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NATHALIE AZOULAI – "Il y a un fond oriental très fort dans ma famille"

Écrit par Mariam Serhan
Publié le 15 novembre 2016, mis à jour le 15 novembre 2016

 

A l'occasion du 23ème Salon du Livre Francophone de Beyrouth, la lauréate du prix Liste Goncourt / Choix de L'Orient 2015, qui vient au Liban pour la première fois, a accepté de répondre à nos questions.

Lepetitjournal.com/Beyrouth : Vous avez reçu l'année dernière le prix Liste Goncourt / Choix de L'Orient pour votre roman "Titus n'aimait pas Bérénice ". Comment s'était déroulée la remise de ce prix ?
Nathalie Azoulai : L'an dernier, j'avais été nominée et finaliste pour la remise de trois prix littéraires. Le Choix de L'Orient est intervenu à un moment où je ne savais pas encore que j'allais avoir le prix Médicis. J'étais très heureuse et surprise aussi. Je ne m'y attendais pas du tout. Je ne connaissais pas toutes ces listes en dehors des listes principales du Goncourt.

Lors de la rencontre animée par Salma Kojok, le 5 novembre dernier, vous disiez avoir de lointains liens avec l'Orient. Quels sont-ils ?
Mes parents sont nés en Egypte et y ont vécu pendant trente ans. Et mes grands-parents avant eux aussi. Il y a un fond oriental très fort dans ma famille. Mais je n'ai jamais vécu en Egypte moi-même, je suis née en France.

Suite à ce prix, vous avez reçu votre roman traduit en arabe. Qu'est-ce que la traduction de vos romans représente pour vous ?
C'est très important de pouvoir être lue par des lecteurs qui ne sont pas de votre culture et de tisser des liens interculturels. Je lis pas mal de choses traduites. C'est encore plus agréable lorsque la traduction est une ?uvre bien faite, que le traducteur s'investit et fait des propositions intéressantes dans la langue qui est la sienne.

En même temps, je pense que pour "Titus n'aimait pas Bérénice ", cela a ses limites. Je travaille beaucoup sur le patrimoine national qu'incarne Racine. Pour comprendre cela quand on n'est pas Français, il me semble qu'il faut le transposer et trouver dans sa propre culture un phénomène équivalent. Je ne suis pas sure qu'un étranger se rende tout à fait compte de ce qu'est le rayonnement de Racine, du roi et de cette histoire du classicisme français même s'il est lui-même francophone. On espère ainsi que les limites soient repoussées par l'?uvre des traducteurs.

Lors de la rencontre vous expliquiez que Racine a cette volonté de créer à partir de rien. Vous disiez aussi que c'est ce vers quoi vous tendez. Qu'est-ce que cela signifie ?
Je voulais insister sur la modernité de Racine et en particulier la pièce de Bérénice qui est une pièce qui compte très peu d'action. Toute la grandeur réside dans le style. La modernité en littérature et dans les arts en général, c'est souvent de montrer le rien à partir duquel on a créé. C'est à dire qu'il reste visible dans l'?uvre et l'on voit que c'est la force du style qui tient l'?uvre et non pas le thème, le sujet ou le contenu narratif.
J'aspire aussi à cette forme d'économie où le contenu narratif n'est pas très abondant mais où l'on voit une tension entre la minceur du contenu narratif et la force de la langue et de la forme.


Mariam SERHAN (www.lepetitjournal.com/Beyrouth) vendredi 11 novembre 2016

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Publié le 15 novembre 2016, mis à jour le 15 novembre 2016

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