie, il y a des chiffres et une histoire à partager.

Après un accident d'hélicoptère dans les années 90, il est hébergé pendant plusieurs jours dans une famille d'agriculteurs de subsistance au Mali. Cette rencontre inattendue le bouleverse. « Quand les gens vous regardent dans les yeux et vous racontent leur vie, cela vous pénètre le c?ur, beaucoup plus qu'un rapport journalistique ou scientifique », déclare M. Arthus-Bertrand. « Ils m'ont beaucoup appris (?) Ecouter le c?ur des gens, cela vous transforme. C'est comme cela que m'est venu l'idée de poser des questions aux gens qui vivent sous mes photos », explique-t-il.

Malgré l'immense succès de ?La Terre Vue du Ciel' et de son premier film avec le célèbre réalisateur Luc Besson ?Home', Yann Arthus-Bertrand décide de revenir à « l'humain ». Après des années de militantisme écologique, « on a l'impression qu'on est incapable de changer le monde, qu'on vit dans une sorte de déni. La clé, c'est d'écouter les gens pour mieux se comprendre », dit-il. Cette constatation débouche sur le film ?Human' dans lequel il a travaillé « sur des choses plus profondes qui touchent véritablement le c?ur des gens ».

Plus de deux ans de travail, 65 pays et 2000 interviews recueillis ont donné naissance à « ce voyage à travers les paysages et la parole humaine ». ?Human' est un « film compliqué que les gens adorent ou détestent », analyse Yann Arthus-Bertrand. Pour le réalisateur, « toutes ces personnes sont un peu nous-mêmes. Il n'y a pas d'un côté les très gentils et les très méchants ». « Impliquée à 1000% dans ce film titanesque », lui et ses équipes techniques « n'en sont pas sortis indemnes ».

Yann Arthus-Bertrand prépare actuellement un nouveau film intitulé ?Woman' dont la sortie est prévue en 2019. « Envahi par ce film », il planche dessus depuis un an. ?Woman' est un film qui parlera « d'amour et de vivre ensemble, mais aussi de sujets très difficiles ».

Selon lui, « le monde de demain aura besoin de beaucoup plus de féminité au sein de la classe dirigeante ». D'après le réalisateur français, « il y a un vrai intérêt pour la cause féminine (?) les femmes sont la solution du monde de demain ». « C'est le bon moment pour faire ce film, car tout le monde s'intéresse à la féminité », ajoute-il.

L'Afrique du Sud et les femmes engagées dans la vie sociale, le Bénin et les albinos, l'Égypte et l'excision?une multitude de thèmes sera abordée. Le réalisateur a travaillé pendant deux ans pour répertorier les thèmes dans les 60 pays concernés et contacter les ONG. Le travail est long et considérable : « je ne sais pas si on fera tout mais on aimerait pouvoir y arriver » espère-t-il.

Yann Arthus-Bertrand a profité de son voyage au Liban pour rencontrer des ONG libanaises et préparer le tournage. Il a notamment contacté une ONG de femmes qui travaillent dans la plaine de la Bekaa et prône l'écotourisme et l'agriculture. « Cette rencontre était très intéressante (?) J'ai compris que le Liban était un pays passionnant », confie-t-il.

Si pour le film ?Human' Yann Arthus-Bertrand avait pu compter sur l'aide financière de la Fondation Betancourt, pour ?Woman', la recherche de financement est plus compliquée.  L'aspect très politique du film est un frein au financement. « Les entreprises ont un peu plus de mal à s'engager avec nous car nous allons dénoncer des choses compliquées, notamment dans les pays arabes », détaille-t-il.

Malgré cela, Yann Arthus-Bertrand estime avoir « une chance inouïe de faire ce métier, de découvrir et d'expliquer le monde à travers mon métier, c'est génial ! J'ai une liberté inouïe et ça donne un sens à ma vie ». 

 

Sarah DELBOS (www.lepetitjournal.com/Beyrouth) vendredi 7 avril 2017

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Publié le 7 avril 2017, mis à jour le 7 avril 2017

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